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Créer un petit paradis pour les pollinisateurs, c’est pas si compliqué
C’est quoi le buzz autour des pollinisateurs? (Ba dum tss!) Quelle est leur place dans le jardin? Pourquoi en parle-t-on autant?
En se déplaçant, les insectes pollinisateurs transportent le pollen des étamines vers le pistil des fleurs permettant par le fait même leur fécondation. À la suite de cet événement, l’ovaire des fleurs se transforme en fruit et les ovules, en graines. Nous nous régalons tous les jours de ces fruits et nous profitons ainsi, coquin.e.s que nous sommes, de la pollinisation et du travail des insectes pollinisateurs.
Selon l’article Importance of pollinators in changing landscapes for world crops publié en 2006, environ 75% des fruits et légumes que nous consommons ont besoin d’être pollinisés. À moins d’avoir un régime exclusivement composé de carottes et de laitue, les pollinisateurs sont de précieux alliés au jardin en plus d’être des composants essentiels de nos écosystèmes naturels.
Au Québec, parmi les insectes pollinisateurs se trouvent les abeilles domestiques (lire : à miel) et indigènes, les guêpes, les mouches, les papillons diurnes et nocturnes et les coléoptères. Dans certaines régions, on peut aussi compter sur le colibri à gorge rubis qui apprécie particulièrement les cultures de fleurs tropicales, mais aussi certaines plantes sauvages situées à l’orée des bois.
Au Québec, parmi les insectes pollinisateurs se trouvent les abeilles domestiques et indigènes, les guêpes, les mouches, les papillons diurnes et nocturnes et les coléoptères.
Malheureusement, de nombreuses espèces pollinisatrices sont menacées d’extinction. Selon Claire Kremen, professeure à l’Institut des ressources, de l’environnement et de la durabilité de l’Université de Colombie-Britannique, le chiffre pourrait s’élever à plus de 25% au niveau mondial. Au banc des accusés, on retrouve les insecticides (évidemment) mais aussi l’urbanisation et l’étalement urbain.
Alors que le printemps débarque à nos portes, il est encore temps de rendre son jardin accueillant pour les insectes pollinisateurs. Voici quelques gestes pour attirer et nourrir ces insectes bénéfiques.
Cultiver des fleurs mellifères et nectarifères
Plus la ressource en nectar et en pollen d’une plante est importante, plus les pollinisateurs sont attirés par elle. Ainsi, parmi leurs fleurs préférées, on retrouve l’achillée, l’aster, l’agastache, l’asclépiade, la bourrache, la capucine, la clématite de Virginie, le cosmos, l’échinacée, la lavande, la monarde, le tagète, le souci, le tournesol, la verge d’or et le zinnia. Si ma courte énumération ne répond pas à votre soif d’apprendre, voici une liste créée par le service de l’apiculture du ministère de l’Agriculture qui devrait pouvoir vous désaltérer.
Planter un arbre
Si l’espace n’est pas un problème, planter un arbre dans sa cour a de nombreux avantages. En plus de fournir de l’ombre lors des journées les plus chaudes de l’été, il fournira un abri aux oiseaux et de la nourriture aux pollinisateurs lors de sa floraison. Parmi les arbres qui fournissent une importante source de nectar, on retrouve le tilleul, le saule, le pommetier, le prunier et le cerisier. À Montréal, la campagne Un arbre pour mon quartier offre aux résident.e.s de l’île une magnifique variété d’arbres, fruitiers ou non, à prix accessibles. Si l’espace manque, on peut sélectionner de plus petits arbustes tels que les bleuets, les framboisiers et les groseilliers.
Laisser son gazon tranquille
Mettons un frein à cette obsession nord-américaine de la pelouse verte bien coupée! Le trèfle comme les pissenlits sont une source importante de nourriture pour les pollinisateurs : un geste simple consiste à les laisser pousser. Mieux encore, on remplace son gazon par un pré fleuri ou une pelouse mixte, contenant du trèfle, de la fétuque ou du lotier. Il ne reste plus qu’à se verser un verre de sangria et regarder les pollinisateurs passer.
Ajouter des fleurs indigènes à son jardin
Les stars des insectes pollinisateurs sont sans aucun doute les abeilles à miel… Pourtant, elles sont loin d’être les meilleures. Selon David Suzuki, les abeilles sauvages canadiennes sont deux à trois fois plus efficaces comme pollinisatrices; l’abeille maçonne l’est même plus de 80 fois. Ces pollinisateurs sauvages se nourrissent principalement de plantes indigènes dont l’asclépiade, l’ancolie, la monarde fistuleuse et la verge d’or. Plantons-en dans nos jardins!
Opter pour la diversité
Les fleurs de toutes les couleurs font non seulement mon bonheur, mais aussi celui des pollinisateurs. En effet, ces insectes d’espèces différentes sont tous attirés par des couleurs différentes. De plus, les plantes ne fleurissent pas toutes en même temps. En variant les espèces et les variétés, les pollinisateurs auront accès à de la nourriture tout au long de la saison : du premier buffet au printemps – incluant les érables, les arbres et arbustes fruitiers et les bulbes hâtifs – jusqu’au dernier repas de l’automne – avec la verge d’or, l’aster, l’eupatoire et le trèfle.
Redéfinir la « mauvaise herbe »
Ce que nous considérons comme une mauvaise herbe a souvent sa place dans son écosystème. Le meilleur exemple est l’asclépiade qui bordait auparavant les routes du Québec; son éradication par les herbicides a été accompagnée d’un important déclin de la population des papillons monarques qui est aujourd’hui en danger. La leçon? Comme le dirait si bien Larry Hodgson, notre Jardinier Paresseux préféré, « la mauvaise herbe d’une personne est la fleur sauvage d’une autre. »
Rendre disponible une source d’eau propre
Les pollinisateurs ne font pas exception : ils ont besoin d’eau pour vivre. On peut donc mettre à leur disposition un petit abreuvoir en s’assurant d’inclure des flotteurs comme des bouchons de liège ou des petites roches afin que les insectes ne s’y noient pas.
Laisser fleurir vos fines herbes!
On a tendance à couper rapidement les fleurs de nos fines herbes. Pourtant, les pollinisateurs en raffolent. À la fin de l’été, laissez monter en fleurs l’aneth, la ciboulette, la coriandre, la mélisse, la menthe, l’origan, le thym et la sauge avant de les arracher du jardin.
Ne pas utiliser d’insecticides au jardin
Ça va de soi, non?
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le guide Choisir des plantes pour les pollinisateurs : L’écorégion de Basses Terres du Saint-Laurent créé par Pollinator Partnership Canada.