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Comment déchiffrer votre talon de chèque de paie

Des chiffres et des lettres... et de l'argent.

Par
Gabrielle Thibault-Delorme
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À l’époque où je recevais mes talons de paie en papier, ils prenaient souvent le chemin du recyclage sans avoir été ouverts. Je voyais le montant déposé dans mon compte, il me satisfaisait, il me semblait donc inutile d’investiguer davantage. Je suis prête à parier que je ne suis pas la seule de mon espèce.

Aujourd’hui, afin de réduire la pollution papier, les talons de paie dorment électroniquement dans leur petit espace en ligne. Idéalement, nous devrions troubler leur sommeil paisible une fois notre argent déposé, mais hé, je le ferai demain… peut-être.

Il n’y a rien de bien excitant à réaliser l’étendue des déductions. Nous voyons les chiffres gonfler, gonfler, gonfler, puis se dégonfler dans un petit puiiiittt à peine audible à coups de RRQ et de cotisations syndicales.

Mais comprendre son talon de paie a ses avantages. Le premier, et le plus évident, c’est d’éviter des erreurs. Et le deuxième, c’est qu’on peut influencer notre salaire net. Être à son affaire, c’est payant.

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Voici donc en gros un talon de paie virtuel, divisé en sections pour votre compréhension (un gros merci au graphiste qui a réussi à transformer mon gribouillis informe sur Paint en œuvre d’art):

Révisons chacune des sections:

1- Identification de l’employeur et de l’employé

Jusqu’ici, tout va bien. Vous devriez y retrouver le nom de votre employeur (pas votre patron, votre employeur), ainsi que le vôtre et votre numéro d’employé. Vous pourriez aussi retrouver des informations comme la date de votre embauche, votre numéro d’assurance sociale, votre titre officiel, votre adresse et/ou l’adresse de votre employeur. Votre talon de paie devrait aussi mentionner la période de paie, mais cette information peut aussi se retrouver au bas du talon de paie.

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2- Vacances

En haut de votre talon de paie devrait aussi se retrouver l’information concernant votre banque de vacances. C’est là que vous aurez le plaisir de découvrir que vous avez accumulé 1,25 jour…

3- Revenus

Là on tombe dans le vif du sujet. Dans le haut de cette section, vous trouverez d’abord le nombre d’heures travaillées et votre salaire horaire. Par la suite, vous verrez vos heures supplémentaires et le salaire associé, ainsi que les heures de vacances ou de congés de maladie payés.

Au bas de cette section pourraient aussi se retrouver des avantages imposables, comme une assurance payée par votre employeur ou le remboursement de vos dépenses encourues dans le cadre de votre travail.

4- Déductions

Voici la section qui en fait rager plusieurs, mais explorons-la afin de mieux comprendre ce dont il s’agit. Tout d’abord, dans le haut, vous trouverez toutes les déductions gouvernementales. Dans la plupart des cas, votre employeur prélève sur votre paie:

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– L’impôt fédéral et l’impôt provincial: vous les connaissez probablement déjà ces deux-là. Les montants sont différents, en fonction de votre bracket d’impôt et des taux d’imposition des gouvernement fédéral et provincial.

– Votre cotisation au Régime des rentes du Québec (RRQ): c’est un régime d’assurance provincial obligatoire qui va vous donner (on l’espère) une base de revenu quand vous serez à la retraite. Si j’étais vous, je ne compterais pas là-dessus pour bien vivre vos vieux jours.

– Votre cotisation au Régime québécois d’assurance parentale (RQAP): ça, c’est le programme du gouvernement du Québec qui assure un revenu aux nouveaux parents qui cessent de travailler pour s’occuper de leur enfant. C’est obligatoire, même si vous n’avez aucun projet de bébé ou d’adoption en vue.

– Votre contribution à l’assurance-emploi (AE): oui, tous les contribuables qui ont un emploi «assurable» contribuent à financer les prestations d’assurance-emploi pour ceux qui se retrouvent sans emploi.

Ça, c’était la part du gouvernement.

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Par la suite, vous retrouvez les déductions de votre employeur, qui varient d’une entreprise à une autre: assurances collectives, cotisations syndicales, fonds de pension (chanceux!), REER collectif, cotisations au club social, et j’en passe.

Pour les revenus ainsi que les déductions, vous devriez voir deux colonnes à la fin de chaque ligne qui vous indiquent le montant lié à la période de paie, et celui accumulé depuis le début de l’année.

5- Résumé et cumulatif

Dans cette section, vous retrouverez la somme des colonnes du haut, et votre paie nette (les revenus moins les déductions). Vous retrouverez aussi votre salaire cumulatif pour l’année.

Voilà, vous pouvez déchiffrer votre talon de paie. Maintenant, à quoi devriez-vous porter attention?

Tout d’abord, assurez-vous que le nombre d’heures travaillées est bon, et que votre salaire horaire reflète bien ce que vous avez négocié avec votre patron. C’est parfois difficile de valider l’information concernant les déductions, mais vérifier que votre salaire brut est correct est relativement simple.

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Ensuite, vérifiez vos déductions. Comme on le disait, ce n’est pas simple, mais l’idéal est de comparer les chiffres d’un talon de paie à l’autre. Toute augmentation qui ne s’explique pas par une augmentation de salaire ou un plus grand nombre d’heures travaillées doit être analysée. Elle n’est pas nécessairement suspecte – par exemple, certaines cotisations diminuent au cours de l’année et augmentent au début de l’année suivante. Mais n’hésitez pas à poser des questions à la personne responsable de la paie. Au fil des questions, vous deviendrez un expert.

Et si vous pensez que le système de paie de votre entreprise est infaillible, descendez de votre nuage! L’erreur est humaine, comme ils disent. Assurez-vous que l’argent qu’on vous doit tombe dans vos poches et pas dans une craque!