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Comment ça fonctionne, le prix du vin?

Qu’est-ce qui explique une telle disparité des prix, entre le vignoble et la succursale?

Par
Billy Eff
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Vous avez visité l’Europe cet été et avez trouvé le vin parfait. Il est délicieux, passe-partout et surtout abordable, à moins de 10 €. Vous en avez acheté dans tous les endroits où vous l’avez vu pendant votre voyage, et vous ne vous en êtes toujours pas tanné!

Mais une fois revenu.e ici, vous vous rendez compte que votre bouteille à 8 € (environ 11,50 $ CA) coûte près de 20 $ à la SAQ. Comment expliquer une telle disparité de prix?

Alors que la SAQ vient encore d’augmenter le prix de certains produits, de nombreuses personnes se demandent comment fonctionne notre monopole d’état. Comment la SAQ fait-elle son argent et quels avantages en retire-t-on en tant que citoyen.ne.s?.

Voici quelques visuels décortiquant le prix final de votre bouteille de vin.

Un grand pouvoir d’achat


Avant de commencer, il faut déjà comprendre le fonctionnement de la Société des alcools du Québec. C’est une société d’État, ce qui veut dire qu’elle est redevable au ministère des Finances, et que tou.te.s les Québécois.es en sont actionnaires.

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Il faut aussi savoir qu’avec une histoire vieille de plus d’un siècle, la SAQ est l’un des, voire le, plus gros acheteurs d’alcool sur la planète. Les relations qu’entretient l’entreprise avec certain.e.s vigneron.ne.s et producteur.trice.s durent depuis la création de la société d’État en 1921 (qui portait à cette époque le nom de Commission des liqueurs du Québec), et le marché québécois est essentiel à la survie de plusieurs d’entre eux. De plus, ces relations à long terme permettent de maintenir un certain contrôle sur les prix.

Comme le caviste chez qui vous achetiez votre bouteille en voyage, la SAQ a des professionnel.le.s sur le terrain qui goûtent et jugent les vins, puis négocient un prix aux domaines. Si ce n’est pas directement la SAQ, ce seront les toujours plus populaires agences d’importation privées qui s’occuperont de ce processus, avant de vendre (pour ensuite racheter, c’est très compliqué comme fonctionnement) le vin à la SAQ.

Heureusement, étant une société d’État, la SAQ donne des explications plutôt claires sur les prix en magasin.

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Des coûts qui s’accumulent

Donc, si vous payiez 8 € pour cette bouteille chez un caviste en Europe, elle devait coûter entre 4 et 5 € à la cave. La SAQ négociant les prix en incluant le transport, on peut s’imaginer un coût de la bouteille, transport compris, à environ, 7 $ une fois le prix converti en dollars canadiens.

Une fois que la bouteille est acheminée par bateau au pays, d’autres frais s’ajoutent. En premier lieu, 3,4 % de Droits d’accise et de douanes sont versés au gouvernement du Canada, soit 78 ¢ dans le cas qui nous intéresse. Bien entendu, il y a aussi la TPS (86 ¢), la taxe spécifique de 7 % versée au gouvernement du Québec (1,40 $), et la taxe de vente provinciale de 8,7 %, soit 1,74 $ ici.

Et là, on n’est même pas encore arrivé à l’entrepôt!

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Il y a aussi tout ce que ça coûte pour que vous puissiez acheter la bouteille. Le loyer du magasin, les salaires, le marketing, etc. Il faut donc compter 15,2 % de frais d’exploitation, ce qui représente 3,04 $ pour notre bouteille à 20 $. Il y a aussi 5,18 $ de dividendes versés au gouvernement, soit 25,9 %.

Eh voilà, si vous avez sorti votre calculatrice, vous avez le compte qui explique comment votre bouteille préf a plus de doublé de prix après avoir traversé l’océan. Mais ça, ce n’est que pour une bouteille de vin.

Chaque année, ce sont des millions de bouteilles de vin, de bière, de cidre et de spiritueux qui sont vendues par la SAQ, avec comme résultat des ventes de près de 3,6 milliards de dollars pour 2021-2022, et un profit net de 1,22 milliard, versé en dividendes, qui contribue à financer nos systèmes de santé et d’éducation ou encore nos services publics.