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Comment le plein air aide ces nouveaux arrivants à briser la solitude

On a passé la journée avec le programme Plein air interculturel.

Par
Rebecca Kwan
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Arrivé de la République démocratique du Congo, Arnold Nodia vit à Montréal depuis maintenant cinq mois. Cela va sans dire, il vit présentement son premier hiver canadien. C’est un ami qui lui a parlé des activités de Plein air interculturel. La neige et les sports d’hiver n’ont désormais plus de secret pour lui.

Plein air interculturel organise des activités, soit de randonnées, de raquette ou bien de ski de fond, pour permettre aux curieux de découvrir les sports d’hiver. Les sorties prévues par le groupe ont non seulement pour but d’initier les participants à ces sports, elles sont également organisées pour offrir aux nouveaux arrivants, tout comme aux Montréalais de longue date, une occasion de briser la solitude.

Courtoisie Adrienne Blattel
Courtoisie Adrienne Blattel

« L’activité me permet de m’ouvrir au monde, de découvrir des nouveautés autour de moi », témoigne Arnold Nodia. « J’ai beaucoup de plaisir et j’ai hâte de découvrir encore plus d’activités », sourit le Congolais.

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Nodia est loin d’être le seul à profiter de l’hiver par le biais des activités de Plein air interculturel.

Majd Albasha est arrivé au Québec il y a neuf ans à titre de réfugié syrien. Il se souvient que Plein air interculturel lui a « tendu la main », et il n’a pas hésité à répondre à l’invitation.

Selon lui, les services offerts par l’organisme démontrent « une solidarité envers des personnes vulnérables ».

« J’aime passer du temps dans la nature », confie-t-il. « Je tente autant que possible de profiter de mon temps libre pour le faire. Plein air interculturel me permet de faire ceci en plus de profiter de l’opportunité de rencontrer des personnes qui ont la même passion pour la nature. »

En plus de proposer des sorties hivernales, Plein air interculturel est également en action pendant les mois plus chauds. L’organisme propose notamment des sorties de kayak, de camping ou de vélo.

Courtoisie Majd Albasha
Courtoisie Majd Albasha
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Été comme hiver, M. Albasha aime découvrir ce que l’organisme a à offrir puisque les activités en plein air lui « offrent la sérénité de l’esprit et la paix ».

C’est également une occasion pour lui de décrocher de son quotidien pour se « reconnecter à la nature tout en échangeant avec d’autres personnes issues de pays et de cultures différentes, ce qui en fait une expérience hautement enrichissante ».

Majd Albasha conserve des souvenirs inestimables de certaines activités. « Je n’oublierai jamais les étoiles filantes que j’ai pu observer d’un canoë lors d’une nuit de camping, l’été passée, ni les échanges avec les autres participants autour du feu de camp au refuge, cet automne. »

Un sentiment de satisfaction

Adrienne Blattel, qui a fondé Plein air interculturel en 2010, se réjouit de constater que son initiative attire beaucoup de nouveaux arrivants.

« Le fait de voir les gens avoir leur première expérience avec les sports d’hiver avec nous nous rappelle les sentiments de joie et d’émerveillement que nous avons ressentis lorsque nous avons commencé », observe-t-elle. « C’est inspirant de voir les gens apprendre, parce qu’il faut beaucoup de courage pour sortir de sa zone de confort et essayer quelque chose de nouveau comme le ski de fond à -15 degrés », plaisante-t-elle.

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D’ailleurs, Plein air interculturel travaille de pair avec plusieurs organismes qui viennent en aide aux nouveaux arrivants. Ces partenariats permettent au groupe d’entrer en contact avec des immigrants à longueur d’année.

« Le plein air offre une occasion unique de créer des liens entre les gens. Ça nous permet de vivre avec d’autres personnes une expérience basée sur le plaisir, la nature, et la promotion d’activités saines », soutient Mme Blattel.

Grâce à Plein air interculturel, elle espère rendre la nature et les activités extérieures accessibles « en offrant de l’aide financière, le prêt d’équipement ainsi que des cours d’initiation pour diverses activités ».

En termes de socialisation, Adrienne Blattel explique que le programme est bien pensé.

« Nous avons des cycles d’activité qui permettent à un groupe de participants de se rencontrer chaque semaine pour faire une activité de plein air », détaille-t-elle. « C’est une bonne occasion pour que les gens créent des liens entre eux. Après les cycles, les participants peuvent joindre notre groupe Facebook, qui leur permet de rester en contact et de continuer d’organiser des activités, ensemble, en dehors du programme. »

« Se rencontrer à travers une activité de plein air donne l’occasion d’utiliser cette expérience partagée comme pont pour construire une relation. »

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Des échanges « naturels »

Tout comme Mme Blattel, Robin Montagu, le chargé de projet plein air, inclusion et diversité pour Plein air interculturel, est d’avis que les activités extérieures sont propices à la socialisation puisqu’elles sont un « espace où les échanges se font naturellement ».

« Que ce soit en marchant sur le sentier ou en partageant un chocolat chaud après l’activité, beaucoup de participants viennent seuls et repartent avec de nouveaux contacts, parfois même de vraies amitiés », observe-t-il.

D’après M. Montagu, « le plein air, c’est un excellent moyen de se reconnecter à soi, mais aussi aux autres ».

Courtoisie Majd Albasha
Courtoisie Majd Albasha
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« En ville, surtout en hiver, l’isolement peut être plus présent », note le chargé de projet.

« Ces activités donnent une bonne raison pour sortir, bouger et profiter de la nature en groupe, ce qui est souvent plus motivant que de le faire seul. Elles permettent aussi de créer des liens, tout simplement. »

« Montréal est une ville d’accueil, et beaucoup de personnes qui arrivent ici veulent découvrir l’hiver québécois, mais ne savent pas trop comment s’y prendre », remarque Robin Montagu. « Nos activités sont une façon simple, conviviale et abordable de s’initier aux sports d’hiver et de rencontrer du monde. »

« Ces activités permettent de voir l’hiver autrement, comme quelque chose d’amusant et de social », enchaîne M. Montagu. « C’est une double découverte : d’abord, le plaisir du plein air et puis l’occasion de créer des liens avec des gens de tous les horizons. »

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