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Comment financer un retour aux études dans la trentaine

Des ramens, tu mangeras...

Par
Arianne Maynard-Turcotte
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Vous avez fait un bac qui vous laissait un peu tiède, vous vous êtes dit que vous alliez essayer de travailler dans ce domaine-là quand même. Sauf que là, vous arrivez à 35 ans et vous vous demandez si vous voulez encore passer 30 ans dans un métier qui vous laisse pas mal plus de glace que tiède. Poser la question, c’est un peu y répondre.

C’est exactement ce qui s’est passé pour Claude : « J’ai fait un premier bac sur le tard en relations industrielles, que j’ai terminé à 25 ans. J’ai travaillé au total huit ans en ressources humaines par la suite. Mais à chaque endroit où je passais, il me manquait quelque chose. J’avais toujours voulu faire psychologie, dès mes 16-17 ans, mais j’avais trouvé que c’était trop d’années d’études à ce moment-là (oh l’ironie hein!). Alors, j’ai fait le saut, je devais faire le bac et ensuite le doctorat pour pouvoir être psychologue. »

Changer de domaine après avoir connu la stabilité d’un emploi permanent, ça fait peur… Surtout pour le portefeuille.

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Retourner sur les bancs d’école dans la trentaine, ça peut être stimulant. Mais changer de domaine après avoir connu la stabilité d’un emploi permanent, ça fait peur… Surtout pour le portefeuille. Et comme c’est la période des inscriptions à l’université, vous vous préparez peut-être à envoyer votre application à votre programme de rêve après avoir fait quatre tableaux Excel, consulté votre conjoint(e), vos enfants et une voyante.

Voici quelques trucs pour vous aider à savoir comment vous y prendre pour que le retour aux études se fasse le plus doucement possible et que le portefeuille n’écope pas (trop).

Étudier à temps partiel

Si possible, commencez par suivre un ou deux cours tout en continuant à travailler. C’est un excellent moyen pour faire une transition plus douce. Ça vous donnera aussi le temps de savoir si vous aimez votre nouveau programme, sans avoir sacrifié votre emploi précédent.

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C’est exactement ce qu’a fait Julie : « Je suis retournée au cégep faire mon cours de courtier immobilier à 37 ans. J’étais adjointe en immobilier depuis 3 ans et j’étais passionnée, alors j’ai eu envie de faire le cours de courtage. J’ai travaillé à temps plein de jour et j’allais à l’école de soir et le samedi. »

Ajustez votre rythme de vie

Après avoir travaillé plusieurs années dans un domaine, on est habitué au chèque de paye qui rentre de façon régulière. On est aussi habitué au rythme de vie qui vient avec ce chèque. Mais en retournant aux études, les dépenses vont changer.

Lorsqu’on reprend les études dans la trentaine, voire plus tard, le niveau de vie en prend un coup. Ce choix entraîne de nombreux changements qui impliquent des concessions. Celles-ci, à un certain âge, peuvent être plus difficiles à faire.

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Les sessions sont chères et les livres coûtent l’équivalent de plusieurs soupers au resto. Faites un budget pour prévoir les nouvelles dépenses, ça vous permettra de savoir à l’avance quels « flaflas » vous aurez à couper et le choc sera moins brutal.

Travailler

Ça peut sembler contre-productif, mais plusieurs doivent travailler davantage durant leurs études. Parfois, c’est pour conserver le même rythme de vie, alors que d’autres n’ont simplement pas le choix.

« J’étais enseignante au cégep quand j’ai commencé un bac. J’ai eu un enfant et, quelques années plus tard, je me suis séparée. Financièrement… j’étais en mode survie. »

C’est ce qu’Anne, 37 ans, a eu à faire : « J’étais enseignante au cégep quand j’ai commencé un bac. J’ai eu un enfant et, quelques années plus tard, je me suis séparée. Financièrement… j’étais en mode survie. Je n’avais pas le choix de travailler plus qu’avant pour continuer mes études. J’ai donc pris plus de charges de cours au cégep tout en continuant d’étudier au bac. Le plus difficile, c’était quand ma fille a été malade et que je n’avais pas le choix d’aller travailler quand même pour arriver. »

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Ceux qui retournent aux études à temps plein, comme Claude, choisissent parfois de se trouver un emploi étudiant : « J’ai deux enfants, donc ça a été rock n’ roll. J’ai travaillé à temps partiel un peu pendant les sessions et fait comme les autres étudiant.e.s et pris des jobs étudiantes d’été (au gouvernement) ».

Prêts et bourses et REEP

Renseignez-vous, peut-être que votre situation vous donne droit à des bourses particulières, par exemple, si vous êtes parent monoparental ou si vous avez obtenu d’excellents résultats scolaires. Malheureusement, ce n’était pas le cas de Claudia. « Ma source de revenus principale était les prêts et bourses, environ 500$ par mois. Mais une fois les factures payées, il reste pas grand-chose pour te faire une épicerie digne du guide alimentaire canadien. Pis rendu dans la trentaine, t’as pu envie de te nourrir de ramen pis de spaghetti garni d’une canne de soupe aux tomates », confie-t-elle.

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Le Régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP) est aussi une option de financement intéressante pour les gens qui détiennent des REER. Tel qu’expliqué sur le site du gouvernement du Canada : « Le régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP) vous permet de retirer des fonds de vos régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER) pour financer votre formation, vos études ou celles de votre époux ou conjoint de fait. »

Évidemment, il faudra rembourser ces montants dans un délai prescrit. « Le REEP est ni plus ni moins un prêt sans intérêt remboursable sur 10 ans », affirme le planificateur financier François Morency dans le journal Les Affaires.

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Vos parents et amis peuvent aussi vous aider

Si possible, assurez-vous d’avoir le soutien de votre entourage. Pour plusieurs, c’est ce qui a fait la différence.

« J’ai eu le privilège de faire ce retour-là avec un conjoint pour me supporter physiquement, mentalement et financièrement, je ne pense pas que ça aurait été aussi simple dans une autre situation », précise Claude.

Idem pour Claudia : « À force de me faire répéter par mon chum que j’étais pas en train de m’étouffer de dettes, mais d’investir pour mon avenir, mon niveau de stress a doucement diminué. »

Au final, son chum avait raison : « Je regrette zéro! Meilleur investissement ever. La vie est trop courte pour la passer à faire quelque chose que tu n’aimes pas. C’est cheesy, mais vrai. C’est facile de se comparer et se remettre en question dans ces moments-là, mais in the long run, ça vaut le coup. »

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Pour vous aider dans votre prise de décisions concernant votre future université, consultez le Guide des universités URBANIA ici.

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