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Comment fermer son jardin pour l’hiver?

Les grands froids arrivent, préparez-vous!

Par
Marjolaine David
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Ça y est, les premiers gels sont arrivés, ce sera bientôt le moment de dire adieu à l’automne. Certain.e.s tenteront de prolonger la saison quelques semaines de plus à l’aide d’un châssis ou d’un tunnel, mais la plupart devront récolter leurs derniers légumes et fermer leur potager.

Combien de temps pourra-t-on encore jardiner avant les premières neiges? Puisque seule dame Nature le sait, mieux vaut être prêt.e.s!

Récolter et transformer

En novembre, on peut encore récolter des légumes racines rustiques, des poireaux d’automne, des choux d’hiver, des carottes et de la bette à carde. On récolte aussi les stigmates de Crocus sativus pour produire son safran maison (c’est ce que j’ai fait cette semaine avec beaucoup de fierté!) Quelques fines herbes comme le thym, la sauge et le persil sont encore en vie : on peut les récolter pour les sécher ou les congeler afin d’en profiter tout l’hiver.

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Faire le grand ménage

Après la récolte, on fait le grand ménage des plants du potager. On commence par mettre au compost les annuelles, qui ne repousseront pas, puis on entretient les vivaces. Puisque j’ai tendance à oublier où sont plantées mes vivaces, j’aime bien me faire un croquis qui me sera utile lors de ma planification pour la prochaine année.

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Couper les tiges plutôt qu’arracher les racines

Pour faire le ménage, je m’outille uniquement d’un petit couteau cranté afin de couper les tiges de mes annuelles à ras le sol. En effet, ces racines permettent de nourrir les vers de terre et les microorganismes bénéfiques. Certaines plantes potagères telles que les légumineuses fixent l’azote atmosphérique dans les nodules qui se situent sur leurs racines. Pour rendre cet azote accessible aux cultures suivantes, il est nécessaire de laisser le système racinaire en place.

De plus, les racines permettent non seulement de nourrir le sol, mais elles le structurent aussi. En agriculture biologique, plusieurs fermes utilisent des engrais verts entre deux cultures maraîchères. Ces engrais verts ne sont pas récoltés; ils sont coupés, puis enfouis dans le sol. Leurs racines permettent de décompacter la terre et de créer des pores pour la circulation de l’air et de l’eau dans le sol. Même s’il est rare de voir la culture d’engrais verts dans des potagers, cet exemple démontre l’importance de laisser les racines en place afin de participer à la santé du sol.

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Pailler, pailler, pailler!

Dans une forêt, le sol est toujours recouvert de débris organiques et ceux-ci participent à la fertilisation du sol; dans une prairie, les hautes herbes empêchent les particules de sol d’être déplacées par le vent. Ainsi, le sol est rarement laissé à nu.

Recouvrir son potager d’un paillis organique permet d’éviter l’érosion et la compaction, de réduire le besoin de labour du sol, de protéger les racines durant la période printanière de gels et de dégels et de nourrir les plantes en se décomposant. Il réduit considérablement les corvées de désherbage puisqu’il empêche les mauvaises herbes de s’enraciner. Aussi, il permet de garder la terre plus humide et fraîche l’été ce qui diminue la nécessité d’arroser et crée un environnement propice pour la faune et la flore bactérienne bénéfiques.

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Mais quel paillis choisir? Sur les fermes, on retrouve souvent des paillis de plastique opaque. Ceux-ci sont pratiques à grande échelle, mais plutôt coûteux. Dans un petit potager vivrier, on préfère utiliser des paillis végétaux et locaux qui ont l’avantage de nourrir le sol. Parmi ceux-ci, on retrouve la paille biologique, le foin jeune, le bois raméal fragmenté, la tonte de gazon et les feuilles mortes déchiquetées.

Avant que la neige recouvre le jardin, on s’assure donc de recouvrir la terre d’une bonne couche de paillis d’environ 5 cm, ou plus pour protéger l’ail. On en ajoute régulièrement lorsqu’il semble en manquer. Il suffira d’écarter le paillis pour semer ou transplanter des légumes au printemps.

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Faire le plein de feuilles mortes

Il existe de nombreux mythes ternissant la réputation des feuilles mortes, et pourtant! Elles font un extraordinaire compost, car elles possèdent un rapport carbone-azote assez équilibré (entre 20 et 80 selon les espèces d’arbres). Chaque année, je récupère quelques sacs de feuilles qui sont laissés en bordure de trottoir : j’en incorpore une partie à mon compost et déchiquette le reste afin de créer un paillis riche et gratuit.

S’inscrire à un panier d’hiver des Fermiers de famille

À moins d’avoir les infrastructures nécessaires pour cultiver à l’année, l’hiver représente un temps mort pour beaucoup de jardiniers et jardinières. Recevoir des paniers d’hiver d’une ferme de famille, c’est une manière très directe d’encourager l’agriculture biologique, locale et hivernale. Il est encore temps de s’y inscrire, vous n’avez qu’à faire un tour sur le site du Réseau des fermiers et fermières de famille!

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