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Comment réussir son stage étudiant sans faire un burn-out
Êtes-vous du genre à faire des posts Instagram avec les hashtags #nopainnogain et #hustle? Ou à mettre « entrepreneur » avec un emoji 100 dans votre bio Tinder?
Je comprends que lorsqu’il est question de stage, vous voulez #makeitcount. Oui, une expérience de travail concrète est une bonne façon de construire son réseau de contacts et de faire bonne impression en entreprise.
Mais revenons à l’essence de ce qu’est un stage : une occasion d’apprendre. Pas de faire un burn-out ou, à l’opposé, de vivre son 9 à 5 comme un 5 à 7 réseautage!
Il faut accepter qu’on commence en étant… poche.
Vous connaissez la règle du 10 000 heures? C’est une idée (controversée) du journaliste Malcolm Gladwell, qui estime que 600 000 minutes, c’est le temps qu’il faut pour devenir un expert en quelque chose.
Laissez-moi vous présenter ma règle, celle des 500 heures. Après trois ou quatre mois de stage, vous allez être à 1/20 du chemin vers l’excellence. C’est pas mal, non? Votre stage, c’est le début (ou la fin) d’une quête éternelle vers le succès.
La fin, parce que 500 heures, c’est en masse pour savoir si vous aimez ou pas ce que vous faites. Le début, car si vous voulez vraiment devenir un ou une pro, il faut accepter que ça commence en étant… poche. Quelque part entre le néant et 1/20e de la plénitude.
Au terme de quatre mois de stage chez URBANIA… où en suis-je sur l’échelle du savoir? Difficile à dire. D’une part, j’ai appris à utiliser les trottinettes Lime en étant un peu chaudaille, mais de l’autre, je n’ai toujours pas croisé Jay Du Temple. Malgré tout, je me permets de vous livrer quelques trucs pour réussir (je crois?) votre stage.
C’est correct d’avoir le syndrome de l’imposteur. Sans se péter les bretelles.
On n’a pas trop le choix de bomber un peu le chest et de se répéter trois fois « I can do it babe ».
Je dois l’avouer, je vous ai menti. Un stage, ce n’est pas juste savoir qu’on est poche. C’est plutôt un surf étrange entre humilité et syndrome de l’imposteur.
Oui, c’est une mauvaise idée d’arriver sur votre milieu de travail en pensant que vous êtes the shit (vous ne l’êtes pas). Mais c’est aussi une mauvaise idée d’arriver là en pensant que vous êtes de la shit (vous ne l’êtes pas non plus).
Ça veut dire que parfois, on n’a pas trop le choix de bomber un peu le chest et de se répéter trois fois « I can do it babe » avant d’accomplir une tâche. Même si, en toute rationalité, on a aucune preuve qu’on peut do it babe.
Vous avez le droit de demander de l’aide
Attendez un peu.
Vous êtes pas mal certain que vous allez vous planter sur cette jobine-là? Je sais, on veut avoir l’air fort et indépendant, mais parfois, vaut mieux demander de l’aide.
J’ai développé un truc pour avoir l’air pro : « Afin de bien saisir la vision du projet, pouvons-nous revisiter l’ensemble des étapes à compléter ensemble? ». Bam! Vous passez de « personne qui ne comprend pas trop ce qui se passe » à « personne rigoureuse ».
Adaptez votre ton en fonction de l’entreprise. Chez URBANIA, par exemple, je dis plutôt : « Yo man, je suis pas sûr que j’ai bien capitch ton pitch *high five* *gif de chat*. »
Choisissez quand même le bon moment pour solliciter votre supérieur, ainsi que le bon canal de communication. Si vous pouvez travailler sur autre chose en attendant, et même « accumuler » vos questions pour toutes les poser en même temps, c’est l’idéal!
Vous avez aussi droit à l’erreur
Vous avez bombé le torse, vous avez demandé de l’aide, mais vous vous êtes planté quand même.
Prenez également le temps de respirer, et peut-être même de manger une Kit Kat.
Fuck yes! Profitez d’un des seuls moments de votre carrière où vous pourrez vous dire « ben au moins j’aurai appris » et le croire pour vrai. C’est la joie d’être stagiaire – vous ne risquez pas votre job, et les attentes sont moins élevées.
C’est pas une raison de prendre votre travail à la légère. Il faut comprendre les circonstances ayant mené à votre erreur, own it, et en retirer ce que vous pouvez. Simplement, prenez également le temps de respirer, et peut-être même de manger une Kit Kat.
Dites oui, mais sans être licheux
Parce qu’un stage, c’est une bonne occasion de le faire. « Veux-tu assister à cette réunion où nous discuterons de la stratégie de financement des placements des actifs récurrents de notre fond de transition? » Oh que oui, vous le voulez.
Pas (spécifiquement) pour impressionner le boss ou pour réseauter. Faites-le juste pour apprendre : vous voulez atteindre le 1/20e de l’excellence, gang. Faire la split entre les différentes compétences à acquérir. Les bonnes choses viendront par la suite.
Mesurez votre appétit (ou plutôt, la taille de votre estomac).
Si vous êtes pogné à faire une tâche redondante et que vous aimeriez apprendre autre chose, vous pouvez toujours en glisser un mot au boss. Avoir un peu d’initiative et de curiosité est souvent bien vu. Et aller voir ce qui se passe ailleurs dans la business ne veut pas dire arrêter de faire vos tâches principales.
Évidemment, il vous faut quand même faire attention : si votre assiette est trop pleine, vous augmentez le risque de manquer vos deadlines ou de botcher votre job. Alors, mesurez votre appétit (ou plutôt, la taille de votre estomac).
Oubliez tout ce que j’ai dit (mais pas vraiment)
Vous l’avez compris – l’idée, c’est qu’en voyant votre stage d’abord et avant tout comme une occasion d’apprendre, vous mettez aussi les chances de votre bord de faire bonne impression et de rencontrer des gens qui vont vous faire avancer. Plus qu’en étant le dude ou la dudette qui est là pour se téter une job et flasher (un peu trop) ses connaissances.
Mais ce qui constitue un stage peut varier énormément en fonction des domaines. Tout comme les cultures d’entreprises et les types de boss. Montrer que vous êtes capable de vous adapter au fonctionnement de l’entreprise, c’est toujours gagnant. Alors just do you. Si vous pensez que tartiner votre patronne de compliments cheesy va vous scorer une job, let’s go! Personne ne va vous juger.
Sauf moi. Allez, bonne chance!