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Choisir son programme : conseils pour cégépien.ne.s anxieux.ses

Arrêtez de vous ronger les ongles, des étudiant.e.s qui sont passé.e.s par là répondent à vos questions brûlantes.

Par
Gali Bonin
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Alors qu’achève hâtivement ma dernière session au baccalauréat, je me retrouve dans une situation toute particulière : d’un côté, la joie de conclure une autre étape vers la vie adulte et professionnelle; de l’autre, le stress des admissions pour la maîtrise. Cette anxiété liée aux admissions revient dans nos vies d’étudiants de manière cyclique, un cycle qui semble d’ailleurs ne jamais prendre fin.

J’entends encore la voix grincheuse et grinçante du directeur de mon école secondaire qui nous disait en secondaire quatre : « Faites bien attention! Vos notes de cette année sont crrruciales pour le cégep. » Mis à part le fait que ce soit vraiment bizarre qu’un homme qui n’est pas de la génération de mes grands-parents roule ses « R », j’ai surtout l’impression que cette mise en garde n’a jamais pris fin : les notes de secondaire quatre et cinq sont cruciales pour le cégep, celle du cégep pour le bac, celle du bac pour la maîtrise, etc.

Voyant les admissions pour le bac approcher à grands pas, je me suis dit que je pourrais faire ma part et essayer de rassembler quelques conseils pour les cégépiens et cégépiennes qui passent à la phase universitaire. J’ai contacté quelques ami·e·s, j’ai pris quelques notes et j’ai tenté de répondre à quelques questions qu’on s’est tous posées avant d’appliquer à l’uni pour la première fois.

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Je veux aller à l’uni, mais je ne sais pas dans quoi ni où…

Conseil #1 : T’en fais pas, tu as le droit à l’erreur!

« Si j’avais un conseil à donner à des étudiants qui s’apprêtent à choisir le bac qu’ils veulent faire, c’est que ce n’est pas une ligne droite et que les détours sont permis. Que tu choisisses un bac maintenant, que tu le finisses ou non, dit toi que c’est possible d’en faire un autre après, que c’est possible de prendre une pause et d’aller faire quelque chose d’autre en attendant et d’y revenir après : ça ne presse pas. Être conscient de ça, ça fait en sorte que tu n’es pas pressé et que tu vas être beaucoup plus enclin à faire ce que tu veux vraiment faire. »

Thomas Alem-Lebel, étudiant de 4e année à Concordia en Génie industriel (anciennement en Sciences cognitives)

Conseil #2 : voir les bienfaits de la pandémie

« Je dirais de porter un regard sur la dernière année de pandémie et de se demander “qu’est-ce que j’ai découvert?”. Je crois que se pencher sur nos intérêts et se permettre d’explorer pendant la pandémie : de nouveaux champs de connaissances, écouter des balados, lire des articles sur de nouveaux sujets pour découvrir quelque chose qui pourrait nous intéresser. Souvent quand on découvre quelque chose dans un moment comme ça et qu’on se met à l’apprécier, c’est une bonne chose à écouter pour se diriger dans la vie plus que ce que papa et maman voudraient qu’on fasse. »

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Alexande Ostiguy, étudiant de 2e année à l’UdeM (anciennement à Laval) en Sciences politiques

J’ai trouvé un programme, en fait deux… en fait, peut-être trois! Comment je choisis?

Conseil #1 : Il n’y a pas de questions idiotes, alors pose-les toutes.

« Pose des questions et informe-toi le plus possible sur ton programme. Je connais beaucoup de gens qui sont arrivés qui ont été acceptés dans leur programme et, honnêtement, ils n’étaient pas vraiment prêts à ce qui les attendait au cours de leur bac. Et donc des fois ça adonne que tu vas finir par lâcher ton bac et embarquer dans un autre – ce qui est vraiment correct! – mais c’est toujours le fun d’arriver et d’être conscient de ce que tu vas apprendre. »

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Romane Boisclair-Choquette, étudiante de 3e année à l’UQAM en Stratégies de production culturelle et médiatique

Conseil #2 : Trouve un moyen d’avoir le beurre et l’argent du beurre.

« Mon conseil principal : ne pas se limiter à un seul choix! C’est super enrichissant d’avoir différentes perspectives, qui viennent de différentes disciplines, sur un sujet. Selon le directeur d’un de mes départements, ça donne même une longueur d’avance sur les personnes qui ont toujours étudié dans un même domaine, quand on veut éventuellement faire des demandes de stage ou d’emploi. Pour ma part, par exemple, je n’arrivais pas à me décider entre l’anthropologie et la biologie : je fais donc une majeure de l’un et une mineure de l’autre. »

Hélène Denault, étudiante de 3e année à l’UdeM en Anthropologie (majeure) et Biologie (mineure)

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J’ai l’impression que l’uni c’est vraiment un grand step et je ne sais pas comment l’envisager

Conseil #1 : Donne le meilleur de toi-même et work

« Moi mon conseil pour l’université, ce serait d’arrêter de traiter les cours comme étant une obligation et de commencer à voir son programme un peu comme son travail. Quand je suis rentré à l’université, je me suis dit : “je ne suis plus dans la cour de récréation, maintenant c’est vraiment une job.”Alors même si tu ne reçois pas de salaire ou que tu n’es pas en mode jeune professionnel, c’est vraiment d’imaginer que ce que tu fais en ce moment, c’est work work work. Moi, cette mentalité-là et ce point de vue là m’ont aidé à passer à travers mon université avec succès. »

Alexandre Thibault, étudiant de 4e année à l’UdeM (anciennement à Laval) au Juris Doctor (common law nord-américaine)

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Conseil #2 : Si t’es rendu là, c’est que tu as ta place!

