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Choisir son uni… en médecine

Analyse des trois facultés destinées à l’élite.

Par
Violette Cantin
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On peut facilement convenir que l’ultime preuve de réussite dans notre société occidentale est de déclarer la phrase suivante lors d’un souper de famille : « Oui, j’étudie en médecine ». Jaser de son externat stéthoscope au cou et sarrau sur le corps est un idéal auquel plusieurs aspirent. Mais comment nos jeunes prodiges des sciences ont-ils et elles choisi leur université? Trois programmes francophones de médecine sont offerts au Québec (Université de Montréal, Sherbrooke et Laval) et un programme anglophone (McGill). Le Guide des universités URBANIA a parlé avec des étudiant.e.s des trois programmes francophones pour être en mesure de comparer ceux-ci. Incursion dans le quotidien des futurs Horacio Arruda de la province.

Université de Montréal : La métropole comme avantage

L’un des principaux avantages d’étudier en médecine à l’UdeM (outre le sentiment d’appartenance à l’emblématique phallus), c’est que Montréal constitue le plus grand centre de la province en termes de recherche et d’institutions hospitalières. Cela peut être très pratique lorsque vient le temps d’appliquer pour la résidence, qui est le stage final des étudiant.e.s en médecine.

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« Les étudiant.e.s peuvent appliquer pour aller faire leur résidence n’importe où au Canada, mais il y a plus de places à Montréal pour certaines spécialités, par exemple, explique François, étudiant de deuxième année à l’UdeM. Comme il y a parfois un petit favoritisme de la part de certaines universités pour choisir leurs propres étudiant.e.s, ça peut être un avantage d’être déjà à Montréal. »

«Dans le programme, on a beaucoup de contacts avec les patients dès les premières années d’étude, donc ça rend l’apprentissage plus pratique que théorique.»

En sortant du cégep, François a été accepté en médecine à l’Université de Sherbrooke, à l’Université Laval et à l’UdeM. Il a choisi l’UdeM notamment en raison de la proximité géographique (il vient de la banlieue nord de Montréal) et parce que « dans le programme, on a beaucoup de contacts avec les patients dès les premières années d’étude, donc ça rend l’apprentissage plus pratique que théorique. »

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Mais comme aucun programme universitaire n’est parfait, Pénélope, étudiante à l’année préparatoire au doctorat en médecine, nuance : « Notre cours le plus difficile de l’année, celui d’anatomie, on l’a eu dès la première session. » Contrairement aux autres universités francophones, l’UdeM offre aux étudiant.e.s issu.e.s du cégep une première année, communément appelée « pré-med », qui fait office de mise à niveau par rapport aux personnes qui ont déjà un bac. Le programme de l’UdeM compte donc une année de plus que les autres.

Un autre point négatif, selon François, est le nombre d’étudiant.e.s. « On est la plus grosse cohorte au Québec, donc c’est difficile de connaître tout le monde et de développer un sentiment d’appartenance. Tu te crées un petit groupe d’ami.e.s avec qui tu passes ton temps », explique-t’il.

Université Laval : La flexibilité

L’un des gros avantages à ULaval, c’est le cheminement flexible qui est offert. Les programmes de médecine sont composés de la phase préclinique (qui dure généralement trois ans), de l’externat (qui dure autour de deux ans) et de la résidence (qui dure de deux à six ans). À Laval, la phase préclinique est offerte sous différentes formes.

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« Tu peux la faire soit en deux ans, ce qui est attrayant pour les gens qui ont déjà un bac, en en deux ans et demi et avoir congé à ta session d’automne où tu peux suivre le cheminement régulier qui est de trois ans », explique Marie-Jeanne Drouin, qui en est à sa troisième année d’étude.

«Il y a plus de 25 comités étudiants dans lesquels on peut s’impliquer.»

L’étudiante adore son programme et ne le cache pas. « Il y a plus de 25 comités étudiants dans lesquels on peut s’impliquer, on est très bien encadré par la faculté, il y a un laboratoire d’anatomie dans lequel on peut enseigner si on suit un cours complémentaire… », énumère-t-elle avec enthousiasme.

Étudiante de deuxième année, Charlotte s’implique elle aussi à fond dans la vie étudiante en tant que représentante socioculturelle et sportive. Elle rappelle toutefois qu’étudier en médecine, ce n’est pas reposant. « La première session est vraiment intense, mais il y a un programme de parrainage pour nous aider si on a des questions, explique-t-elle. Et les deux premières années, on a une demi-session d’été de trois ou quatre cours, ce qui est demandant. »

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Elle note aussi que le processus de demande d’admission comporte certains pièges qu’il faut connaître. « Chaque université a un campus éloigné dans lequel elle offre le programme (ceux d’ULaval sont à Lévis et à Rimouski). À l’admission, on te demande si tu souhaites poser ta candidature aussi pour ces campus. »

Charlotte a évidemment coché « oui », sans savoir que les gens qui cochent « oui » sont prioritairement envoyés dans les campus éloignés. « J’ai été acceptée dans tous les campus éloignés, mais ULaval a été la première université à m’accepter dans son campus principal », relate-t-elle.

À garder en tête si vous ne voulez pas vous ramasser pour un trois ans de rêve à Rimouski!

Université de Sherbrooke : Pratico-pratique

Ce que préfère Léah, étudiante de quatrième année qui en est à son externat, c’est l’aspect pratico-pratique sur lequel se fonde le programme de l’UdeS. « On est très rapidement en contact avec des patients, donc quand on commence nos stages, ça fait déjà deux ans qu’on est en contact avec les patients », explique-t-elle. Le modèle d’études est axé sur les lectures personnelles, ce qui rend les étudiant.e.s autonomes et « aptes à trouver les réponses par nous-mêmes ».

«On est très rapidement en contact avec des patients, donc quand on commence nos stages, ça fait déjà deux ans qu’on est en contact avec les patients.»

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Un léger point négatif : le nombre de stages. « On a moins de stages à option que les autres programmes, donc environ trois à quatre mois de moins », mentionne-t-elle.

Mais l’un des points positifs les plus importants pour elle est l’esprit de camaraderie qui règne à Sherbrooke. « On est environ 150 et on se connait pas mal tous et toutes! À Sherbrooke, c’est vraiment axé sur l’entraide », raconte-t-elle.

Les expériences restent assez différentes en fonction des besoins de chacun. On vous invite donc à ne pas vous baser à 100% sur notre étude (hautement scientifique). Mais avant de rêvasser à entrer dans l’un de ces programmes, assurez-vous d’avoir une cote R dans les trois chiffres, c’est la base.