Avec le confinement qui dure depuis deux mois maintenant, on réalise que la liste des choses qui nous manquent s’allonge chaque jour un peu plus.

Parmi les verres entre potes, ou le cinéma, on peut inscrire ces petits moments de partage avec les collègues de travail. Les blagues à la machine à café, les 5 à 7 du vendredi, on en vient presque à regretter la présence de cette personne qui spoil chaque fois l’épisode de Peaky Blinders qu’on était sur le point de regarder… Presque, mais on n’en est pas encore là.

Le télétravail instaure une autre forme de communication, très impersonnelle et faite de sons d’alertes tous plus irritants les uns que les autres. Les collègues deviennent des émoticônes figées qui ne parlent que par messages abrégés.

Pour ne pas arriver au premier jour de boulot, une fois la pandémie terminée, tel un explorateur en territoire inconnu et hostile, c’est utile (et bénéfique) de garder un bon lien avec ses co-workers malgré la distance.

Voici comment.

C’est important de conserver ces petits moments de décompression, qui permettent en temps normal de recharger les batteries quand on a un coup de mou pendant la journée ou quand on feel pas en arrivant le matin au bureau. La pandémie a assez bousculé de choses pour en plus venir ruiner vos instants de répit.

Il faut commencer par ne pas oublier la plus élémentaire des politesses: dire bonjour et au revoir. Quand on se connecte sur la messagerie, c’est apprécié de saluer ses confrères. Pareillement, une fois la journée de travail terminée, c’est cool de mentionner notre départ avant de se déconnecter. Puis on peut agrémenter ça d’un petit gif sympathique. Sur Slack par exemple c’est possible en tapant /giphy.

La pause-café est un moment primordial à conserver. Une a deux fois par jour à une heure précise, on peut lancer une conversation Zoom ouverte à tous sans obligation de participer. Il faut en faire un instant détente, de discussion légère et de camaraderie pour que chacun retrouve un aperçu de la vie de bureau en voyant la face de ses collègues. Ça peut être awkward au début, mais on finit par s’habituer.

D’une façon similaire, c’est chill d’organiser un 5 à 7 hebdomadaire numérique et de remplacer le café par une bière (locale). C’est le moment où chacun parle de ses plans pour le week-end, de ses semis urbains, de la farine de blé complet qui est bien mieux que la farine blanche pour un pain campagnard. Bref, de la vie, quoi.

Un petit paquet de chocolats, un masque fait main, ou quelques gâteaux maison, ça fait toujours plaisir à recevoir et ça permet de montrer qu’on pense à eux.

C’est sûr que si on travaille dans une entreprise qui compte plusieurs dizaines d’employés, la facture peut devenir salée. Mais dans ce cas-là on fait un cadeau qu’à ceux de son service, ou qu’à ceux qu’on aime dans son service. De cette façon, la liste est réduite.

Puis on peut profiter des beaux jours qui arrivent pour enfourcher son vélo ou ses nouveaux sneakers et partir en livraison pour surprendre agréablement quelques collègues en laissant le paquet devant leur porte.

Le truc avec ça, c’est que si vous le faites en premier il y a de bonnes chances pour qu’ensuite ils souhaitent rendre la pareille.

Des outils comme Slack, Fleep ou Microsoft Teams sont performants pour échanger en contexte de travail. Mais c’est également important d’avoir un canal de discussion réservé aux sujets légers et marrants. Bref, un canal qui agit comme une soupape quand on a besoin de libérer un peu de pression pendant la journée.

Entre collègues on s’y échange des conseils pratiques, aussi bien sur l’école à la maison, la cuisine, les films à voir et des plans pour faire du sport en ligne. Mais c’est aussi un repère à gif, à mème, ou à blague de bureau, un lieu où il y a plus d’images animées que de conversation. Le seul but: la détente.

C’est conseillé de le faire sur une plateforme différente de celle utilisée pour les sujets reliés au travail. Par exemple si le travail se fait via Slack alors cette conversation peut se passer sur Whatsapp. De cette façon on évite de grincer des dents en envoyant un message destiné à faire rire dans le mauvais channel.

Selon le style des collègues, il y a pas mal de façons de mettre en place des activités collectives, il suffit de trouver la bonne.

C’est un moment idéal pour les sonder et voir si certains ont un penchant pour le gaming. À partir de là, des sessions de jeu en réseau peuvent s’organiser et les apéros de fin de journée se transforment en partie de Call of Duty, ou d’Animal Crossing, selon la sensibilité de chacun. Et pas la peine d’avoir une console chez soi pour se lancer dans des parties en lignes. On peut aussi créer des groupes pour des mini-jeux en réseau sur Messenger ou Snapchat.

Ceux qui ne sont pas branchés par l’e-sport peuvent se tourner vers l’activité physique. Bien que les salles de musculation soient fermées et qu’il n’y ait plus de matchs de hockey à la télé, le sport continue d’être un formidable outil de cohésion collective. Les nombreux cours en ligne devraient pouvoir offrir un panel assez diversifié d’activités pour ceux qui ont besoin de se dépenser après une journée de boulot. Se mettre au yoga ou au fitness online à plusieurs est bénéfique pour une raison: ça motive à y aller.

Pour ceux qui veulent absolument sortir, c’est toujours possible d’aller faire un peu de jogging avec un ou deux collègues en fin de journée tout en gardant la distance de sécurité.

Pour ça vous pouvez essayer Discord, une app avec une interface similaire à Slack initialement utilisée par les gamers et avec des options de discussion en direct.

On peut recréer les espaces de bureaux caractéristiques de son entreprise qui deviennent, avec Discord, des salons virtuels audio. Chacun peut ensuite déambuler dans les différents salons et lancer une conversation comme on le ferait en temps normal. Si on veut parler à Dani de la compta, on entre dans son bureau numérique et on peut commencer à discuter. Si l’échange dure plus que prévu, on peut décaler la discussion dans l’espace «salle de réunion».

L’intérêt de l’application est son côté simultané, il suffit de laisser son casque allumé pour rester disponible et chacun peut converser tranquillement. On peut même diffuser de la musique dans un salon pour qu’elle soit entendue par toutes les personnes présentes dans cet espace.

Garder le contact avec ses collègues de bureau pendant le confinement est bénéfique pour contrer l’isolement et rester efficace malgré les conditions. Lorsque le déconfinement viendra, ça sera l’occasion de reprendre les relations sans avoir eu l’impression qu’elles ont été mises en pause pendant des mois. Grâce à ça, on n’aura pas à répondre à la question «Et toi, t’as fait quoi pendant le confinement?».