Il y a quelques jours, j’ai descendu un escalier sur le cul avec mon cellulaire dans ma poche arrière. Pas besoin de vous dire que mon téléphone est ressorti de mon jeans en plus de morceaux que GSP lors de son dernier combat.
Résultat: j’ai pas eu de cellulaire pendant deux jours.
Tout d’un coup, je ne pouvais plus sortir mon téléphone pour me distraire dans chaque moment de latence. Impossible aussi de répondre aux courriels de mes clients sur le bol ou de prendre des notes pour un prochain article dans le bus.
Sincèrement, j’ai pas détesté ça.
Les études
J’ai commencé mes recherches avec un test en ligne pour savoir quel est mon degré de compulsion avec mon téléphone intelligent.
Le résultat? Le test me conseille «d’aller voir un psychologue spécialisé en dépendances technologiques».
Ma première réaction fut de penser: «calme-toé criss de site de tests cucul à marde». Pour vrai, je ne crois pas être si addict à mon téléphone. Je pense sincèrement être dans la moyenne.
Après quelques recherches, j’ai réalisé que je suis en effet comme la plupart des Canadiens qui, selon une étude, passent environ quatre heures par jour sur leur téléphone intelligent. Parmi ces gens, 50 % utilisent leur cell dans la salle de bain, 60 % le regardent durant les repas et 90 % le consultent dans leur lit.
Je fais pas mal partie de tous ces pourcentages-là. Mais pour me convaincre que le criss de site de tests cucul à marde a tort, j’ai continué mes recherches.
C’est là que je suis tombé sur une étude d’Eilish Duke nommée «Smartphone addiction, daily interruptions and self-reported productivity».
Le titre parle de lui-même: le fait que nos téléphones nous dérangent souvent lors de nos tâches nous rend considérablement moins productifs.
Selon l’auteur, une perturbation aussi petite que 3 secondes peut grandement nuire à notre productivité.
Traduction: voir qu’on a une notification sur notre cellulaire, sans même prendre le temps de l’ouvrir pour regarder de quoi il s’agit, c’est suffisant pour nous faire décrocher de la tâche qu’on faisait.
Ça, ça m’a intrigué. J’avais vraiment l’impression qu’en révisant mes textes sur mon cellulaire dans le bus, je sauvais du temps, malgré le fait que je sois dérangée par les notifications des réseaux sociaux.
L’expérience
J’ai donc décidé de faire une expérience: pendant une semaine, je m’interdis d’ouvrir mon cellulaire dans les moments d’attente, de transition, de transport et de platitude. Pas de musique, de podcast, de prise de notes, de courriels, de nouvelles, ni de réseaux sociaux.
Je veux voir comment ça va affecter ma productivité:
Est-ce vraiment rentable de répondre à mes courriels à la selle et de lire les nouvelles entre Berri-UQAM et Place-d’Armes? Est-ce que je suis mieux de prendre ce temps-là pour relaxer et laisser mes pensées divaguer? Est-ce que ça va me gruger beaucoup de temps, m’asseoir à mon bureau pour répondre à mes mails?
Sincèrement, je n’en ai aucune idée, mais je vous dis ça dans une semaine.
(D’ici là, ne vous demandez pas pourquoi je réagis moins rapidement quand vous me taguez sur un mème funné!)