Comment se chercher une job quand on a déjà une job?

Le patron est trop rigide, vous n’avez pas eu la promotion que vous convoitiez ou vous sentez l’appel d’une carrière en danse contemporaine… Peu importe les raisons, vous avez envie d’aller voir ailleurs.

Voici quelques trucs pour ceux et celles qui souhaitent sauter la clôture avec grâce et discrétion.

Confession : j’ai déjà magasiné une job pendant que j’en avais une. Je fais mon mea culpa parce que ça ne fait pas si longtemps que ça. Mon sage père me confortait alors dans mon dilemme éthique en disant que le meilleur moment pour se trouver un emploi, c’est quand on en a déjà un.

Dans un sens, c’est un peu vrai. La situation permet d’éviter le stress financier et, par le fait même, de prendre le temps de trouver un poste qui nous convient vraiment. Mettons que quand on ne s’inquiète pas pour le prochain loyer, on ne saute pas sur la première offre venue. Le fait d’avoir déjà une job facilite également la négociation du salaire et des conditions de travail. À qui le meilleur REER? Pas étonnant, donc, que les gens qui cherchent une job pendant qu’ils en ont une ont plus de chance de se faire engager.

Enfin, et c’est un point qu’on oublie souvent, nos collègues actuels peuvent être le pont vers la sortie. Tous ces contacts au quotidien forment une immense toile de PR qui pourrait offrir des opportunités du genre « j’ai un ami qui cherche quelqu’un… ». Sans emploi, c’est plus gênant d’écrire à tous ses ex-collègues pour scruter les possibilités dans leur réseau (et faire usage de leurs plogues).

Mettez d’abord votre CV et votre profil LinkedIn à jour. Comme d’habitude, scrutez les sites d’emploi (pas sur les heures de job, évidemment) et restez actif sur LinkedIn. De plus en plus de gens dénichent des postes sur cette ennuyante, mais ô combien utile plateforme. C’est un très bon endroit pour tenter votre chance auprès de l’entreprise de vos rêves.

Ça peut être difficile, mais idéalement, gardez votre projet pour vous. Si, lors de votre démission, le boss apprend que tous les employés étaient au courant de votre départ sauf lui, il se peut que votre relation se termine en de mauvais termes.

Si vous obtenez des entrevues (brava!), avisez votre employeur potentiel de votre situation et informez-le que vous ne pouvez pas donner de références pour votre emploi actuel. De même, essayez de planifier les rencontres en dehors des heures de bureau pour ne pas éveiller les soupçons. Il y a un maximum de visites au dentiste qu’un être humain normal peut se booker en un mois.

Enfin, assurez-vous de ne pas devenir super sloppy dans votre poste actuel. Il y a probablement une ribambelle de raisons qui font en sorte que vous voulez tout sacrer là, mais au risque de me répéter, les employeurs du moment sont les références du futur. Laissez une bonne impression.

Oui, c’est possible d’être honnête avec son patron et d’annoncer son désir de partir. Ça se déclare bien lors d’une évaluation annuelle ou d’une rencontre formelle en tête à tête, mais moins pendant un 5 à 7. Ce faisant, il faut s’assurer d’énoncer clairement les raisons du départ : une stagnation dans les avancées salariales, le sentiment « d’avoir fait le tour » du milieu, l’envie de changer de carrière… Toutes les excuses sont bonnes, il suffit de les exprimer comme il faut.

Si toutefois vous décidez de rester discret et que votre boss découvre votre supercherie, ne lui mentez pas. Oui, c’est confrontant (et décevant de constater qu’on n’a pas le talent d’un ninja), mais il vaut mieux s’asseoir pour une discussion difficile que mentir.

Il est aussi possible que vous réalisiez que dans le fond, votre job, elle est ben correcte. C’est aussi ça, chercher un emploi : se rendre compte que l’herbe n’est pas nécessairement plus verte chez le voisin. Peu importe l’aboutissement de votre quête, vous aurez au moins accompli une introspection bien méritée.