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Changer le monde à 33 ans (ou presque)

Portrait du chercheur et diplômé Julien Camirand Lemyre.

Par
Mélanie Loubert
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URBANIA et l’Université de Sherbrooke s’unissent pour vous présenter un diplômé qui fait les manchettes dans le milieu scientifique.

Julien Camirand Lemyre : celles et ceux qui suivent de près les actualités scientifiques et pour qui les mots « physique quantique informatique » sont de la musique ont probablement déjà entendu ce nom. Ce n’est pas votre cas? Alors, laissez-moi vous présenter cet attachant personnage : un chercheur, un entrepreneur, mais surtout un homme passionné.

Créer les ordinateurs de demain

Originaire de Sutton, Julien Camirand Lemyre est un expert en manipulation de l’information quantique. Il est aussi à la tête d’une entreprise qui a pour mission de développer des ordinateurs quantiques. Si son nom surgit si fréquemment dans le milieu scientifique en ce moment, c’est parce qu’il a contribué, avec son directeur de recherche, Michel Pioro-Ladrière, à une étude interuniversitaire qui fait partie des 10 découvertes de 2020 selon Québec Science.

Julien Camirand Lemyre a contribué avec Michel Pioro-Ladrière, à une étude interuniversitaire qui fait partie des 10 découvertes de 2020 selon Québec Science.

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Comme bagage scientifique, je ne peux personnellement compter que sur mes cours de secondaire quatre et quelques lectures de José Rodrigues dos Santos. Disons que la physique quantique, ça me semblait immensément complexe. Pourtant, en quelques minutes, Julien a su m’expliquer l’objet de ses recherches sans que je me sente larguée.

C’est dans le cadre de sa thèse de doctorat à l’Université de Sherbrooke qu’il s’est penché sur l’information quantique avec l’objectif de créer un ordinateur quantique capable de résoudre des problèmes complexes. Si on résume (très) grossièrement, on fait se rencontrer la physique quantique et le milieu de l’informatique dans le but de développer de futures générations d’ordinateurs. Pour y arriver, les chercheurs de Sherbrooke créent des puces qui se comportent comme des atomes artificiels et qui permettent de piéger un seul et unique électron.

Leur découverte a même fait l’objet d’une publication dans la prestigieuse revue scientifique Nature.

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Ainsi, en 2020, Julien et une vaste équipe de collaborateurs ont réussi un calcul quantique à des températures qui n’avaient jamais encore été atteintes, une avancée importante. Leur découverte a même fait l’objet d’une publication dans la prestigieuse revue scientifique Nature.

Comment en sont-ils arrivés là?

Un écosystème riche en découvertes

L’Université de Sherbrooke est reconnue en matière de recherche. Il était donc naturel pour le jeune étudiant d’y rester à la fin de son baccalauréat pour poursuivre ses études. Si, au début, faire une thèse sur l’informatique quantique n’était pas directement dans ses plans, sa rencontre marquante avec le professeur Michel Pioro-Ladrière a tout changé. À partir de ce moment, le chercheur a accompagné Julien dans ses recherches, créant une collaboration fructueuse à l’origine de la découverte qui les a mis sous les projecteurs.

«En tant qu’étudiant à la maîtrise ou au doctorat à l’Université de Sherbrooke, tu n’es pas un simple étudiant, tu es un chercheur à part entière.»

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« L’écosystème à Sherbrooke est différent de ce qu’on voit ailleurs », affirme Julien, qui a grandement apprécié la confiance qu’on y accorde aux étudiants de deuxième et troisième cycles. « Pendant mes études, j’ai eu la chance de concevoir, d’élaborer, de diriger et de trouver le financement pour des travaux de recherche », précise-t-il, une approche à la recherche scientifique étudiante qui se voit peu à l’international. Ce type de travail lui a permis d’être placé directement au cœur de ce qui le passionnait et de s’impliquer dans des projets d’envergure : « En tant qu’étudiant à la maîtrise ou au doctorat à l’Université de Sherbrooke, tu n’es pas un simple étudiant, tu es un chercheur à part entière. Tu es capable d’avoir un impact en tant qu’étudiant ET en tant que chercheur. »

Un pour tous et tous pour un succès

Je remarque rapidement un malaise chez Julien lorsque j’utilise des mots comme « prodige » ou « génie » en parlant de lui. C’est qu’il n’aime pas voler la vedette : « Ce n’était pas le travail d’une seule personne. Le travail de notre équipe a mené à une découverte qui était au-delà de ce qu’on aurait pu accomplir individuellement. »

«Il faut la redéfinir, cette notion d’excellence, et à Sherbrooke, c’est ce qui était bien aussi»

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Nous nous plongeons alors dans une discussion sur les définitions du succès et de l’excellence. Dans le milieu universitaire, ce sont deux notions qui sont beaucoup mises de l’avant. Selon Julien, toutefois, elles font appel à des idéaux de performance qui ne sont pas toujours réalistes et qui ne correspondent pas à tous. « Il faut la redéfinir, cette notion d’excellence, et à Sherbrooke, c’est ce qui était bien aussi », explique-t-il, en précisant que l’université leur insufflait plutôt un désir de réaliser quelque chose qui était significatif et important pour eux.

« [La quête à l’excellence] pousse principalement les étudiants à envisager des carrières universitaires », selon Julien, pour qui la diversité des parcours témoigne plutôt du succès et de la profondeur de la formation. Pour sa part, il a choisi le chemin de l’entrepreneuriat et dirige maintenant sa propre entreprise, où il développe des processeurs d’ordinateurs quantiques.

Ce qui fait de Julien quelqu’un qui a réussi à sa façon

«J’ai réussi à accomplir les choses que je souhaitais quand je me suis permis de les faire différemment.»

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Comprendre que la définition du succès est propre à chacun a été un tournant dans la vie de Julien : « J’ai réussi à accomplir les choses que je souhaitais quand je me suis permis de les faire différemment », poursuit-il. Il raconte d’ailleurs qu’au début de ses études supérieures, il avait adopté, comme d’autres étudiants, un parcours plus solitaire. Mais à partir du moment où il a compris que ce n’était peut-être pas la voie à suivre, il a commencé à favoriser les collaborations extérieures et à s’ouvrir au monde. « Ce qui est de plus en plus important maintenant, c’est l’interdisciplinarité », précise-t-il. Elle est là, la clé : dans la connexion à l’autre, qui offre d’autres perspectives et un accès à d’autres talents.

Et cette façon de voir le monde, c’en est une que Julien veut aussi cultiver dans sa vie personnelle. Il m’explique que ses recherches l’ont mené à reconsidérer ses valeurs et la façon dont il veut contribuer à la société. Comme quoi, tout peut vraiment partir d’une université!

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Pour bénéficier vous aussi d’un cadre d’études en recherche différent et unique, rendez-vous sur le site Web de l’Université de Sherbrooke pour découvrir toutes les options qui s’offrent à vous!