Quatre95 et la Banque Nationale s’unissent pour vous guider à travers les diverses étapes d’organisation d’un long congé pas piqué des vers.
On s’est entretenu avec cinq adeptes du congé sabbatique et ensemble, on vous a construit un petit guide de la sabbatique, question de vous orienter vers votre future best life.
Inspiré de la shmita et du shabbath, le congé sabbatique se caractérise désormais par une pause prolongée dans la carrière d’un humain qui désire profiter de cette période pour se reposer ou réaliser ses rêves les plus fous. Une sabbatique peut durer de quelques semaines à un an et peut être utilisée de toutes les façons possibles.
Que ce soit pour vous ressourcer, vivre votre voyage de rêve ou réaliser un projet de longue haleine que vous chérissez depuis longtemps, ce long congé pourrait vous être extrêmement bénéfique personnellement et professionnellement. Contrairement à ce que vous pouvez vous imaginer, ce type de congé est super accessible et financièrement plutôt facile à planifier : suffit de faire preuve d’un peu de créativité et d’organisation.
Olivia, une jeune directrice artistique présentement en sabbatique, raconte que sa motivation provient du fait qu’elle a toujours été proche du travail et que la rigueur professionnelle a toujours eu une grande place dans sa vie. Pour elle, prendre un long congé, c’est une manière de rétablir l’équilibre entre sa vie personnelle et sa vie professionnelle, à la suite d’une importante remise en question.
Ses objectifs? Voyager, apprendre une nouvelle langue, être plus spontanée, essayer de nouvelles choses, et surtout, se connecter avec un mode de vie plus sain.
Qu’est-ce qui vous motive? Quels projets aimeriez-vous réaliser? Pendant combien de temps? Seul.e ou accompagné.e? Avez-vous besoin d’un visa pour un long séjour à l’étranger? Comment ça fonctionne, en termes d’assurances? Chaque question est valide et chaque détail est important. Plus vous vous préparez, mieux vous profiterez de votre sabbatique. Ce processus d’organisation peut s’étaler sur plusieurs mois, voire plusieurs années, car comme tout bon humain, vous risquez de changer quelques fois de plan.
On a jasé de cette étape avec Jean-François, un jeune arpenteur-géomètre dont le congé sabbatique arrive à grands pas après quatre ans de préparation. Son objectif? Un voyage de sept mois 100 % consacré au plein air : six semaines de ski en France, en Suisse et en Autriche, un séjour dans les îles grecques consacré au gravel bike, deux mois en Inde, quelques expéditions de canot, vélo et voilier dans le nord du Québec et dans l’est américain, pour finir avec un autre petit voyage en Europe avec l’être cher.
Il nous explique que pour lui, il est important de parler de son projet avec son cercle d’ami.e.s et sa famille, dont les conseils lui sont particulièrement utiles. « Comme j’ai beaucoup d’idées, j’ai dû en prioriser certaines, mentionne-t-il. Ma planification est loin d’être finale et change encore selon des informations que je retire de mes proches. J’ai la chance d’avoir un entourage de grands aventuriers et voyageurs et je m’inspire constamment de leurs expériences. »
Dans le cas de Jean-David et Jessica, un couple de professionnel.le.s œuvrant dans le domaine de la production musicale et du marketing, la planification de leur sabbatique s’est étendue sur quelques semaines seulement. Comme quoi toutes les techniques sont bonnes!
Leur plan était flexible, mais leur objectif très précis : décrocher à 100 % du travail et voyager.
Saviez-vous que votre congé sabbatique peut être aussi bénéfique pour votre employeur que pour vous? De récentes études démontrent que les entreprises qui offrent et encadrent les congés sabbatiques ont généralement des employé.e.s plus heureux, et qui ont tendance à revenir de leur congé plus ressourcés et motivés.
En plus, l’ouverture temporaire d’un poste peut offrir des possibilités de croissance et d’apprentissage dans l’entreprise pour les autres employé.e.s. Résultat : le personnel reste généralement plus longtemps dans l’entreprise car il a un potentiel de développement plus élevé et se sent valorisé par l’employeur. Moins de roulement = plus de rendement et moins d’argent à débourser pour le ou la patron.ne. Méchant bon deal!
