LogoSponsor

Comment pardonner à sa conseillère d’orientation professionnelle

Levez la main si vous exercez le métier qu'on vous a conseillé en secondaire 5.

Par
La Consultante
Publicité

« Amuseur public ou ministre de culte ». Pour la petite bollée systématiquement choisie en dernier dans son cours d’éducation physique qu’était Laurie* en 1996, le résultat obtenu à son test d’orientation relevait presque de la trahison. « À ce moment, je regardais plutôt des avenues dans l’édition, la cardiologie ou la gestion des ressources humaines. J’espérais tellement que les résultats de mes tests me dirigent vers un de ces choix que je me suis sentie retomber à la case départ quand je me suis rendu compte qu’aucun ne s’y trouvait ».

« Voilà une erreur commune d’interprétation des résultats de ce type de test », mentionne Julie Gouin, conseillère d’orientation. « Il faut garder en tête que les métiers et professions qui en ressortent reflètent avant tout l’intérêt pour divers types de tâches, sans nécessairement considérer d’autres aspects comme l’horaire de travail, la sécurité d’emploi ou le nombre d’années d’études requis. Ils doivent servir de pistes de réflexion pour stimuler l’exploration, et non pas de voie à suivre. »

« L’idée de rassembler des gens autour d’une idée, d’un propos et d’un objectif commun m’inspirait. »

Publicité

Justement, avec le recul, Laurie voit d’un œil différent les choix qu’elle considérait auparavant comme les plus loufoques. Amuseur public? On n’est pas très loin! Présentement formatrice en entreprise, elle explique que c’est à la fin vingtaine seulement qu’elle s’est aperçue qu’elle adorait faire des présentations devant des groupes : « L’idée de rassembler des gens autour d’une idée, d’un propos et d’un objectif commun m’inspirait. En plus, j’y arrivais toujours en y ajoutant une petite touche d’humour qui savait garder l’intérêt des gens tout au long des formations. »

« L’important, au secondaire, c’est de dédramatiser le processus de prise de décision en lien avec le choix de carrière, avec l’idée qu’il sera toujours possible d’en faire d’autres plus tard. »

Publicité

Cette façon de prendre un peu trop au pied de la lettre les idées de métiers ou de professions n’est peut-être pas étrangère au fait que la nouvelle édition du Guide de recherche d’une orientation professionnelle (GROP), l’un des tests les plus couramment utilisés en milieu scolaire, a littéralement éliminé l’énumération d’emplois précis dans les résultats. « L’important, au secondaire, c’est de dédramatiser le processus de prise de décision en lien avec le choix de carrière, avec l’idée qu’il sera toujours possible d’en faire d’autres plus tard. Peu de gens font à trente ans ce qu’ils avaient en tête quand ils avaient 16 ans », ajoute Julie Gouin.

En ce sens, il est faux de penser que le travail des conseillers et conseillères d’orientation se limite à choisir une carrière. Laurie mentionne d’ailleurs avoir eu recours aux services d’une conseillère d’orientation pour l’aider à performer en entrevue d’embauche. « Lorsque j’ai terminé mes études, je ne savais pas vraiment qui j’étais comme employée, justement parce que j’avais été une étudiante toute ma vie. Le test de personnalité Myers Briggs (MBTI) m’a aidée à mettre les bons mots sur qui j’étais et sur mes forces au sein d’une équipe de travail. » Comme quoi, même s’il a tué votre rêve de devenir astronaute, votre conseiller en orientation peut au moins se racheter en vous aidant à décrocher ce poste un peu plus terre à terre que vous convoitez.

Publicité

Au-delà des tests de personnalité, les conseillères et conseillers d’orientation sont surtout là pour vous donner les outils pour réussir, et pas seulement en vous faisant répondre à des questions auxquelles vous ne connaissez pas toujours les réponses. La conseillère Julie Gouin a d’ailleurs développé une pratique combinant l’orientation et l’intervention par la nature et l’aventure. « Mon but, en organisant le Grand (Re)Tour cet été, était de permettre aux femmes de vivre une expérience de dépassement de soi à travers un défi à vélo autour du lac Saint-Jean, pour développer leur confiance en elle, dont le manque est un frein au développement de carrière de beaucoup de femmes ».

*Ce prénom a été modifié pour préserver l’anonymat de la personne.

Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Soyez le premier à commenter!