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Comment 2020 a transformé notre façon de dépenser de l’argent

Mon moi de 2019 n’aurait jamais imaginé qu’un jour, on se laverait tous les mains à l’épicerie.

Par
Lucie Piqueur
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2020 achève, et on n’est pas mécontent de pouvoir bientôt mettre cette année désastreuse derrière nous. Mais avant de tourner la page, revenons sur un effet surprenant de la dernière année : elle a chamboulé notre façon de consommer. Certains se sont posé de grosses questions sur la provenance de leurs achats, d’autres sont devenus accros au magasinage en ligne, et d’autres encore ont brûlé leur argent et leur anxiété dans des achats complètement irrationnels. Votre carte bancaire ne vous reconnaît plus? C’est normal. Voici un petit récap’ de tout ce qui a changé.

Bienvenue en 3020

Avec 2020 dans le corps, avez-vous l’impression que 2019, c’était il y a 1000 ans? Vous n’êtes peut-être pas complètement dans le champ. Du point de vue de ceux qui analysent les comportements des consommateurs, en tout cas, les tendances ont pris 10 ans d’un coup. Évidemment, la transition la plus spectaculaire s’est faite entre le physique et le numérique. Par exemple, privés de divertissements extérieurs, on a naturellement transféré notre «budget fun» vers les plateformes de divertissement en ligne. Grâce à son timing incroyable, Disney Plus a réalisé, en cinq mois de 2020, un niveau de performance que Netflix avait mis sept ans pour atteindre.

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Et puisqu’on était tous coincés chez nous, les commerçants ont dû accélérer, en mode panique, leur offre de commandes en ligne et de livraisons. Certaines stratégies franchement modernes ont vu le jour, comme le service de livraison urbaine à vélo proposé par la Ville de Montréal pour soutenir les commerçants.

Pendant ce temps-là, Jeff Bezos s’est encore acheté une nouvelle paire de pantalons en or massif.

Mais là où ça fait mal, c’est que selon le journal Les Affaires, au lieu d’adapter leurs moyens technologiques aux nouvelles habitudes de consommation, les chefs d’entreprises canadiens ont plutôt profité de cette année étrange pour se concentrer sur la protection de leur compagnie face aux catastrophes naturelles…? OK, ils prennent dix ans de retard sur leurs concurrents internationaux, mais j’imagine qu’ils seront contents lors de la prochaine explosion volcanique?

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La folle année d’Amazon

Pendant ce temps-là, Jeff Bezos s’est encore acheté une nouvelle paire de pantalons en or massif, le bénéfice net de sa compagnie Amazon ayant encore DOUBLÉ en 2020. Alors que l’économie mondiale s’écroule et qu’on est une gang à avoir perdu une partie de nos revenus, on peut dire qu’il y en a un qui a apprécié sa pandémie.

Si, au début de la pandémie, on était tous très motivés à consommer québécois, il semblerait qu’une partie d’entre nous ait débarqué du projet.

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Que dire? On est tous un peu coupables d’avoir profité de la simplicité et l’efficacité du service pour se faire livrer des bébelles fabriquées en Chine et livrées sans contact en 48 heures. (En plus, j’ai l’impression que ma factrice me juge chaque fois.)

Quelqu’un a des nouvelles du Panier Bleu?

On y pensait depuis un moment, mais l’année 2020 nous a donné un petit coup de pied au cul dans le sens d’une consommation plus locale et plus éthique (quand on n’était pas fourrés sur Amazon). Si, au début de la pandémie, on était tous très motivés à consommer québécois, il semblerait qu’une partie d’entre nous ait débarqué du projet à cause du coût plus élevé de la démarche. Ce qui a changé, c’est qu’avant, la motivation pour acheter local était surtout d’avoir des produits plus frais ou de meilleure qualité. Maintenant, l’achat local est «engagé», pour soutenir l’économie.

Les librairies indépendantes ont vu leurs revenus augmenter malgré les fermetures obligatoires.

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Malgré les défis techniques, le Panier Bleu a quand même accueilli des centaines de milliers de visiteurs depuis son lancement, et présente maintenant un catalogue de plus d’un million de produits disponibles à temps pour Noël chez les commerçants québécois.

La meilleure nouvelle dans le domaine du commerce local est venue du côté des librairies indépendantes. Grâce à leur alliance sur le site leslibraires.ca, les librairies indépendantes ont vu leurs revenus augmenter malgré les fermetures obligatoires. Et, d’abord et avant tout, ce sont des livres québécois qu’on a achetés. Signe que lorsqu’on nous en donne les moyens, c’est dans notre belle culture qu’on va se réfugier dans les temps durs.

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Plus concrètement, on a pris plein de petites nouvelles habitudes

– On fait moins souvent l’épicerie, mais on stocke plus et on fait plus de listes.

– On commande plus souvent chez nos restos préférés, tout en déprimant, car on sait quel genre de commission les apps se prennent sur la facture.

– On trouve de nouvelles ressources à l’intérieur de nous, pour avoir la patience de faire des lignes interminables chaque fois qu’on veut acheter quelque chose en magasin. (Mais à ce qu’on constate, c’est pas tout le monde qui a découvert la méditation.)

– On a commencé à traiter notre frustration et notre mal de vivre à travers les achats impulsifs.

– On cuisine plus de tartelettes portugaises.

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– On achète plus d’articles de sport, notamment des bicyclettes… ¿et des Sea-Doo?

– On ne paie presque plus rien en espèces!

– On est en paix avec le fait que nos mains puent pendant trois semaines après avoir visité un centre commercial.

Lesquelles de ces habitudes sont là pour rester? Seul l’avenir nous le dira. Finalement, si 2020 n’a pas été une année très glorieuse, elle restera une année où on s’est posé beaucoup de questions sur notre façon de consommer. Et ça, c’est toujours un pas dans la bonne direction.

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