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Comment surmonter ma honte face à mes finances?
Bon, on n’est pas tous nés avec un bac en comptabilité. Ça arrive à n’importe qui d’oublier de rembourser sa carte de crédit, de dire YOLO à une dépense hors de nos moyens ou de perdre légèrement le contrôle une fois de temps en temps. Je connais des gens qui ne se font tellement pas confiance avec l’argent qu’ils demandent à leur partenaire de gérer leurs finances pour eux.
Perdre FRANCHEMENT le contrôle, ça peut arriver aussi. Dans ce temps-là, certains font de l’aveuglement volontaire (pas l’idéal), alors que d’autres parviennent à se reprendre en main naturellement avant qu’il soit trop tard (pas donné à tout le monde). Aux personnes qui ont un problème d’endettement, le gouvernement du Canada conseille une liste d’actions à entreprendre pour s’en sortir, comme élaborer un budget ou négocier avec ses créanciers.
À la base de notre relation toxique avec l’argent, il y a presque toujours ce même sentiment: la honte.
Ce dont on parle moins, c’est qu’à la base de notre relation toxique avec l’argent, il y a presque toujours ce même sentiment: la honte. C’est la racine commune de nombreux comportements autodestructeurs, et pour les gens qui se considèrent «mauvais avec l’argent», ça peut devenir un sapré poids sur les épaules. Comme on n’est pas non plus tous nés haltérophiles, voici cinq trucs pour vous libérer enfin du poids de la honte face à vos finances.
1- Prenez conscience que beaucoup de gens ressentent la même chose que vous
C’est connu, l’argent est un sujet tabou. Demandez à une connaissance au hasard, quel est son salaire, son score de crédit, son poids, son kink ou bien la taille de ses organes génitaux, elle vous regardera probablement avec les mêmes yeux horrifiés. Comme on est – en tant que société – très pudique avec notre argent, on peut –en tant qu’individu – avoir l’impression d’être tout seul à avoir une relation fuckée avec l’argent. Oh boy! C’est tout l’inverse.
On peut avoir honte de nos finances parce qu’on a un salaire modeste, mais aussi parce qu’on croit qu’on ne mérite pas ce qu’on gagne. Notre relation dégueu avec l’argent peut s’exprimer en dépensant beaucoup trop, mais aussi en nous privant de façon disproportionnée. On peut s’endetter en gagnant le salaire minimum, mais on peut aussi s’endetter alors qu’on fait beaucoup d’argent.
Cherchez des forums de discussion en ligne pour échanger avec des gens qui ont une expérience similaire à la vôtre. Ça fait du bien de savoir qu’on est beaucoup dans le même bateau.
2- Réalisez que l’argent et la richesse sont subjectifs
Là, votre premier réflexe sera peut-être de répondre: «ouais, ben quand il reste 0$ sur mon compte à la fin du mois, ce n’est pas subjectif.» C’est vrai. N’empêche que pour quelqu’un qui a 100 000$ de dettes, un compte en banque à 0$ est un rêve lointain.
Maintenant, pensez à un billet de 100$: ça ne représente absolument pas la même chose pour tout le monde (par exemple, pour Jeff Bezos, ça doit valoir à peu près autant qu’une crotte de rat).
Si on accepte que la richesse est subjective, on peut être plus clément.e avec soi-même.
Mais surtout, la richesse et sa valeur sont subjectives. Si quelqu’un possède un char, une sacoche Hermès et un poney, qu’est-ce que ça vous inspire? De l’admiration? De la jalousie? Du dégoût? Vous avez envie d’être son ami.e? Ça ne vous fait ni chaud ni froid?
Ça vaut aussi pour soi-même. Plus la confiance en soi est liée à des apparences de richesse ou de stabilité, plus on va avoir un rapport émotif avec notre argent: on va le dépenser aux mauvaises places, tout en se sentant comme une marde de le faire. Ou bien, on peut rejeter l’idée de mériter un bon salaire ou de belles choses, par manque de confiance en soi.
Si on accepte que la richesse est subjective, on peut être plus clément.e avec soi-même.
3- Faites la différence entre votre comportement et votre identité
Faire une dépense folle, ça ne veut pas dire qu’on est folle. Se retrouver avec un paquet de dettes, ça ne veut pas dire qu’on est paresseux, irresponsable ou stupide. Ça peut vouloir dire qu’on a dépensé plus d’argent qu’on en a gagné, mais ça ne définit pas qui on est. «Mal gérer ses finances», c’est pas un trait de personnalité!
Nos comportements irrationnels avec l’argent peuvent être la reproduction des comportements de nos parents; ils peuvent venir du fait que personne n’a pensé à nous enseigner les finances personnelles à l’école; ou encore, ils peuvent être notre façon de nous faire du bien pour gérer le stress, la tristesse… ou la honte (bingo! C’est un cercle vicieux!).
Arrêtez de ruminer dans votre tête les mêmes généralités fatalistes.
On ne décide ni qui on est, ni ce que la vie nous envoie. Par contre, on a du pouvoir sur nos actions. Si on ne gère pas nos finances comme il faut, on peut en trouver la cause, et on peut commencer à se faire du bien plutôt que de se faire du mal.
4- Changez votre monologue intérieur
Arrêtez de ruminer dans votre tête les mêmes généralités fatalistes. «Je ne suis pas bon.ne avec l’argent»; «Jamais je pourrai sortir XXX$ de ma poche pour rembourser ma dette»; «J’ai BESOIN de me payer un séjour en tout-inclus même si j’ai pas les moyens». Ça n’aide rien ni personne.
Sans vouloir sonner ésotérique, vous pouvez vous créer vos propres «mantras financiers» moins destructeurs. «L’argent est fait pour circuler»; «j’ai du temps et du contrôle»; «il y a des filets de sécurité en dessous de moi et j’ai le droit de les utiliser si j’en ai besoin»; «je mérite d’être en sécurité.» Trouvez ce que vous avez besoin d’entendre. Votre état d’esprit finira par changer.
5- «Savoir, c’est pouvoir»
Quand on est mal à l’aise avec l’argent, on a le réflexe de vouloir à tout prix (lol) éviter le sujet. Oui, ça sonne atrocement ennuyeux de s’informer sur les finances personnelles, les chiffres, l’argent, tout ça… Mais c’est comme ça: l’éducation donne du pouvoir.
Pas besoin de vous coltiner la biographie de Keynes ou de comprendre les cours de la Bourse. Googlez «taux d’intérêt», ayez la curiosité de lire un témoignage sur une faillite personnelle, laissez-vous intéresser par le sujet, même si à la base, il vous fait peur. Il existe même des bandes dessinées instructives, fun à lire, et dans lesquelles vous vous reconnaîtrez peut-être.
Assumons que les finances sont un sujet émotif. Travaillons sur nous-mêmes.
Pour finir, n’oubliez pas de vous traiter avec dignité, indulgence et gentillesse. La honte des finances, vous pouvez vivre avec dans un petit coin de votre tête, ou bien elle peut prendre des proportions démesurées. Une mauvaise relation avec l’argent peut finir par avoir des conséquences sur votre vie de couple, votre joie de vivre, votre confiance en vous, et ça peut vous faire sombrer très bas.
On commence à comprendre que les troubles alimentaires ne se règlent pas avec des régimes. C’est logique. Les problèmes d’argent ne se règlent pas non plus simplement avec des budgets Excel. Assumons que les finances sont un sujet émotif. Travaillons sur nous-mêmes. Une fois la honte mise de côté, c’est beaucoup plus facile de gérer le reste.