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Combien ça coûte, un diagnostic TDAH? 

Réponse : cher, mais ça a changé ma vie et c'est finalement très rentable!

Par
Vincent Descôteaux
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L’année de mes 33 ans, j’ai obtenu mon diagnostic officiel de TDAH (Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité). « Sérieux, il était temps! », s’est exclamé mon médecin.

Quand je l’ai partagé avec mon entourage, tout le monde a eu la même réaction que lorsque j’ai annoncé en 2016 que je venais de découvrir le groupe Green Day et que c’était bien bon. « Oui, Vincent… on sait ça depuis 22 ans », m’a-t-on répondu.

En ce qui me concerne, cependant, ce diagnostic est enfin venu répondre à la question : « Qu’est-ce qui ne marche pas dans mon fonctionnement quotidien? ». Il m’a aussi permis de faciliter mes journées et planifier mes dépenses.

C’est cher de se faire diagnostiquer un TDAH, mais ça peut rapidement devenir rentable. Attention, je ne parle pas ici de vendre du Ritalin à des universitaires qui ont quatre travaux de fin de session à écrire en une seule nuit. Ne faites pas ça, les jeunes, vous allez assassiner votre cote R.

Je parle plutôt d’efficacité professionnelle et de financement pour rembourser le montant élevé du diagnostic.

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Combien ça coûte de se faire diagnostiquer ?

Comme ce processus se fait la plupart du temps dans le milieu privé de la santé, c’est un peu la jungle, niveau prix. Mes recherches m’ont par exemple indiqué qu’au Québec, ça se tient entre 600 $ et 2 000 $. Il est possible de passer par le public, mais le temps d’attente est souvent de plusieurs années.

Mon forfait s’élevait à 900 $ et incluait trois séances respectives de 50 $, 300 $ et 550 $, dans cet ordre. J’ai choisi ma clinique en particulier grâce aux nombreux avis positifs laissés sur Google qui faisaient l’éloge d’une grande capacité d’écoute et du fait que chaque client.e en ait pour son argent. Magasinez votre clinique, ça en vaut la peine.

C’est généralement lors de la première rencontre Zoom de 50 $ que l’infirmière détermine si vous avez véritablement un TDAH ou si vous êtes juste là pour avoir des pilules. Je trouve ça d’ailleurs aimable d’arrêter le processus après 50 $ plutôt que de prendre tout notre argent autant que possible.

Car aussi content que je sois d’avoir fait cette dépense, 900 $, c’est quand même énormément d’argent. Et l’évaluation peut devenir plus dispendieuse encore si on y ajoute, par exemple, des tests de QI ou des suivis. Choisissez donc bien le forfait qui convient à vos situations psychologiques et financières.

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Comment amortir le prix du diagnostic?

Il y aurait tout d’abord le crédit d’impôt classique sur les coûts de l’évaluation. Ce diagnostic est une dépense médicale importante, mais généralement peu couverte par les assurances. C’est donc un 900 $ qui vous reviendrait à la fin de l’année, ce qui est déjà pas mal.

Si votre enfant a un TDAH ou que vous êtes vous-même âgé.e de 9 ans (fascinant de te voir lire Quatre95 au lieu d’un Aurélie Laflamme!), il existe également une subvention gouvernementale.

Depuis 2005, le TDAH est aussi reconnu au Canada comme un handicap cognitif. Grâce à cela, vous avez donc droit à un crédit d’impôt pouvant aller jusqu’à 1 299 $.

Il existe aussi toute une panoplie d’aides financières pour le retour aux études allant des bourses supplémentaires au financement d’un ordinateur à hauteur de 3 000 $. C’est donc le parfait moment pour vous inscrire en maîtrise avec ces nouvelles capacités de concentration débloquées.

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Et une fois qu’on a ce diagnostic, qu’est-ce qui change, concrètement ?

Il y a de bonnes chances qu’on vous médicamente ou qu’on vous donne des outils thérapeutiques pour apprendre à mieux gérer votre attention. Dans mon cas, je prends maintenant du Concerta, un stimulant avec lequel j’ai été immédiatement en compatibilité moléculaire. Et le premier changement que je dois mentionner est qu’enfin, je me sens fonctionnel.

Il existe des préjugés contre la médicamentation et le TDAH en général. Peut-être vais-je même en lire quelques-uns dans les commentaires sous cet article. À cela, j’aimerais bien répondre : « Ah ouin? Vous, dans votre tête, ça a toujours été comme ça? Je suis un peu jaloux, mais je suis content de finalement être dans la gang. »

Pour citer la médecin rencontrée pendant la visite à 550 $ : « Un cerveau a toujours deux portes pour faire entrer la motivation. Il y a la porte logique et la porte émotive. Toi, Vincent, ta porte émotive est énorme et ta porte logique est pratiquement inexistante. »

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Concrètement, j’ai passé toute ma vie à faire les choses parce qu’elles étaient stimulées par une émotion : plaisir ou anxiété de dernière minute, la logique n’ayant pas su me convaincre de compléter la tâche plus tôt.

C’est sans doute peu impressionnant pour quelqu’un dont la concentration fait du sens depuis la naissance, mais pour moi, écrire et envoyer un courriel important pouvait me prendre deux jours. Aujourd’hui, ça me prend cinq minutes, ce qui est une révolution.

Mon rendement dans tous mes emplois est meilleur parce que je suis moins stressé. J’accepte donc plus de contrats et étrangement, ça m’épuise moins. Le 900 $ s’est trouvé remboursé en très peu de temps et je n’ai plus l’impression d’entamer tous mes engagements professionnels avec huit longueurs de retard.

Ça aussi, c’est payant.