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Comment se préparer pour sa première assemblée de condos

Ça restera plate, mais au moins, vous saurez quoi faire!

Par
Billy Eff
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Ça n’a pas été facile, mais vous avez réussi. Félicitations, vous voilà maintenant propriétaire d’un condo!

Enfin, un endroit à vous. Fini, les proprios chiants qui augmentent votre loyer chaque année même s’ils n’ont rien fait pour augmenter la valeur de l’appart miteux pour lequel ils vous extorquent de l’argent. Bon okay, la partie « appart miteux » est réellement terminée (du moins, je vous souhaite un condo en bon état). Mais peut-être pas la partie « proprios chiants ».

Si vous vous souvenez de votre latin, dans condominium, on retrouve cum (avec) et dominium (propriété). Vous ne vivez donc peut-être plus en colocation, mais vous vivez en copropriété! L’unité que vous avez achetée vous appartient, mais les aires communes, l’infrastructure et les commodités sont des biens communs que vous partagez avec tou.te.s les autres copropriétaires. Et pour prendre des décisions quant à ces affaires-là, des assemblées générales se tiennent au moins une fois par année.

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Une assemblée de copropriétaires, ça peut très certainement se retrouver dans le top des événements les plus plates auxquels participer. Mais, un peu comme faire vos impôts, c’est une obligation de la vie qui vient avec votre achat. On ne peut rien au fait que ce soit chiant, mais on peut au moins vous donner quelques conseils pour que ce ne soit pas un désastre! Voici quelques conseils pour votre toute première assemblée annuelle des copropriétaires.

1) Avoir un ordre du jour et s’y tenir strictement

Qu’il y ait 12 ou 120 unités dans votre immeuble (on me dit que les jeunes appellent ça des « portes » maintenant), ça fait beaucoup de gens qui doivent s’entendre sur des choses pas toujours évidentes. Ce n’est vraiment pas le moment de se mettre à se vider le cœur sur ce qu’un.e voisin.e a pu faire à un.e autre, ou sur le fait que le sauna est trop chaud à votre goût.

Avant, idéalement bien avant la réunion, un ordre du jour devrait être partagé avec tous les copropriétaires, avec un horaire à essayer de ne pas dépasser. Tout ce qui sera traité durant la réunion devrait être clairement inscrit et il vaut mieux limiter les discussions à ces sujets précis. Toutes les autres plaintes, demandes ou préoccupations devraient être notées et débattues lors d’une prochaine assemblée.

Rappel qu’une réunion efficace ne dure jamais plus de deux heures, incluant une pause.

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2) Se mettre dans un bon mood

Comme c’est un exercice chiant, vaut mieux trouver un moyen de ne pas être dans un mauvais mood en arrivant!

Comme les réunions sont souvent les soirs de semaine, vous aurez sûrement votre journée de travail dans le corps. Prévoyez du temps pour relaxer et pour grignoter un peu avant, pour ne pas passer deux heures à avoir le ventre qui gargouille pendant l’assemblée.

Ça peut sembler inutile comme conseil, mais être en maudit à cause de sa journée et devoir aller passer deux heures à ruminer pendant que vos voisin.e.s se chicanent sur les frais d’assurance, ça ne peut qu’aggraver la situation.

3) User de ses talents de politicien.ne

Il y a des enjeux dans votre immeuble sur lesquels les copropriétaires ne s’entendent vraiment pas? Ou encore des changements ou rénovations qui pourraient vous affecter, mais dont le reste des coproprios se foutent? Si vous avez du lobbying à faire, prenez-vous à l’avance. Parce qu’une fois qu’une motion est adoptée, c’est un processus vingt fois plus chiant qu’une assemblée générale qui vous attend pour la faire renverser!

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Dans le cas inverse, si vous avez besoin que quelque chose soit fait dans l’immeuble, il vous faudra convaincre le comité administratif de l’inclure à l’ordre du jour, en plus de persuader tou.te.s vos voisin.e.s de voter en votre sens. C’est politique, vivre en copropriété.

4) Bien prendre connaissance des dépenses

Quelque part, c’est un peu comme si vous et vos voisin.e.s étiez partenaires d’affaires. Vous investissez, en payant vos frais de condos, dans un fonds de placement. Ce fonds est géré par le conseil d’administration pour maintenir la propriété et investir où nécessaire pour que votre condo gagne en valeur ou, du moins, que celle-ci se maintienne.

C’est donc votre investissement qui est en jeu. Ce ne serait pas bête de comprendre où s’en va son argent! Dans un monde idéal – et une assemblée délibérante qui se respecte –, les états financiers doivent être ouverts et consultables par toutes les parties prenantes. Peut-être que vous vous rendrez compte qu’il y a des dépenses superflues, ou que la compagnie responsable de l’entretien des ascenseurs vous a surfacturé.e.

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Dans tous les cas, follow the money, comme on dit. Ça évitera tous les malentendus et fera peut-être en sorte que vous aurez moins d’assemblées générales par année!

5) Prendre des notes

C’est politique, une assemblée, mais c’est aussi légal. Les associations de propriétaires ont un fonctionnement quasi gouvernemental, et elles peuvent, selon les situations, évincer un.e propriétaire de son unité. Ce n’est donc pas rare que des chicanes de condos se règlent en cour. C’est pourquoi chaque assemblée doit avoir un.e secrétaire qui note et documente, ce qui a été traité, le compte des votes, ainsi que les présences, absences et abstentions afin de s’assurer d’avoir quorum. Par la suite, un procès-verbal ainsi qu’un compte rendu de la réunion devraient être partagés à toutes les parties prenantes.

Si les enjeux traités lors d’une assemblée sont particulièrement contentieux, prenez aussi vos propres notes et enregistrements (si ce n’est pas une réunion à huis clos). Vous mettrez toutes les chances de votre côté si un problème survient.

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Cette liste de conseils n’est certainement pas exhaustive, mais elle pourra au moins vous servir de pense-bête pour cette première assemblée générale. On vous en souhaite une productive!