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Comment demander à son boss de travailler moins?

Hey, patron, que dirais-tu d'un employé qui est là moins souvent, mais qui se fait payer le même salaire?

Par
Pier-Luc Ouellet
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Vous avez beau ADORER votre travail, vous viendrez pas me faire croire que vous n’accepteriez pas de travailler moins, surtout si vos finances ne s’en trouvaient pas affectées.

Et encore là, beaucoup de gens sont prêts à accepter un niveau de vie moins élevé en échange d’un peu plus de temps libres. Que ça soit parce que vous voulez passer plus de temps avec votre famille, travailler sur vos projets personnels, ou simplement parce que vous voulez profiter de la vie (on n’en a rien qu’une, hein?), beaucoup de gens décident de réduire leurs heures au boulot.

Mais y’a quand même une étape à franchir avant de réduire son horaire, quand on est salarié.e : convaincre son ou sa patron.ne que c’est une bonne idée, même en pleine pénurie de main-d’oeuvre.

Alors, comment on fait?

L’obligation de la flexibilité

En partant, j’ai une bonne nouvelle pour vous : on est peut-être actuellement dans le meilleur contexte de tous les temps pour demander à notre boss un peu plus de flexibilité.

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Après tout, la semaine de 5 jours, 40 h/semaine, c’est un construit social, et un construit pas mal récent à part de ça. C’est dans les années 20 (et on veut dire 1920, pas 2020) que la norme du 40 h/semaine s’est imposée. Pendant un bout, les gens travaillaient pas mal plus que ça, mais il y a aussi eu des époques où on travaillait beaucoup moins. Anyway, quand c’est ton champ, personne te dit quand travailler : ce qui compte, c’est que tes navets poussent.

Mais dans les dernières années, on a vécu une crise importante (vous en avez peut-être un peu entendu parler), celle de la COVID-19. L’obligation soudaine du télétravail a contraint les employeurs à accepter de nouvelles façons de faire… et on s’est rendu compte que le travail traditionnel en bureau n’était pas si avantageux que ça.

D’un coup, les employé.e.s travaillaient de la maison sans qu’on puisse trop les surveiller… et ils n’étaient pas moins productifs, même si on se doutait ben qu’ils prenaient parfois des pauses pour faire leur vaisselle et leur lavage sur les heures de bureau.

Ça fait que les employeurs sont, généralement parlant, plus enclins à accepter des structures de travail plus flexibles désormais.

L’importante pénurie de main-d’oeuvre qu’on connaît actuellement peut également contribuer à rendre votre patron.ne plus conciliant.e. Si vous êtes un.e bon.ne employé.e (et si votre patron.ne a du bon sens), il ou elle risque de préférer faire des concessions que de perdre un.e employé.e efficace.

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Ok, mais comment on fait?

Bon, c’est ben beau dire que le vent souffle du bon bord, mais concrètement, comment faire?

Premièrement, arrivez avec des demandes et des attentes claires. Si vous vous contentez de dire « ça me tente de travailler moins », votre boss risque surtout de comprendre « je suis paresseux.euse ». C’est peut-être vrai, mais faut pas lui dire.

Posez-vous les bonnes questions : voulez-vous faire moins d’heures, ou travailler moins de jours? Peut-être que vous pourriez faire votre 35 h/semaine dans une semaine de 4 jours!

Ou peut-être que ce qui vous aiderait vraiment, ce serait de travailler de la maison et ainsi sauver des heures de déplacement.

Et si vous voulez vraiment diminuer vos heures, combien d’heures par semaine voudriez-vous retrancher de votre horaire? 5? 10? 25?

Seriez-vous prêt.e à accepter la perte de salaire qui vient avec?

Ces questions-là, il faut y répondre clairement pour vous-même avant de proposer un projet à votre patron.ne. Au final, sous leurs airs confiants, les employeurs sont de petites bêtes craintives; ils veulent que leur entreprise aille bien, et ils ont peur que ça aille mal.

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Si vous arrivez avec un plan clair et bien défini, vous serez plus rassurant.e et ça risque de diminuer le stress de votre boss.

Parlez-vous en personne

Là, je sais, la tentation va être forte. C’est une demande stressante à faire, et une partie de vous va avoir envie de faire ça par courriel. Vous pouvez pas bafouiller à l’écrit, et votre patron.ne ne peut pas vous interrompre en plein milieu de votre argumentaire avec un contre-argument béton.

Mais c’est une mauvaise idée. Va falloir passer par-dessus vos nerfs, et faire la grande demande à votre boss en personne.

Ça va laisser plus de place à la négociation, vous allez être davantage en mesure de répondre aux interrogations de votre employeur, et vous allez être plus convaincant.e de vive voix.

Oui, c’est stressant, mais pensez à tous ces vendredi matins sans cadran.

Ça vaut la peine.

Et si ça marche pas?

Vous avez sorti vos meilleurs arguments, avez préparé un plan en béton et avez même sorti vos meilleurs yeux qui font pitié.

Et malgré tout, votre patron.ne a dit non.

Bon, on fait quoi?

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Y’a toujours moyen de voir si d’autres accommodements pourraient vous rendre la vie plus facile tout en ayant l’approbation de votre patron.ne. Pourriez-vous déléguer certaines tâches? Obtenir un peu plus de jours de congé? Faire du travail hybride bureau/maison?

Sinon, il vous reste un as dans votre poche : il y a une pénurie de main-d’oeuvre en ce moment, et les employeurs s’arrachent les bon.ne.s candidat.e.s. Peut-être est-ce le bon moment pour mettre à jour votre CV?

En plus, changer de job, c’est bon pour le salaire!