« Il ne faut pas se laisser aller au syndrome de l’imposteur. Parce que quand on arrive à l’université, on va rencontrer des gens de différents milieux, de différents niveaux, de personnes qui sont à différentes étapes dans leur parcours. Et parfois ça peut être très intimidant, ça l’était en tout cas pour moi. Mais il ne faut pas se laisser intimider. Il faut se donner le temps, la chance de grandir, la chance d’apprendre; il faut le prendre avec une grande écoute et le faire de façon très décontractée. Finalement, il faut juste réaliser que tout le monde à l’université est un peu dans le même bain, en train de figure out et de planifier ce qu’on veut faire dans notre vie. Personne ne sait vraiment et tout le monde est en train d’apprendre. »

Elissa Kayal, étudiant en 2e année à McGill en Littérature française et Théologie

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À lire le gars en droit, on dirait que l’uni c’est juste avoir le nez dans ses livres…

Non, c’est pas juste ça. Vous l’excuserez, c’est un jeune professionnel. Mais alors, qu’est-ce qu’il y a d’autre à l’université?

Conseil #1 : Les notes, c’est overrated

« Oui, une fois que tu arrives à l’uni, il faut que tu prennes ça au sérieux. Mais en même temps, ce n’est pas tout ce qu’il y a : ta santé mentale est mille fois plus importante. Le PDG de Saint-Hubert est déjà venu nous parler pour nous dire que l’affaire la plus importante que tu as en sortant de l’uni, ce sont les connexions que tu as faites. Alors fait le plus de comités, le plus d’événements – tout en gardant le contrôle de tes notes – mais ce ne sont pas les notes la chose la plus importante, c’est vraiment l’expérience et les connaissances que tu vas faire. »

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Estelle Tardif, étudiante de 3e année à Polytechnique Montréal en Génie industriel

Conseil #2 : Seul on va vite, à plusieurs on va loin!

« En gros, ce que je dirais, ce serait d’utiliser toutes les ressources que tu as autour de toi pour faire de ton expérience universitaire la meilleure. C’est-à-dire apprendre à connaître les gens avec qui tu travailles, t’investir dans tes travaux parce que c’est toujours le fun travailler avec des gens qui sont aussi passionnés que nous même; poser des questions le plus possible; et encourager les autres qui percent autour de toi (parce que ça va t’aider toi-même à percer!). Si tu es bien entouré, tu vas être capable de bien performer et c’est avec les forces des autres que tu vas être capable de te pousser toi-même vers le haut. »

Romane Boisclair-Choquette

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Good! Je crois un peu plus savoir quoi faire pour la suite du monde. Un dernier conseil?

« Il faut faire attention! Parce qu’on passe beaucoup de temps seul en pandémie et je ne crois pas que le temps passé à se “faire plaisir”, par exemple, soit un bon point de repère pour choisir un programme à l’université. »

Alexande Ostiguy

Non non, je veux dire genre un conseil un peu quétaine, mais avec un fond de vérité?

« Va vraiment vers ce qu’il te fait le plus envie. Être toi-même, ça va te mener à être à la bonne place. »

Thomas Alem-Lebel

« Ce serait de ne pas suivre ce que les autres te disent et d’écouter ton cœur. »

Estelle Tardif

« Quand tu appliques, n’aie pas peur du « non »! C’est pas un « non » qui devrait te faire dire que c’est fini pour toi la carrière qui t’intéressait. Faut juste travailler pour : on finit toujours par avoir ce qu’on veut quand on prend les moyens nécessaires. »

Romane Boisclair-Choquette

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« Quelque chose de très important, c’est de ne pas s’isoler et de s’impliquer, chercher à avoir des amis et rencontrer des personnes qui partagent les mêmes passions, les mêmes intérêts. »

Elissa Kayal

« Je crois que c’est essentiel de garder en tête que ton bac, c’est pas forcément une formation à l’emploi. Il faut rester curieux, il faut prendre des cours à options dans des domaines qu’on ne connaît pas du tout, il faut se cultiver de toutes les manières possibles. Et surtout, aimer ce que l’on fait et le faire avec amour. Au final, notre avenir ne dépend pas tant de ce que l’on sait, mais plutôt de qui l’on est. »

Gali Bonin, étudiant de 3e année à McGill en Littérature française et Histoire