Ceci étant dit, il ne faut pas tenir pour acquis que tous les employeurs possèdent une telle ouverture d’esprit et se réjouiront à l’idée de votre départ en vous donnant une bonne tape dans le dos qui vous fera cracher votre gorgée de café tiède. C’est pourquoi vous devez être stratégique et vous préparer un beau petit pitch de vente.
En règle générale, les congés sabbatiques sont souvent accordés aux employé.e.s qui ont une certaine ancienneté et qui ont fait leurs preuves. Donc si ça fait seulement six mois que vous occupez un nouvel emploi et que vous passez trois heures par jour aux toilettes à lire de la fan fiction de votre film préféré, ça se peut que votre boss passe son tour.
Le truc, c’est la communication et la confiance. Assurez-vous que votre boss ait l’impression que cette sabbatique sera aussi profitable pour lui ou elle que pour vous. Vous avez besoin d’une pause qui vous permettra d’être plus présent.e et concentré.e au travail? Vous désirez apprendre de nouvelles choses ou vous perfectionnez dans un domaine en particulier? Vous voulez voyager pour en apprendre plus sur le monde et vous faire des contacts? Toutes les raisons sont bonnes.
Si les étoiles sont alignées avec vos bons arguments, ça devrait être dans la poche.
Celui-ci dépendra évidemment des spécificités de votre projet, mais il y a certains éléments de base à considérer. Tout d’abord, n’oubliez pas que vous devrez continuer de respecter vos engagements financiers actuels : votre hypothèque, vos paiements de voiture et votre compte de téléphone ne disparaîtront pas par magie.
Une fois ce montant de base établi, préparez-vous un budget qui couvrira à la fois vos projets principaux (vols d’avions, hébergement, etc.) et vos dépenses imprévues. Une fois cette magnifique grille Excel de qualité supérieure finalisée, c’est l’heure d’épargner (cue : musique de film d’horreur des années 1910).
Concrètement, il a deux façons d’épargner pour une année sabbatique : en faisant une entente avec votre employeur actuel ou en décidant d’économiser par vous-même.
La première option est simple : lors de votre entente avec votre patron.ne, vous pouvez établir un plan d’épargne à même votre paie. En d’autres mots, votre boss peut déduire un certain pourcentage de votre salaire annuel et utiliser le pourcentage retenu pour vous rémunérer lors de votre année sabbatique.
Par exemple, si votre salaire est de 60 000 $ par an, vous pourriez décider de toucher seulement 40 000 $ annuellement et après trois ans, vous auriez un an de salaire accumulé pour votre congé. Pas pire, hein?
C’est l’option pour laquelle a opté Jean-François : « Pendant 53 mois, mon employeur retire un pourcentage de chacune de mes payes et le met à part dans un compte entreprise. Ce montant me sera rendu lors de mon congé et sera imposable à ce moment. Comme je quitte sept mois, j’ai fixé à 13 % le montant à retirer de chacune de mes paies. Donc pendant mon congé sabbatique, j’aurai le même montant aux deux semaines qu’à l’habitude. »
La deuxième option, c’est d’établir vous-même un plan d’épargne et de mettre un pourcentage de vos revenus de côté à chaque période de paie. D’ailleurs, ça peut valoir la peine d’investir votre petit magot dans des placements garantis, comme des certificats de placement garanti (CPG), dont l’échéance est prévue au début et pendant votre congé sabbatique. En plus, vous ne serez pas imposé.e sur les intérêts que vous aurez gagnés, grâce au CELI (cool).
C’est ce qu’a fait Olivia, tout en ciblant et en réduisant ses dépenses inutiles pour économiser plus rapidement.
Dans les deux cas, dès que vous avez un peu de lousse, essayez de mettre un petit peu plus de sous de côté. C’est toujours bon d’avoir un petit coussin supplémentaire si vous voulez vous gâter pendant votre congé ultime.
Finalement, les bottes de cuir, ça vous tente plus? Vous vous ennuyez du travail? Votre voyage ne se passe pas tout à fait comme prévu? Pas de soucis. Comme nous dit Juliette, une jeune étudiante en communication avec qui on a discuté de sa sabbatique en Australie : « Une fois dans le cœur du projet, il faut faire confiance à son instinct et se laisser guider par notre cheminement. Partir en sabbatique c’est apprendre à lâcher prise! »