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Cinq trucs d’une habituée pour voir des baleines (et plein d’autres choses!) à partir de la rive

Petit guide de pro pour visiter le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent

Par
Daphné Laurier-Montpetit
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Dehors et le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent unissent leurs efforts pour vous faire découvrir les richesses cachées de la toute première aire marine protégée du Québec.

Vous planifiez une escapade en bordure du parc marin? Excellente idée! Pour tirer le maximum de votre séjour, voici une liste de trucs pour ne rien manquer des observations exceptionnelles qui peuvent être faites depuis la côte.

Ceux et celles qui m’ont parlé plus de cinq minutes savent à quel point je suis une nerd de la mer. Sans blague, j’ai deux tatouages de dauphins. Deux. Parce qu’un seul dessin de dauphin dans ma peau à jamais, c’était pas assez. (Je n’ai aucun regret.)

Évidemment, mon obsession à la limite de l’acceptation sociale m’a menée plus d’une fois au parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. Le parc borde plusieurs municipalités, dont Tadoussac, Les Escoumins, La Malbaie et Sainte-Rose-du-Nord. Cette aire marine protégée constitue un des meilleurs endroits au monde pour faire l’observation de mammifères marins. J’y ai d’abord travaillé comme naturaliste interprète pendant trois fabuleuses saisons et depuis, j’y retourne régulièrement en tant qu’irréductible touriste.

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Au fil de toutes ces expériences, j’aime croire que j’ai acquis une certaine expertise touristique! Aujourd’hui, armée de ma grande sagesse, j’ai envie de partager avec vous mes trucs préférés pour profiter au maximum d’une visite dans la région. Voici donc cinq trucs pour profiter au maximum du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent!

1- Prendre son temps

C’est peut-être possible de visiter le Louvre au complet en une heure top chrono, mais ça, c’est parce que La Joconde, elle ne bouge pas. De mon expérience, la stratégie « sprint » est beaucoup moins efficace quand il s’agit du vivant.

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Les baleines n’ont pas d’horaire. Puisque ce sont des mammifères, elles doivent venir régulièrement à la surface pour respirer. C’est à ces moments qu’on arrive à les observer, la plupart du temps. Avec un peu de chance supplémentaire, on peut également les voir lors de comportements d’alimentation en surface ou de « jeux » (on pense!), comme lorsqu’elles sautent hors de l’eau.

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Bref, les mammifères marins peuvent surgir n’importe où, n’importe quand, et c’est à peu près impossible à prévoir. Ne faites donc pas l’erreur de vous tanner après 15 minutes d’observation, parce que la patience est payante au parc marin!

2- Explorer plusieurs lieux

Bon, ce conseil peut sembler contre-intuitif, parce que je viens de vous dire de prendre votre temps, mais ne tombez pas non plus dans le piège de vous enraciner à un seul endroit. Le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent est vaste et diversifié, et chaque coin a sa spécialité.

Vous espérez voir des bélugas? Le Centre d’interprétation et d’observation de Pointe-Noire (Baie-Sainte-Catherine), la Halte du béluga (Baie-Sainte-Marguerite) et le sentier de la Pointe-de-l’Islet (Tadoussac) offrent des points de vue imprenables sur ces animaux. Il est notamment possible d’y apercevoir des femelles avec leurs petits, tout gris! Ce genre d’expérience est unique, puisque ceux qu’on surnomme les « canaris des mers », en référence à leurs vocalises mélodieuses, ne peuvent pas être approchés à partir d’une embarcation. La rive est donc le meilleur point de vue pour les observer.

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Le Centre d’interprétation et d’observation de Cap-de-Bon-Désir (Les Bergeronnes) et le Centre de découverte du milieu marin (Les Escoumins) vous permettent de ne rien manquer du spectacle des grandes baleines! En effet, certaines baleines, comme le petit rorqual, utilisent la paroi rocheuse pour piéger leurs proies. Résultat? Des observations à couper le souffle, à quelques mètres du bord de l’eau! Visitez ces centres durant la marée montante pour maximiser vos chances d’observer ce phénomène.

3- Profiter de la vue

Sur un plan très personnel, seul Poséidon sait combien de belles observations j’ai manquées parce que je gossais sur le zoom de mon cellulaire! Maintenant, je laisse les photos aux professionnel.le.s, et je m’assure de vivre le moment présent. D’ailleurs, je n’avais pas d’appareil photo aux moments les plus impressionnants qu’il m’a été donné de vivre (comme la fois où pas une, mais bien DEUX baleines bleues sont passées côte à côte à une cinquantaine de mètres de la rive du Centre de découverte du milieu marin!), mais ces moments restent parfaitement gravés dans ma mémoire.

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Mon humble conseil : gardez les yeux ouverts tout au long de votre visite et achetez une belle carte postale avant de repartir.

4- S’intéresser aux richesses méconnues

Ne nous méprenons pas, je suis tout aussi excitée que quiconque à la vue d’une queue de baleine à bosse. Mais entre deux souffles de petit rorqual, croyez-moi, il y a une foule d’autres choses à admirer!

De plus petits mammifères marins, comme les marsouins communs ou les phoques, se font régulièrement voir en surface. On peut notamment observer des phoques communs (dont la tête ressemble à celle d’un chien, aaaaw!) et des phoques gris, un peu partout dans l’aire marine protégée.

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Les ornithologues sont également choyés dans la région, puisqu’une panoplie d’espèces d’oiseaux peuplent l’aire marine protégée. En effet, plusieurs routes migratoires convergent dans les environs de Tadoussac, faisant du parc marin un lieu d’excellence pour l’observation d’oiseaux. Ouvrez l’œil, vous verrez peut-être un petit pingouin ou un pygargue à tête blanche!

Même sous la surface, le parc marin offre une diversité incomparable. À marée basse, visitez les cuvettes marines pour trouver oursins, anémones et petits mollusques. Et, pour une expérience inoubliable, marchez sur la plage pendant la nuit : vous aurez peut-être la chance d’observer le phénomène de la bioluminescence, soit la production de lumière par de minuscules organismes marins qui s’illuminent lorsqu’on remue l’eau ou lorsqu’on piétine le sable mouillé.

5- Oser braver le « mauvais temps »

Si l’été nous a appris quelque chose, c’est que les journées ensoleillées ne sont pas garanties. Pourquoi se limiter aux quelques semaines chaudes de la saison pour profiter du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent?

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Les baleines, elles, s’assurent de profiter de tout le poisson et de tout le krill (petit crustacé à la base de l’alimentation de plusieurs espèces de baleines) disponible dans les eaux riches du Saint-Laurent de juin à octobre. Les journées d’automne, surtout les mois de septembre et d’octobre, sont donc tout aussi spectaculaires que les journées des vacances de la construction.

Dans le même ordre d’idées, pluie pas pluie, les baleines respirent et mangent. Ne boudez pas une sortie d’observation à cause du mauvais temps. Plusieurs sites d’interprétation en bordure du parc marin offrent d’ailleurs des points d’observation abrités.

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Ça y est, vous êtes maintenant un pro de la visite au parc marin du Saguenay–Saint-Laurent! Il ne vous reste plus qu’à tester mes trucs sur le terrain, et il n’est pas trop tard pour le faire cette année. Découvrez les sites d’observation depuis la rive.

Vous allez voir, c’est beau en krill! (Aucun regret pour ce jeu de mots.)