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Cette semaine, j’écris sous l’effet du cannabis (alors que j’en consomme jamais)
Le 17 octobre 2018, le cannabis était enfin légalisé au Canada. Je dis «enfin», mais je n’en consomme pas. Je trouvais juste ça niaiseux que ça soit illégal.
Mon introduction au weed s’est déroulée au milieu du secondaire lorsque des amis m’en ont proposé. J’ai tenté une fois et j’ai préféré l’effet de l’alcool. Mais en réalité, je n’ai jamais plongé dans le puff puff pass principalement parce que cette substance avait transformé mes amis en larves humaines.
Maintenant, près de 20 ans après ma dernière puff, j’en reprends… pour la science!
Avant, on avait du fun à jouer à des jeux vidéo ensemble. Alors qu’on allait devenir majeurs et qu’on pourrait enfin explorer tous les bars et la vie urbaine de Montréal, mes amis qui fumaient du weed préféraient s’encabaner dans un sous-sol et regarder des vidéos de rock progressif et des épisodes de Family Guy ben battés.
J’ai associé la consommation de cette plante à un état amorphe frôlant la catatonie. En vieillissant, je me suis entouré de bons buveurs, mais pas de fumeurs. Maintenant, près de 20 ans après ma dernière puff, j’en reprends… pour la science!
Un peu de biologie
Pourquoi le cannabis cumule-t-il les adeptes? Sortez vos notes de biologie, on creuse dans le cerveau!
Dans notre coco, on a des tas de neurones. Ceux-ci transmettent de l’information à travers notre corps jusqu’à notre cerveau grâce à des neurotransmetteurs. Ces cellules sont comme des milliers de petites clés USB connectées ensemble, sauf qu’on n’a jamais à gosser parce qu’on les a rentrées du mauvais bord.
Lorsqu’on prend du cannabis, l’effet est différent de l’alcool parce que lorsqu’on boit, on intègre des particules étrangères au corps humain. Avec le weed, on absorbe des molécules similaires à celles déjà produites par notre cerveau: des cannabinoïdes.
La quantité naturelle de cette substance dans notre système n’a rien à voir avec celle qu’on ingère quand on consomme du cannabis. C’est particulièrement le cas du tétrahydrocannabinol, connu aussi sous le nom de THC, qui ressemble à un neurotransmetteur naturel généré par notre corps, l’anandamide.
D’où vient le high
En temps normal, après avoir envoyé un autre signal, les neurones deviennent insensibles. Ainsi, ils ne sont jamais en train de réagir de façon excessive, ce qui permet de laisser le cerveau se gérer dans le calme et dans le contrôle.
Tout ceci amplifie nos pensées, notre imagination et notre perception. C’est pour ça que les Doritos deviennent aussi bons!
Les cannabinoïdes viennent toute scraper ça. Mouhahaha!
À la place, ils annulent la période réfractaire des neurones qui viennent d’être activés, ce qui les fait travailler à répétition. Tout ceci amplifie nos pensées, notre imagination et notre perception. C’est pour ça que les Doritos deviennent aussi bons!
Une fois qu’on se met à penser à quelque chose, on peut aller creux dans notre tête et trouver qu’on a la meilleure idée sur la Terre. Chaque pensée devient une épiphanie parce qu’on tourbillonne dans notre idée sans considérer tout le reste… jusqu’à ce qu’on se mette à penser à autre chose.
Les cannabinoïdes affectent aussi les niveaux de dopamine et de norepinephrine dans notre cerveau ce qui nous donne une sensation de relaxation, d’adoucissement de la douleur et d’euphorie, sauf que ça crée aussi de l’anxiété chez certains individus.
Ma première visite à la SQDC
J’ai décidé de prendre la route légale pour cette expérimentation afin de pouvoir bien mesurer ce que je fais entrer dans mon système et de savoir ce que je consomme.
J’achète des préroulés parce je n’ai aucune idée comment faire ça et que je n’ai plus de parents avec des cartes de visite pour me faire du cut.
En arrivant, je spotte un commis dont l’attitude et le débit très chill cochent les stéréotypes des adeptes de la ganja. Je me sens entre bonnes mains.
Il m’explique les grandes catégories de produits: sativa, indica et hybride. Je lui parle de l’expérimentation que je veux faire. Il me pose des questions et je réponds toujours ceci: ¯\_(ツ)_/¯
Voyant bien que je remets mon destin entre ses mains, il me conseille les O.S. Joints Sativa à 14% de THC, le plus bas pourcentage (excluant ceux à 4-5%). J’achète des préroulés parce je n’ai aucune idée comment faire ça et que je n’ai plus de parents avec des cartes de visite pour me faire du cut.
Ou des cuts? Je n’y connais vraiment rien.
Comme à chaque expérience, je me pose des questions auxquelles je répondrai dans une semaine. Cette fois-ci, ça sera différent. Chaque jour, je vais travailler sur un texte de stand-up à jeun durant une heure ainsi qu’un autre texte sous influence. Au bout de la semaine, je soumettrai chaque texte à l’auteur, humoriste et formateur Frank Grenier qui me donnera ses commentaires!
Avec une opinion externe professionnelle, je serai en mesure d’établir si consommer du weed pour écrire me donne de bons résultats. Après tout, un grand nombre d’artistes crée sous diverses influences. Cette fois-ci, je tenterai de savoir si ma muse se trouve à la SQDC.
Après tout, il parait que j’ai l’air batté lorsque je souris, autant le faire pour vrai!
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