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Comment j’ai accumulé plus de 50 000$ de dettes du haut de mes 33 ans
Salut, je m’appelle Josiane Stratis et j’ai vraiment beaucoup de dettes. Je l’écris, pas par fierté, pas parce que j’ai envie de me faire regarder de haut, pas parce que j’ai envie qu’on scrute mes finances personnelles, mais parce que j’ai envie de mettre un visage sur une situation qui arrive à trop de monde, tout le temps et que personne, ou presque, en parle.
Avant leur divorce, avant mon émancipation financière et que je devienne mère, sérieusement, je jugeais beaucoup les gens qui n’y arrivaient pas.
Je viens d’un milieu privilégié, mes parents, avant de divorcer à la naissance de mon enfant (une autre histoire à raconter un jour), avaient vraiment beaucoup d’argent. Ils étaient généreux. Ils m’aidaient avec mes très longues études, mes voyages, mon loyer, mon auto. Bref, monétairement, ça allait. Avant leur divorce, avant mon émancipation financière et que je devienne mère, sérieusement, je jugeais beaucoup les gens qui n’y arrivaient pas.
J’ai toujours été street smart du côté des finances. Si je dois faire une vente de vêtements usagés pour acheter un nouveau divan, je vais le faire, sans gêne. J’ai plein d’histoires dans ma vie où j’avais besoin de sous pour X affaires et je vendais X trucs pour y arriver.
Comme beaucoup d’autres personnes, on a longtemps profité de ma naïveté. Je sais qu’il faut souvent dépenser de l’argent pour en faire, et je l’ai fait avec cœur durant des années. J’acceptais de ne pas me faire payer beaucoup parce que je n’avais pas idée de ma valeur. J’évoluais dans un monde où on doit toujours produire plus pour moins pour se faire dire à la fin sorry, mais on ne partage pas le gâteau à cause de X raison.
Puis, je suis mère, TDAH, j’ai eu des malchances comme tout le monde, dont une qui a duré six ans avec mon ancienne voiture (de marde). J’ai subi des hit and run trois fois, dont une qui a fait TOMBER le devant de ma voiture. La seule chose avec laquelle j’ai été chanceuse (à part ma petite famille et mes animaux) c’est avec mon bungalow que je loue dans le Mile End à un prix vraiment abordable pour le coin.
Finalement, comme travailleur autonome, j’ai souvent eu à gérer des grosses dépenses d’impôts, du genre « heille, tu dois 24 000$ d’impôt, ma belle, faut les donner tout de suite sinon on bloque ton compte ». Je me suis vite retrouvée dans une spirale d’emprunt pour payer mes dettes avec des taux peu avantageux. Puis, je suis tombée en dépression majeure et je ne peux pas encore occuper un emploi à temps plein parce que je vais pas assez bien mentalement pour me lever chaque jour avec un horaire et des responsabilités rigides. À moins de vouloir finir dans un hôpital à regarder le mur, eh bien, je dois aussi jouer avec les hauts et les bas de travailleurs autonomes.
Je me retrouve donc dans le trou de 50 000$ à 33 ans.
Je me retrouve donc dans le trou de 50 000$ à 33 ans. Avec des trucs à payer dont je ne peux pas me sauver (un restant de prêt étudiant, une marge de crédit, un prêt pour mes impôts, une carte de crédit à 8000$), et je dois continuer de vivre. Et j’ai envie de vous montrer que je suis capable de faire ça, payer mes dettes, sans pour autant vivre comme une moine, ne plus jamais dépenser pour me faire plaisir, et demander à mon conjoint de payer plus que sa part.
Parce que je ne suis pas la seule personne au monde à vivre ce genre de choses. Et on dit (trop) souvent aux personnes endettées qu’elles ont couru après et que si elles avaient fait tel ou tel truc, si elles n’avaient pas acheté de vêtements pendant telle période ou si elles s’étaient empêchées de faire tel truc par pression sociale ou whatever, ça irait. Parce que t’sais, ben oui, tout le monde a la chance d’avoir une bonne littératie financière et un bon salaire et d’avoir jamais fait de bad move ou vécu de bad luck…
En tout cas, j’ai envie d’en parler et de vous montrer que je vais faire mon gros possible pour régler mes dettes, en toute transparence avec vous.
Ça marche? Soyez gentils, là.