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Comment votre insécurité influence votre budget

En quatre situations dont vous êtes le héros.

Par
Gabrielle Thibault-Delorme
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Ça serait tellement merveilleux d’avoir une confiance en soi inébranlable. On pourrait suivre notre chemin, sans influence, sans crainte du jugement des autres, en toute tranquillité d’esprit.

Mais la vie ne fonctionne pas comme ça pour tout le monde. Nous sommes des animaux sociaux et nous avons besoin d’être appréciés, aimés, sécurisés… Nous sommes des petites bibittes inquiètes, et parfois ces insécurités se manifestent par de mauvais comportements financiers.

Être dans la gang

On a beau vieillir, on n’est pas si loin de l’école secondaire. La peur d’être exclu est encore virulente pour beaucoup d’entre nous. Et une façon éprouvée d’éviter l’exclusion, c’est l’imitation. Il n’en faut pas beaucoup pour nous convaincre d’adopter les mêmes comportements financiers que nos comparses.

Un sondage de la compagnie Credit Karma a révélé que la moitié des millénariaux canadiens dépensent de l’argent qu’ils n’ont pas pour «être dans la gang». En résumé, même si notre budget est serré, nous avons tendance à dire «oui» pour aller au restaurant si nos amis nous le demandent.

Il n’en faut pas beaucoup pour nous convaincre d’adopter les mêmes comportements financiers que nos comparses.

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D’ailleurs, au restaurant, nous avons tendance à aligner nos choix sur ceux de notre entourage. Une étude de l’Université de l’Illinois révélait que les choix de nos amis au restaurant influencent les nôtres. Si tout le monde commande un verre de vin, eh bien nous aussi. Même le montant de la facture tend à se ressembler.

La pression des pairs peut cependant tourner à notre avantage. En compagnie de gens économes, nous le devenons davantage.

Être perçu comme une bonne personne

Apprendre à dire non quand le serveur nous demande si on souhaite du vin avec notre commande, c’est une chose. Apprendre à dire non à notre ami, qui a encore besoin d’un petit 100$ pour le sortir d’une mauvaise passe, en est une autre.

On veut tous être perçus comme généreux, bienveillants, fiables. Mais à force d’aider, on finit parfois par nuire. À nos finances et à la personne qu’on pensait aider.

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Prêter de l’argent à nos proches est un geste délicat. Non seulement nous risquons de ne jamais en revoir la couleur, mais en agissant ainsi, nous ternissons la relation. Vous étiez égaux, maintenant l’un de vous devient le prêteur. C’est la recette parfaite pour le ressentiment.

Imaginez! Vous avez prêté 300$ à votre ami il y a trois mois. Il vous apprend qu’il vient de s’acheter des billets de spectacle. Vous bouillez à l’intérieur: «Comment peut-il s’acheter des billets alors qu’il ne m’a pas encore remboursé?»

Pire encore, l’argent que vous lui avez prêté peut l’encourager à continuer ses comportements destructeurs.

Parfois, être un bon ami, c’est savoir dire non quand on nous demande de l’aide, même si on sait que l’autre personne va nous en vouloir.

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Cela dit, il y a toutes sortes de façons d’aider vos amis qui vivent une mauvaise passe financière en ce moment. Chaque situation est différente, on vous laisse juger de la meilleure solution.

Impressionner

Les marques, le bling-bling, les grosses voitures… parfois on a juste envie de flasher. De montrer aux autres qu’on a réussi. Vouloir impressionner, c’est le symptôme numéro un de l’insécurité. Une personne confiante n’a rien à prouver.

Nous sommes dans une ère de comparaison où le normal est devenu ordinaire. À quoi ça sert d’avoir de l’argent si on ne peut pas le montrer?

Le problème, c’est quand notre désir d’impressionner nous fait vivre au-dessus de nos moyens.

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Le problème, c’est quand notre désir d’impressionner nous fait vivre au-dessus de nos moyens. Ce n’est pas sexy un CELI bien rempli, mais c’est beaucoup moins dangereux qu’une grosse hypothèque, un prêt pour une voiture neuve, des meubles à tempérament et des voyages à crédit.

Être sécurisé

À l’opposé du spectre, nous avons ceux pour qui le coussin de sécurité n’est jamais assez garni.

Dans l’idéal, on devrait tous avoir suffisamment d’argent dans un compte épargne pour assurer nos dépenses de base pendant trois à six mois. Cet argent devrait être disponible rapidement si une urgence se pointe (perte d’emploi, accident, coronavirus…).

Mais passé une certaine limite, il n’y a pas d’avantages à continuer d’économiser dans ce compte. D’abord, parce que cet argent ne fructifie pas, puisqu’il n’est pas investi. Mais aussi parce que, en prévoyant trop pour l’avenir, on néglige le présent.

Certains se disent qu’une fois que le compte aura atteint un certain montant, ils pourront relaxer. Mais une fois ce montant atteint, leur moral ne change pas. Parce que l’argent ne peut pas, à lui seul, les sécuriser.

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Si notre coussin de sécurité est bien garni et que nous investissons pour la retraite, il n’y a pas de problème à dépenser pour le plaisir.

La seule valeur de l’argent c’est ce qu’il nous permet d’avoir en échange.

Et vous, est-ce que vous vous reconnaissez dans ces scénarios?