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Comment gérer l’intimidation au travail

Voici quelques outils pour éviter que ça nuise à l’appréciation de votre job.

Par
Vincent Descôteaux
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L’intimidation, c’est non ! Enfin, c’est dit. Je vais maintenant élaborer.

Je suis fasciné par le niveau d’intimidation qui semble présent dans tous les milieux professionnels. Moi qui pensais que tout ça se terminait au bal des finissants… Je suis forcé d’admettre qu’elle survit la fin du secondaire et que chaque emploi peut donner naissance à des scènes dignes de Degrassi : La nouvelle génération.

C’est plate, mais on est des humains (Seigneur, ce début de phrase) et les humains fonctionnent selon des dynamiques de gang. On n’est donc jamais à l’abri des maux que peuvent causer un collègue, un patron, une situation qui se veut professionnelle ou même un client. C’est important de le réaliser.

Mais comme je trouve ça quand même nul, voici quelques petits conseils pour reconnaître et combattre l’intimidation au travail.

Le client n’a pas toujours raison… et ne te connaît pas non plus

C’est correct de ressentir des émotions quand on s’adresse à vous d’une mauvaise façon. Vous êtes valides, les chums et chumettes.

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On se fait souvent dire qu’il ne faut pas prendre personnellement les situations où le client nous manque de respect, mais selon moi, ce conseil est un cas de positivité toxique. Décider des émotions qu’on ressent n’est pas forcément une capacité que l’on possède… à moins d’être un robot. Je peux donc confirmer, du haut de mes 10 ans d’expertise en service à la clientèle, qu’il est blessant de se faire intimider.

Rappelez-vous aussi que vous avez le droit de refuser de servir quelqu’un qui vous manque ouvertement de respect.

Généralement, un client qui crie dans un magasin est généralement un client qui ne comprend pas ce qui se passe. Si vous êtes à l’étape de hurler en public, c’est que vous avez des questions, mais n’êtes simultanément pas en mode écoute. C’est contre-productif.

Cependant, si, en tant qu’employé, vous essayez de bien faire votre travail et qu’un client vous crie quand même dessus, c’est généralement signe que vous êtes en train de gagner le débat. Ce n’est pas un moment plaisant, mais ça demeure une victoire.

Rappelez-vous aussi que vous avez le droit de refuser de servir quelqu’un qui vous manque ouvertement de respect et que si vos supérieurs vous y forcent, c’est de l’intimidation de leur part.

Être cinglant envers un boss qui le mérite et garder sa job, c’est possible

Cette année, un de mes boss s’est moqué à plusieurs reprises de mes vêtements. Imaginez ça : j’ai 33 ans et je me fais encore intimider avec des citations tirées de l’émission Radio Enfer.

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Il n’y a pas de code vestimentaire officiel sur mon lieu de travail, mais comme c’est souvent le cas qu’importe le contexte, les vêtements plus marginaux suscitent des sourcillements que les styles plus standards ne connaissent pas. Oui, j’ai mon propre style. Vous m’excuserez d’avoir une personnalité.

Je conseille toutefois de résister à l’envie de contre-attaquer. Combattre le feu par le feu donne généralement un plus gros feu; c’est connu. À la place, je recommande de verbaliser les rapports de pouvoir qui vous unissent avec votre patron/intimidateur.

Vous n’êtes souvent pas seul à vivre une situation similaire.

J’ai déjà dit : « Tu sais, Gaétan (faisons comme si c’était un nom fictif), tu es mon boss. Tu as ce luxe de me donner des ordres au quotidien et je l’avoue, c’est une responsabilité qui peut brouiller la ligne concernant les aspects de ma vie sur lesquels tu as le droit de formuler une opinion. L’affaire, c’est que je pourrais croire que je n’ai pas le droit de te répondre, parce que je risquerais mon travail… mais c’est faux. Ce n’est pas toi qui décides si j’ai un travail ou pas. Ce sont les ressources humaines qui décident si ON a un travail ou pas. Good talk. »

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Oui, c’était une menace cachée sous un peu d’ironie. Non, Gaétan ne décèle pas très bien les avertissements subtils. Et en effet, Gaétan n’est plus mon patron.

