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*Mise en situation* 4 heures-ish du matin, toutes les nuits de ma vie depuis quelques mois. J’ouvre les yeux. Le ciel n’est vigoureusement pas bleu. L’air ne sent clairement pas le café. Mon chat me regarde en se demandant si c’est déjà le moment de changer de spot de dodo pour la journée. « Ah merde, pas encore! » Lui confirmant, de fait, que non.
Ces temps-ci, mon horloge interne semble prendre un malin plaisir à me réveiller au petit matin. Peu importe mon heure de coucher (et mon état en le faisant, héhé). Après une pénible heure ou deux, je me rendors quelques minutes avant que le cadran sonne. Le gros fun toi. Mais qu’est-ce que? Pourquoi? Que veux-je? Que puis-je? Je ne comprends pas trop ce qui se passe et, clairement, ma bonne humeur est allée faire un tour avec mon beauty sleep. Et il y a de quoi capoter un brin quand on sait que le manque de sommeil peut, en plus d’affecter la santé en général, favoriser l’apparition des maladies cognitives selon une récente étude publiée dans la revue Sleep.
« Mélissa, est-ce que ça te dirait de tenir un journal du sommeil pendant une semaine? »
Un matin, mon rédac chef est tombé dans le mille sans s’en douter. « Mélissa, est-ce que ça te dirait de tenir un journal du sommeil pendant une semaine? » Ni une ni deux, je me suis empressée d’accepter en me rappelant toutes les personnes qui m’avaient déjà conseillé de le faire. Parce que si on sait maintenant que le dodo de chacun est unique – et que l’adage « l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt » a vraiment pas rapport finalement –, ça peut être un autre défi de réaliser la sévérité de son insomnie et connaître son propre cycle de sommeil. Paraîtrait que tenir un journal aiderait énormément à le faire. À go, je me lance.
Pourquoi?
Au fil de mes lectures sur le sujet, ça tombe sous le sens. Selon la grande majorité des spécialistes du sommeil, ce journal est le premier pas… vers un meilleur sommeil. « On peut ainsi découvrir, très rationnellement, la quantité de sommeil dont on a besoin et comprendre nos habitudes », a indiqué à La Presse Roger Godbout, psychologue et directeur du Laboratoire et de la Clinique du sommeil au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal et professeur de psychiatrie à l’Université de Montréal.
C’est rien de bien sorcier. Je vous le donne en mille : en comprenant mieux le pourquoi du comment, plus facile de mettre le doigt sur le(s) problème(s), de cesser les comportements qui nuisent au sommeil et de dormir – éventuellement – sur ses deux oreilles. « C’est un outil de référence dans le traitement des problématiques liées au sommeil, qui permet de caractériser les troubles », a expliqué le professeur Philip, responsable de la clinique du sommeil au CHU Bordeaux, à 18h39.fr.
Que je souffre réellement d’un trouble du sommeil – apnée, somnambulisme, impatiences musculaires, désordres circadiens (ouf, hein) – ou que je réalise que ouin, boire du café à telle heure n’est pas l’idée du siècle finalement, je vais au moins savoir un peu mieux à quoi m’en tenir avec mon journal du sommeil… tout en tenant une mine d’or d’informations sur mon sommeil si je décide de consulter un spécialiste.
Comment?
Ça mange quoi en hiver, un journal du sommeil? C’est possible de trouver sur les internet une panoplie assez impressionnante de modèles à suivre. Qu’on soit un fan fini de scrapbooking ou qu’on ne jure que par le numérique, tout est pas mal possible pour qui veut bien fouiller. De mon côté, ça va pas mal prendre la forme d’un crayon, de papier et de beaucoup de bonne volonté.
C’est bien beau, mais il faut que j’écrive quoi au juste? (Prenez une respiration, pour le fun). À peu près tout ça, du lundi au dimanche :
– Mon activité prédodo
– Si j’ai fait du sport dans la journée
– Le dernier aliment qui a franchi mes lèvres avant le dodo
– La quantité de liquide consommée avant le coucher (alcool, caféine, alouette)
– Si j’ai pris un médicament avant de dormir
– Si j’ai cogné des clous à un moment ou un autre de la journée
– Mon heure de coucher
– Le nombre d’heures où j’ai réussi à (vraiment) dormir
– Le temps passé dans le lit à scroller sur mon cell / lire / contempler des questions existentielles
– La qualité de mon sommeil, de 1 à « yé » (euh, 5)
– Mon heure de lever
– Mon état au réveil, de « meh » à fraîche comme une rose
Comme un feeling que prendre ce 10-15 minutes chaque matin pour scruter mon sommeil va valoir la peine… Mais ça reste à voir.
À la semaine prochaine!