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Comment réussir en affaires quand on est pas bon pour flasher

Oui, c’est possible.

Par
Léa Martin
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Parler à des inconnus est une partie intégrante de ma job. Heureusement je ne suis pas du genre timide, mais j’avoue que quand je suis seule dans un événement de réseautage, je deviens littéralement un monstre de malaise. Alors vous pouvez vous imaginer que quand je me suis retrouvée toute seule pour un lunch à l’événement C2, j’étais hyper à l’aise! En sortant dehors, je me suis vraiment sentie comme dans une cafétéria d’école secondaire remplie de tables de cool kids. Je me suis trouvé un spot de gazon avec mon p’tit plat et je me suis mise à observer la horde d’innovateurs qui se trouvaient autour de moi.

Avec son mélange de style parfait entre cast de OD et patron d’entreprise, il parle à un petit fan club de ses expériences entrepreneuriales.

Là je vois ce mec devant moi, l’archétype du gars qui se lance en affaires. Celui qui se trouve sur les affiches d’écoles de commerce. Disons, pour le bien de l’histoire, qu’il se prénomme Brice (je vous assure, ça lui va super bien). Avec son mélange de style parfait entre cast de OD et patron d’entreprise, il parle à un petit fan club de ses expériences entrepreneuriales. Brice est cool. Avec son outfit chic décontracté, il charme son public armé d’une coupe de cheveux dernier cri et d’un sourire blanc au carré. Avec son Apérol spritz à la main, Brice parle fort, il prend beaucoup de place et il transpire le charisme. Les gens rient de ses blagues et boivent ses paroles. On aimerait tous être pote avec Brice, ou plutôt, on aimerait bien être comme lui.

Parfois, le monde des affaires nous donne l’impression qu’il est rempli de Brice. Pourtant, c’est loin d’être le cas.

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Parfois, le monde des affaires nous donne l’impression qu’il est rempli de Brice. Pourtant, c’est loin d’être le cas. Ce sont souvent les mêmes noms qui ressortent, mais Bill Gates ou Steve Wozniak n’étaient pas nécessairement les plus à l’aise quand venait le temps de se vendre et de faire du small talk. Alors comment on fait pour se lancer en affaires quand on n’est pas comme Brice?

On est pas obligé de prendre toute la place

Rassurez-vous, pour être entrepreneur et avoir une affaire qui marche, vous n’êtes pas obligé de flasher comme Olivier Primeau et ses bouteilles de Moët au Beach Club ou notre ami Brice.

Ça va peut-être paraître évident, mais en premier lieu, l’important, c’est de connaître son marché et pour ça, il faut réfléchir aux défis du milieu dans lequel on veut œuvrer.

Adopter une attitude plus réflexive permet d’en apprendre davantage et de grandir grâce à la rétroaction des autres.

Comme me l’a expliqué le professeur adjoint au département d’entrepreneuriat et innovation de HEC Montréal, Jean-François Harvey, dans les qualités d’entrepreneur, il y a la confiance en soi, mais il y a aussi l’observation. « Lorsqu’on est à un événement et qu’on ne fait que parler de son organisation, on est moins à l’écoute de ce que les gens en pensent, de ce que les gens en disent », indique-t-il. Adopter une attitude plus réflexive permet d’en apprendre davantage et de grandir grâce à la rétroaction des autres. C’est d’ailleurs une des qualités que souligne le Wall Street Journal chez les entrepreneurs introvertis.

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Il m’explique aussi qu’il faut être en mesure d’identifier un problème qui intéresse les gens. À partir de là, même si on est plus timide et qu’on est moins fort pour se vendre, les gens vont quand même être curieux et vont chercher à en apprendre plus sur notre idée. C’est ce que pense aussi la jeune entrepreneuse, Humaira Taz, qui est cofondatrice de Omniply, une entreprise qui créer des stickers électroniques. Sa compagnie a réussi à créer un nouveau procédé moins cher et plus simple pour créer des films électroniques souples (je sais, c’est hot).

Quelques conseils pour entrepreneurs introvertis

« Il y a tellement d’aspects importants autres que le côté social qui priment pour être un entrepreneur. »

« Il y a tellement d’aspects importants autres que le côté social qui priment pour être un entrepreneur, explique-t-elle. Dans un événement de réseautage, quand tu as une conversation constructive avec des gens sur l’amélioration d’une compagnie, tu n’as pas nécessairement besoin de ce côté social et charmeur ».

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Dans son texte Why and How Introverts can be Great Entrepreneurs, Humaira Taz montre que des personnes introverties peuvent être de bons leaders, car elles observent les émotions des autres, mettent le travail des autres de l’avant, ainsi que leurs idées et font attention à ce que les autres se sentent inclus.

Après, c’est vrai que si on ne parle pas de notre idée du tout, on n’aura pas la rétroaction des autres… Bien sûr, il existe un large spectre sur lequel chacun se place entre une personnalité très introvertie ou très extravertie, mais pour ceux qui ont le plus de difficulté à parler en public, Jean-François Harvey a quelques conseils :

1 — Aller se mouiller ailleurs : si on est introverti, on peut aller faire de l’impro, du théâtre, aller dans des endroits qui vont permettre de se pratiquer en communication orale.

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2 — Si c’est vraiment trop difficile, ce n’est pas une mauvaise idée de se mettre en équipe avec quelqu’un qui a des qualités complémentaires. Trouvez votre Steve Jobs qui s’occupera du côté réseautage, mais qui ne vous volera pas la vedette non plus. C’est ce qu’a fait Humaira Taz en s’associant avec quelqu’un qui la complète bien au niveau social.

Sinon, on a aussi quelques conseils pour vous pour survivre au small talk et n’oubliez pas qu’être introverti, c’est loin d’être un défaut.