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Comment parler d’argent avec vos enfants sans les traumatiser

Ce sont vos héritiers, après tout.

Par
Maude Gauthier
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Je l’avoue, je suis une grande fan de Gérald Filion pour ses capacités de vulgarisation.

Mais jusqu’où devrait-on aller dans l’éducation financière? Est-ce que c’est trop complexe pour les tout-petits, ou même pour votre ado qui vous demande un nouvel iPhone chaque année?

Voici quelques conseils pour contribuer à conscientiser vos enfants face à l’argent.

Un désir, ce n’est pas un besoin

Peu importe l’âge de vos enfants, l’essentiel consiste à leur inculquer la différence entre un besoin et un désir. Évidemment, les désirs varient pas mal d’une personne à l’autre. Qu’est-ce qu’un besoin? Qu’est-ce qu’un désir? Sortez votre bonne vieille pyramide de Maslow! Ou, pour éviter d’amener vos livres de psychologie quand vous sortez faire des courses, demandez-leur plutôt: vas-tu réellement utiliser ce que tu veux acheter, et si oui, quand, comment? La réponse devrait être assez précise. Est-ce que c’est important pour lui ou elle de posséder ou consommer un objet en particulier? Un livre, par exemple, peut probablement être emprunté à la bibliothèque.

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Les minis et les sous

Ça brille, c’est doré, et ça se trouve dans des endroits interdits: trouver des sous devient une véritable chasse au trésor pour les minis qui réussissent à s’emparer d’un portefeuille ou d’un sac à main en cachette! Dès un jeune âge (aussi tôt que 4 ans), les enfants sont aptes à comprendre le concept de l’argent: en échange d’un objet dont on a besoin ou envie, on doit payer un certain montant.

Êtes-vous le genre de parent qui évite de traîner son enfant dans les boutiques de peur qu’il pique une crise? Dites-vous que ça pourrait être bon de l’emmener de temps en temps. Magasiner avec lui vous permettra de parler de la disponibilité des choses et de leur marketing.

Prenons l’exemple d’un magasin de jouets, qui risque fort de les intéresser! Avant d’entrer dans le magasin, vous pouvez lui parler de votre plan de match. Pourquoi êtes-vous ici aujourd’hui? Qu’allez-vous faire une fois à l’intérieur? Vous pouvez, par exemple, dire qu’il faut remplacer la pâte à modeler avec laquelle il adore s’amuser, qu’il peut regarder tout ce qu’il y a, mais que vous n’achèterez qu’une seule chose. Ensuite, il faut faire ce qu’on dit… Plus facile à dire qu’à faire, mais persévérez et donnez l’exemple!

Apprendre à comparer

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Une chose menant à une autre, vous pouvez aussi l’aider à comparer les objets à vendre. Quelles couleurs de pâtes à modeler se retrouveront dans le panier? Pourquoi? Quel chandail choisir? Pourquoi? Pour aller avec tel pantalon? Parce qu’il y a un dessin de dinosaure et qu’elle les adore? Selon son âge, vous pouvez aussi tranquillement commencer à comparer les prix d’objets similaires.

Les ados

Après avoir appris à comparer les objets, on apprend aussi à se comparer nous-mêmes. Les vêtements trouvés sur Marketplace, Kijiji ou achetés chez Joe Fresh satisfont amplement les tout-petits. Mais en vieillissant, cette belle insensibilité aux comparaisons et aux classes sociales se gâte sérieusement. Les choses qu’on possède deviennent synonymes d’identité, à un âge où elle est en plein questionnement, et de distinction sociale. À cet âge, vous pouvez accompagner votre ado en lui apprenant à suivre un certain budget, à faire le tour de quelques boutiques avant de décider quels morceaux acheter.

L’importante est de trouver un équilibre entre la sous-responsabilisation et la surresponsabilisation des jeunes.

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Les finances personnelles, synonymes de liberté? Se développer en prenant conscience des rouages du marketing, de la pertinence de l’épargne et de la valeur des objets participe à la transition vers l’autonomie de la vie adulte. Ça fera peut-être la différence entre les premières années fastes, profitant de tous les plaisirs de l’indépendance, ou modestes, d’un futur contribuable au compte épargne bien garni (ou du moins, pas endetté). Les deux semblent avoir leurs avantages, à chacun son choix!

Bref, l’importante est de trouver un équilibre entre la sous-responsabilisation et la surresponsabilisation des jeunes. La sous-responsabilisation, c’est de tout leur acheter, sur demande, en suivant leurs envies. Ça risque de leur faire prendre de mauvaises habitudes. La surresponsabilisation, c’est de leur faire porter le fardeau de problèmes sur lesquels, à leur âge, ils n’ont aucun contrôle (comme vos dettes personnelles ou l’hypothèque). C’est quand même important qu’ils sachent que l’argent, ça pousse pas dans les arbres, mais faut pas non plus les traumatiser avec ça!

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Bref, vos enfants peuvent encore attendre pour faire leur «entrée» en bourse! Mais avec un peu d’éducation financière, ils seront mieux préparés lorsqu’ils feront leur premier placement ou quand ils devront payer eux-mêmes leurs factures à la fin du mois.