Ne sous-estimez jamais le pouvoir d’un courriel détaillé aux RH et des discussions avec les collègues. Vous n’êtes souvent pas seul à vivre une situation similaire.

Il y a une bonne différence entre collègues et amis

Il est prouvé que l’efficacité des tactiques d’intimidation dépend beaucoup d’à quel point les cibles souhaitent être socialement acceptées par leurs bourreaux. Je ne suis pas en train de dire qu’on a couru après, mais je crois qu’il faut toujours garder en tête qu’il n’est pas obligatoire de bien s’entendre avec vos collègues.

On a fréquemment le réflexe de se dire qu’on est rejeté par tel ou tel groupe d’individus à cause d’une chose qu’on aurait faite ou dite. Que ce soit vrai ou pas, le gros de la souffrance ressentie vient souvent de la volonté inutile de plaire à des personnes probablement détestables.

Le pourcentage de gens avec qui on se s’entendra jamais sera toujours plus grand que celui des franches camaraderies développées.

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Si c’est le cas, je conseille l’évitement entre collègues à un niveau limite sauvage. Surtout que selon mon expérience (testée et approuvée), il est contre-productif d’essayer de changer qui on est pour la job.

Le pourcentage de gens avec qui on se s’entendra jamais sera toujours plus grand que celui des franches camaraderies développées et ce n’est pas un bureau divisé en cubicule qui va soudainement changer les statistiques.

Gardez simplement cela en tête quand viendra le temps de décider entre aller au party de Noël ou certaines compagnies donnent l’impression que de votre présence dépend votre avenir professionnel.

Prêchez par l’exemple en étant (un peu) gentil

Je vais vous rappeler la base, ici : si vous ne voulez pas vous faire intimider, n’intimidez pas les autres.

On voyait beaucoup ce genre de situations à l’école où certains prenaient part à des blagues et insultes méchantes pour ne pas en être la cible par la suite. Sauf que là, nous sommes des adultes qui accomplissent des tâches rémunérées pour payer notre loyer. Il serait possiblement temps d’évoluer dans nos mécanismes de popularité.

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Ce conseil s’applique à l’intimidation dans toutes ses formes et pour tous les métiers. Ne riez pas quand un commentaire raciste, sexiste ou homophobe est dit à votre voisin, mais soulignez plutôt le fait que ce soit fucking pas drôle. Dites-le verbalement sur le coup pour que l’auteur de la blague l’entende et se sente d’un humour inadéquat.

une blague est censée créer du bonheur plutôt qu’en voler.

Généralement, dans ce genre de situation, un intimidateur va tenter de vous intimider vous aussi de ne pas avoir trouvé ça drôle et de « casser l’ambiance ». Mais si ce n’est pas un moment agréable, la seule personne fautive est celle qui a créé cette situation et le fait qu’elle tente de vous transférer la responsabilité indique qu’elle est peut-être en train de le réaliser.

J’en profite pour dire que j’ai étudié en comédie. Je peux donc confirmer qu’une blague est censée créer du bonheur plutôt qu’en voler.

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Faites de votre combat contre l’intimidation un objectif… littéralement

Dans la plupart des emplois, vous risquez d’avoir une évaluation de fin d’année dans laquelle vous devrez vous fixer des objectifs pour les 12 prochains mois. Je vous recommande fortement d’inclure celui de vous affirmer plus fréquemment.

en vous affirmant, cela va aussi aider l’entreprise et donc possiblement vous mériter une augmentation.

Il s’agit d’une bonne façon d’avoir une plus grande partie de votre équipe de votre côté et de privilégier aussi votre santé mentale au travail. Et puis tout le monde y gagne : en vous affirmant, cela va aussi aider l’entreprise et donc possiblement vous mériter une augmentation.

Parce que du cash et du respect, c’est vraiment plus cool que de faire rire de son linge. Faites-moi confiance. J’ai des années d’expérience dans les deux.

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