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Changer de job

Changer de job aux 2 ans, ce n’est plus payant

Être fidèle à son employeur serait la meilleure façon d’augmenter son salaire.

Par
Arianne Maynard-Turcotte
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Longtemps, la manière la plus efficace d’augmenter son salaire était de changer de job souvent.

Une stratégie simple, efficace et presque mathématique : plus on bouge, plus on gagne en négociant son salaire à la hausse.

Toutefois, en 2025, cette stratégie commence sérieusement à s’essouffler. Pour la première fois en 10 ans, rester fidèle à son employeur serait tout aussi sinon plus payant que de faire du « job hopping ».

Les Gen Z, toujours les Gen Z

On le sait, la génération Z n’est pas reconnue pour sa loyauté envers son employeur.

Selon une étude publiée par Resume Genius cette année, 56 % de travailleurs appartenant à la génération Z trouvent normal de changer de job tous les deux ou trois ans. À ce rythme, c’est pas changer de job aussi souvent que de bobettes, mais presque… Parmi ce nombre, 83 % se qualifient de « job hoppers ».

Pour cette génération qui est habituée de swiper à gauche, flusher un employeur n’est pas une trahison, mais une stratégie.

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Et jusqu’à tout récemment, celle-ci leur rapportait. En 2023, ceux qui changeaient de job souvent touchaient une augmentation moyenne de 7,7 %, contre 5,6 % pour les travailleurs plus sédentaires. Pas besoin d’un MBA (fiou, j’en ai pas) pour comprendre que le move était fort avantageux.

Fidèle ou traître?

Pour la première fois en 10 ans, le vent a tourné : selon une étude citée dans Fortune, l’écart de salaire entre ceux qui changent d’emploi constamment et ceux qui restent est rendu pas mal plus petit. En ce moment, les employés mobiles reçoivent en moyenne une augmentation de 4,8 %, alors qu’elle s’élève à 4,6 % pour les fidèles. Comme dans l’émission du même nom, les traîtres gagnent de moins en moins.

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Un autre sondage révèle que 70 % des travailleurs pensent qu’ils auraient du mal à trouver mieux ailleurs, et 75 % estiment que ce sont maintenant les employeurs qui ont le gros bout du bâton.

La dynamique a changé. Ce n’est plus le marché du talent, c’est le retour des employeurs qui fixent les règles.

Partir n’est pas forcément une erreur

Il y a quelque chose de rassurant à rester. Vous connaissez les systèmes, les visages, les raccourcis non écrits. Avec le temps, vous accumulez aussi les avantages invisibles : plus de vacances, un gestionnaire qui comprend votre non verbal, une équipe qui sait quand vous avez besoin d’être dans votre bulle. Et parfois, c’est grâce à cette stabilité que vous pouvez progresser et vous épanouir.

Attention toutefois à ne pas confondre loyauté et inertie. Rester pour les mauvaises raisons (parce qu’on a pris nos aises ou parce qu’on a peur de recommencer ailleurs) peut aussi être un frein à votre carrière.

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À l’inverse, changer de poste n’est pas toujours une trahison ou un signe d’instabilité. Changer d’environnement, c’est aussi s’exposer à d’autres cultures d’entreprise, à des équipes qui fonctionnent autrement, à de nouveaux raccourcis clavier, qui sait! C’est enrichir sa boîte à outils, élargir son réseau, et parfois, tout simplement, retrouver un peu de fougue.

Il y a une valeur réelle dans la diversité des expériences, même si elle ne se mesure pas toujours en pourcentage d’augmentation. En 2025, la fidélité revient un peu à la mode… Mais comme dans n’importe quelle relation, c’est plus payant quand elle est choisie et non subie. Même que parfois, pour mieux rester quelque part, il faut en avoir vu d’autres avant!