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Comment arrêter d’éviter les conversations difficiles au travail

Parce que ce n'est plaisant ni pour la personne qui fait des reproches, ni pour celle qui les reçoit.

Par
Victor C.
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Tout le monde connait le vieil adage : « avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités ». Non seulement le fait qu’il provienne de Spider-Man lui confère une crédibilité légendaire, mais ce proverbe décrit aussi très bien les défis qu’attendent un.e gestionnaire de projet.

Parce que même si un poste de gestion vient avec ses avantages, il inclut aussi une portion plus difficile : devoir gérer des employés qui ne font — parfois — pas la job. Les membres d’une équipe sont souvent capables de se gérer et les choses roulent (presque) sur des roulettes la plupart du temps, mais il arrive qu’on doive prendre quelqu’un à part pour lui faire des critiques constructives.

Et ça, c’est jamais le fun.

C’est rarement plaisant de se faire dire qu’on a merdé, mais pour le messager, c’est pas plus trippant de devoir être l’émetteur de ces reproches. Si seulement on pouvait avancer dans la vie sans aucun conflit…

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Mais comme ce qu’on ne dit pas finit toujours par nous rattraper un jour ou l’autre, voici quelques trucs pour faciliter cette conversation pénible que vous n’arrêtez pas de remettre à demain.

Mot clé : la préparation

Une conversation un peu touchy, ça peut partir en couilles rapidement. On ne sait jamais comment les gens vont réagir quand on les pique là où ça fait mal. D’où l’importance d’arriver préparé.e afin d’éviter que cette discussion ne dérape. Après tout, vous n’en voulez pas à votre collègue directement, vous voulez simplement qu’il ou elle travaille sur quelques irritants.

Pour éviter ça, il faut avoir fait une grosse partie de la réflexion en amont et arriver préparé.e.

Prenez le temps de bien réfléchir à ce sur quoi votre collègue doit travailler, nommez le problème clairement et amenez des exemples concrets qui appuient votre pensée. Et finalement, préparez-vous des pistes de solutions qui peuvent être prises pour régler le problème.

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Parce que déjà que c’est difficile d’avoir ce genre de conversation, il faudrait quand même qu’elle serve à quelque chose! Si vous arrivez avec un problème énoncé clairement, des exemples qui soutiennent votre réflexion ET des solutions audit problème, vous mettez toutes les chances de votre côté pour que cette conversation se déroule bien sans tomber dans les reproches personnels.

Où, quand, comment?

Bon, vous avez fait l’effort de nommer clairement le problème, vous avez trouvé des situations concrètes qui appuient votre point et vous avez en poche une liste de solutions possibles : vous êtes maintenant prêt.e à avoir cette conversation « difficile ».

Maintenant, comment s’y prendre?

Premièrement, réfléchissez au meilleur moment pour avoir cette discussion ou, mieux encore, planifiez-la dans votre horaire avec la personne concernée. De cette manière, les deux partis seront déjà en « mode conversation » au moment où elle se déroulera.

Parce qu’il n’y a rien de pire que de se retrouver dans une conversation deep sans avertissement, en pleine heure du lunch, entre deux bouchés de sandwich.

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Idéalement, n’attendez pas trop entre le moment où vous planifiez la conversation et celui où elle aura lieu : c’est pas très cool de faire vivre quelqu’un dans l’attente et l’anxiété plus d’une semaine. Aussi, par respect pour la personne, assurez-vous d’avoir cette conversation en privé et avec le moins d’intervenant.e.s possibles.

Le bon vieux sandwich à la marde

Tout est organisé et vous vous apprêtez à lancer la discussion avec votre collègue : now what? Eh bien c’est le temps pour cette bonne vieille technique du sandwich à la marde.

Si la connait tou.te.s, c’est parce qu’elle est efficace : mettre de la marde entre deux tranches de compliments. Commencez votre conversation en saluant la personne sur ce qu’elle fait de bien dans votre équipe. Dites sincèrement à la personne que vous l’appréciez afin qu’elle comprenne que ses bons coups ont été remarqués.

Parce que c’est vrai : on est la somme de nos bons et moins bons coups, pas seulement de nos erreurs.

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Puis une fois que c’est fait, vous pouvez entrer dans le vif du sujet. Et là, allez-y direct, pas besoin de tourner autour du pot. Énoncez le problème de manière claire et voyez comment la personne réagit. Soit elle sera d’accord avec vous (on le sait, la plupart du temps, quand on a fucked up) ou bien elle sera surprise et posera des questions (heureusement, vous êtes arrivé.e préparé.e : vous avez donc une liste d’exemples concrets qui appuient vos propos).

Une fois que vous avez la certitude que votre collègue a bien compris vos reproches, vous pouvez maintenant discuter ensemble de solutions potentielles. Vous pouvez partir de la liste que vous avez faite préalablement, mais laissez-vous aussi une marge de manœuvre pour entendre les propositions de votre collègue. Ensemble, essayez d’arriver à un compromis.

Une fois que c’est fait, assurez-vous que tout le monde s’entende bien sur ce qu’il faut régler et sur la manière de s’y prendre. Puis rajoutez votre dernière tranche de compliments pour compléter votre sandwich. Après tout, accepter ses torts et assumer ses responsabilités, ça demande beaucoup de courage et de maturité. Dites-le à votre collègue; il ou elle l’a bien mérité.

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Puis mettez fin à la conversation. Pas besoin d’étirer le tout pour rien et rouvrir la plaie. Tenez-vous-en à votre plan et tout ira bien.

Garder les traces

Une fois que vous aurez terminé votre conversation difficile (bravo d’ailleurs!), c’est le temps de vous backer un petit peu. Pour s’y prendre, suffit d’envoyer à votre collègue un courriel ou un message qui résume la conversation que vous venez d’avoir et les pistes de solutions sur lesquelles vous vous êtes entendu.e.s.

De cette manière, vous serez sûr.e que tout le monde est au courant de votre nouvelle entente, tout en vous préparant pour une future conversation difficile (si nécessaire). Idéalement, ce ne sera pas nécessaire de rouvrir ce dossier. Tout ce qu’on souhaite, c’est de régler tout ça le plus rapidement possible et de manière définitive.

mais si jamais cette conversation n’apporte pas les changements espérés, vous pourrez amener ce message comme preuve que le deal n’a pas été respecté.

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Bref, même si tout le monde espère ne pas avoir à se référer à ce message dans le futur, faites-le, sans quoi vous allez (peut-être) le regretter plus tard.

Le temps fait bien les choses

Et voilà, en suivant ce petit tutoriel, vous avez tous les outils en votre possession pour vous assurer que votre prochaine conversation difficile se déroule le mieux possible et SURTOUT, qu’elle apporte les changements souhaités.

Maintenant, reste juste à le faire.

Eh oui, même si ce n’est jamais facile d’avoir ce genre de discussion, dites-vous que ça ne l’est pas plus pour votre collègue qui reçoit vos reproches : d’où l’importance de prendre ce moment au sérieux et d’arriver préparé.e, ne serait-ce que par respect pour la personne concernée. Les humains méritent qu’on prenne soin d’eux, surtout lorsqu’ils ou elles font des erreurs.

Même si c’est plus d’effort, il faut toujours choisir l’empathie.

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