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Comment survivre à un bureau à aire ouverte

C’est beau, mais c’est vraiment pas l’idéal pour être productif.

Par
Philippe Côté-Giguère
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«Ah, un bureau à aire ouverte! Comme c’est beau, comme c’est un espace idéal pour l’échange d’idées et une communication optimale.» -Moi, en septembre 2015 quand j’ai commencé à travailler chez URBANIA.

Près de quatre ans plus tard, je dois avouer que j’ai pas mal déchanté sur ce concept qui se voulait si révolutionnaire au début des années 2000. Parce que dès qu’on a un ou deux voisins(es) de bureau qui ont la jasette facile et qu’en plus, comme c’est mon cas, on a le malheur d’être introverti, on a de la misère à se concentrer en ayant un bruit de fond constant qui va tantôt de «Eille, qu’est-ce que vous faites de bon pour la Pentecôte?» à «AS-TU VU L’ÉPISODE DE GAME OF THRONES HIER SOIR? OMG!». Pis ça, c’est quand ton bureau est pas situé à distance de bras de la machine à espresso (salutations à mon collègue Olivier!) qui oui, fait de l’excellent café, mais aussi un bruit qui a probablement déjà été utilisé pour torturer des gens.

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Tout ça pour dire que sur papier, cette idée-là était tout à fait brillante: en plus de rendre l’espace de travail beaucoup plus accueillant et propice aux échanges entre collègues, elle permettait aux employeurs d’optimiser l’espace en retirant les cloisons (du genre, les bon vieux cubicules avec des murs en tissu).

Sauf que ça n’a pas eu les effets escomptés, oh que non.

Des difficultés à se concentrer

Je peux en témoigner: il m’était beaucoup plus facile de réaliser mes tâches à mon ancien lieu de travail quand mon bureau était dans un cubicule où je devais m’étirer le cou pour observer ce que faisaient deux de mes collègues. Présentement, je n’ai qu’à lever les yeux et tendre l’oreille afin de savoir ce que font les comptables, à l’autre bout du bureau. Mettons que les distractions potentielles sont très nombreuses – et je ne parle même pas de toutes celles qui peuvent m’assaillir dès que j’ouvre mon navigateur web (courriels, notifications, médias sociaux et autre vidéo de Yolande Ouellet).

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Une étude parue il y a un peu moins d’un an confirme que les employés sont moins productifs dans des bureaux à aire ouverte et qu’ils communiquent beaucoup moins face à face (70% moins, pour être précis) en privilégiant les courriels ou les applications de messagerie (Messenger, Slack et compagnie), par exemple. C’est vraiment le meilleur des deux mondes, finalement. Ou pas pantoute.

Désolé de péter la bulle aux amateurs d’aire ouverte.

Des témoignages vibrants et des trucs

Bon, maintenant qu’on sait que tout ça était finalement une idée de bouette, on fait quoi pour se sortir de cet environnement de travail propice à la procrastination? J’ai demandé à quelques-uns de mes collègues de me donner leurs trucs.

Voici ce que ça donne :

« Je me mets des écouteurs avec un bruit de fond (style White Noise); la seule affaire, c’est que ça marche pas quand quelqu’un vient te taper sur l’épaule. Sinon, je vais m’isoler dans une salle/toilette/garde-robe.» -Audrey

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« Je dois avouer qu’en arrivant chez URBANIA, j’ai fait un esti de saut. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi bruyant par moment. Mon truc est de blaster du gros rap vulgaire dans mes écouteurs qui bloquent partiellement le son.» -Alex

«Honnêtement, c’est tough de travailler à aire ouverte, parce que c’est facile de déranger le monde et de se faire déranger. Avoir un outil de chat aide, parce qu’on peut gérer l’information qui va et qui vient à notre rythme. Sinon, j’aime bien m’isoler avec de la musique drone ou ambiante. Mon appréciation pour le groupe drone Sunn O))) a commencé sur mon lieu de travail.» -Ben

«J’ai de bons écouteurs et une couple de playlists définies par genre: du piano tranquille, du jazz tranquille et des beats un peu hip-hop, mais tranquilles. Toujours instrumental. Y’a aussi le divan qui m’aide parfois à rentrer dans ma bulle.» -Jean-Pierre

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«Je suis full equipped pour avoir la meilleure concentration possible: j’écoute un bruit de fond dans mes écouteurs qui annulent le son et j’ai une lumière qui indique à mes collègues si je suis occupée ou si je suis disponible à me faire déranger. Pour le son, ces temps-ci, je suis très “Irish Coast”, tu peux même gérer l’ambiance. Tu veux plus de pluie? Tu peux en mettre plus. Tu prendrais juste un peu moins de bruit de vague, tu peux le faire. Genre ils sont carrément allés sur un ferry pour enregistrer le son un jour de semi-tempête. Bref, quand je mets ça dans mes écouteurs à réduction de bruit + ma p’tite lumière rouge, je me sens vraiment proche d’avoir un bureau avec une porte fermée dans une luxueuse tour à bureau du centre-ville de Toronto. La seule affaire qui me rappelle que je ne suis pas dans une tour luxueuse à Toronto, c’est le bac à compost qui déborde, mais ça c’est une autre histoire. En fait non, ce qui me rappelle que je ne suis pas dans une tour à bureau luxueuse, c’est la famille de fumeux de weed qui habite à côté.» -Barb

Des outils pour se créer une bulle

Comme c’est souvent pas possible de s’isoler en raison du nombre restreint de salles fermées dans un bureau, les écouteurs sont devenus un accessoire indispensable pour travailler avec un minimum de quiétude. Un article publié récemment sur The Atlantic mentionne d’ailleurs que le marché des écouteurs Bluetooth a explosé depuis qu’Apple a lancé les AirPods – oui, ces petits écouteurs blancs qui ont un look un peu spécial – en 2016; ceux-ci auraient 85% des parts de marché des écouteurs sans fil.

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De mon côté, ça ne suffit tout simplement pas. C’est pourquoi je me suis acheté une paire d’écouteurs Bose de qualité supérieure qui offrent l’option «réduction de bruit» et je peux vous dire que ça en vaut le coût.

Comme c’est souvent pas possible de s’isoler en raison du nombre restreint de salles fermées dans un bureau, les écouteurs sont devenus un accessoire indispensable pour travailler avec un minimum de quiétude.

Ensuite, je vous suggère de vous trouver une bonne app/playlist de bruit ambiant. Il en existe une multitude comme mynoise et Noisli qui permettent de choisir un son et de le régler selon nos préférences. Si vous avez pas le goût de vous casser le bécyk, vous pouvez toujours vous rendre sur YouTube où vous trouverez une multitude d’options, comme cette vidéo de 10 heures de White Noise assez standard.

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Sinon, si tout ça n’est pas suffisant, vous pouvez passer au niveau ninja en faisant comme ma collègue Barb, elle qui s’est équipée d’un genre de drapeau lumineux pour la modique somme de 34$ US + livraison permettant d’indiquer aux autres employées si elle est occupée (lumière rouge) ou disponible à piquer une jasette (lumière verte).

Barb, en extase.
Barb, en extase.

Bon, voilà! En attendant de retrouver un cubicule, je retourne à ma trame sonore de vagues.

Ok, bye.

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