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Comment dire à mon boss qu’il fait de la microgestion et que c’est insupportable

La plaie des hiérarchies du 21e siècle.

Par
Gabrielle Thibault-Delorme
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Le mot honni du marché du travail : microgestion (ou micromanagement, en anglais). Il s’agit de cette tendance qu’ont certain.e.s patron.ne.s (et parfois certain.e.s collègues) à superviser le travail d’un.e employé.e dans ses moindres détails. Pour le ou la microgestionnaire, il ne suffit pas que la tâche soit accomplie ou non, il faut qu’elle le soit exactement comme cette personne l’aurait accomplie elle-même.

Même si c’est enrageant, il faut comprendre que le ou la microgestionnaire est surtout aux prises avec une grande anxiété. Que ce soit parce que sa tête est sur le billot ou simplement parce que c’est dans sa nature, le ou la microgestionnaire tremble comme une petite souris. C’est ce qui explique son envie de vouloir tout contrôler. Le problème, c’est que dans ce tout, il y a vous.

Comment faire alors pour inciter votre patron.ne à tranquillement, mais sûrement, vous slacker patience? Nous vous proposons quelques idées :

Allez au-devant de ses besoins

D’abord et avant tout, assurez-vous d’offrir un travail de qualité. Attention, nous savons que les standards de votre microgestionnaire sont probablement irréalistes. Mais cela ne vous autorise pas à remettre votre travail en retard ou bourré d’erreurs.

Un petit truc qui a fait ses preuves, c’est de faire une liste de vérification pour valider votre travail.

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Un petit truc qui a fait ses preuves, c’est de faire une liste de vérification pour valider votre travail. Tel un pilote d’avion, repassez les différentes étapes de la réalisation vous-mêmes. Vous serez étonné.e des erreurs que vous rattraperez. En prime, vous pourrez présenter cette liste à votre patron.ne pour la faire « approuver ». Demandez-lui s’il ou elle a des éléments à rajouter.

En vous voyant faire preuve d’autant de proactivité, il est très possible que votre patron.ne vous laisse un peu plus d’espace. Du moins, lorsqu’il ou elle vous demandera : « As-tu pensé à ça? », vous pourrez lui répondre : « Oui, c’est sur ma liste… »

Résistez à la tentation de lui rappeler ses erreurs

Je sais, je sais. Il n’y a rien de plus tentant, quand on se fait critiquer de toutes parts, que de lancer ses erreurs au visage de la personne qui nous blâme. Un peu comme si on cherchait à lui dire : « Tu vois que tu n’es pas si parfait.e que ça. » Le problème, c’est que de cette façon, on nourrit la nature anxieuse de notre microgestionnaire. Et en prime, on lui indique qu’on n’est pas dans son équipe.

Plutôt que d’antagoniser votre boss, je vous invite à piler sur votre orgueil.

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Souvent, les microgestionnaires sont aussi victimes de critiques de la part de leur supérieur.e. Ce dont ils et elles rêvent, c’est de sentir que leur équipe est de leur côté.

Donc, plutôt que d’antagoniser votre boss, je vous invite à piler sur votre orgueil.

Flattez son égo pour obtenir ce que vous voulez

Ce que vous voulez, ce n’est pas de nuire à votre patron.ne. Vous voulez surtout de l’autonomie et sentir que vous apportez une contribution. Sans le savoir, votre patron.ne vous étouffe et vous empêche de répondre à ces deux besoins.

Pour ne pas virer fou ou folle, il vous faut, de temps en temps, sentir que votre travail est important et utile. Cependant, votre patron.ne détient la clé de votre liberté. Plutôt que de le confronter, optez pour la méthode douce, soit la flatterie.

Les gens ont tendance à vouloir se conformer aux attentes que l’on a envers eux. Servez-vous de ce savoir à bon escient. Subtilement, complimentez votre boss dès qu’il ou elle vous laisse un peu d’autonomie. Offrez-lui des félicitations lorsqu’il ou elle écoute son équipe. Soulignez son geste quand il ou elle vous délègue des objectifs plutôt que des tâches.

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Soulignez ses bons comportements, et votre patron.ne voudra les reproduire.

Confrontez-le

Si jamais tous les trucs ci-haut ne portent pas fruit, il est temps d’avoir une franche conversation avec votre patron.ne.

Avant toute chose, retenez-vous de lui mentionner toutes les fois où il ou elle vous a fait ch*** dans les dernières semaines. Gardez-vous un ou deux exemples parlants.

La plupart des microgestionnaires ne sont aucunement conscient.e.s de leur comportement.

L’essentiel de cette conversation devrait être : « J’ai l’impression que vous n’avez pas confiance en mon expérience et mes compétences. Comment pourrait-on améliorer notre relation de confiance? » Puis apportez des exemples et expliquez comment ses actions vous font réagir, et surtout, comment elles nuisent à votre performance.

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Vous risquez de le ou la surprendre. La plupart des microgestionnaires ne sont aucunement conscient.e.s de leur comportement.

Suggérez un plan pour un meilleur déroulement du travail, qui impliquerait, par exemple, une révision finale quelques jours avant la date limite, plutôt que trente révisions tout au long de l’exécution de la tâche.

Arrivez préparé.e, confiant.e, avec vos exemples en main. Et puis, une fois la rencontre terminée, envoyez-lui un récapitulatif écrit de votre conversation.

Démissionnez

Travailler pour un.e microgestionnaire mine le moral et la confiance en nos capacités. À long terme, une supervision trop serrée est destructrice pour l’employé.e. Si vous voyez que la situation ne s’améliore pas, et qu’en prime, vous commencez à multiplier les erreurs, préparez votre sortie.

La vie est trop courte pour constamment gérer les angoisses de quelqu’un d’autre.