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C’est-tu si pire si mon enfant mange toujours le même lunch?

Tout le monde n'est pas Ricardo (ou Marilou).

Par
Brigitte Hébert-Carle
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JE DÉTESTE LES LUNDIS, comme dirait Garfield. Et ça, c’est en grande partie parce que les débuts de semaine sont synonymes de planification des repas.

Déjà que j’en arrache à savoir ce qu’on va manger pour souper chaque soir parce que je suis incapable de me conditionner à faire du meal prep les dimanches, je ne fais même pas encore de lunchs. Même s’il me reste encore un an de répit avant d’ajouter la charge mentale des lunchs dans ma to-do list, j’ai l’impression qu’il faudrait déjà que j’y réfléchisse, tellement ce n’est pas dans mon ADN. Et spoiler alert, ça va certainement finir en sandwich du lundi au vendredi.

D’ailleurs, si je pouvais déjà en congeler une batch pour l’an prochain sans que ça goûte le congélo, je le ferais.

Est-ce qu’on est de mauvais parents, si on n’use pas de créativité alimentaire dans nos Bento Box? Est-ce que le manque de variété dans les lunchs peut avoir un impact sur les enfants?

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5 SANDWICHS AU JAMBON, C’EST-TU BON?

Sans détour, Sandra Griffin, experte en alimentation familiale, fondatrice de Maman mange bien et mère de quatre enfants, répond : « Non. Il faut garder en tête que le lunch est seulement un repas par jour, 5 jours sur 7. Alors, la majorité des repas, c’est quand même ceux qui sont pris à la maison. » Si on se dit que notre enfant mange cinq repas identiques sur un total de vingt-et-un en une semaine, on dirait que tout d’un coup, la pression tombe.

Je ne sais pas pour vous, mais chaque matin, je me fais un smoothie. Je ne me suis pourtant jamais demandé si c’était grave que je ne varie pas plus mes déjeuners.

Le manque de variété ne génère en moi aucune angoisse, alors pourquoi ça serait la fin du monde, si mon enfant mange la même chose cinq midis par semaine, si ce qu’il mange répond à ses besoins?

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On a toujours la possibilité de se reprendre au souper et de profiter de ce moment pour continuer à faire découvrir de nouveaux aliments à notre enfant, ou à lui offrir une plus grande variété. « Si on sait que l’enfant mange peu ou peu varié le midi, il va probablement compenser avec le repas du soir. Il sera alors important de manger, en famille, un repas complet qui contient un peu de tout : protéines, légumes, féculents afin de refaire le plein d’énergie », ajoute la bachelière en nutrition.

S’ADAPTER AUX GOÛTS DE SON ENFANT

Quand j’étais petite, j’étais extrêmement difficile et j’avais un appétit d’oiseau-mouche. Je ne suis donc pas surprise de constater que ma fille n’a pas toujours une relation simple avec la nourriture. « Si on remarque que notre enfant a plusieurs rigidités alimentaires, ce qui limite énormément le menu, il est bon de voir un.e professionnel.le ou une équipe multidisciplinaire, qui comprend un.e nutritionniste et un.e ergothérapeute », renchérit l’experte. Aujourd’hui, même si ma cocotte est souvent plus difficile que la moyenne des moussaillons, je suis fière de dire qu’elle mange des dumplings, dont j’ignorais moi-même l’existence avant mes 20 ans. Le gyoza sera peut-être moins appétissant dans un thermos, par contre!

Selon Sandra Griffin, le midi, c’est une bonne idée de mettre dans la boîte à lunch de nos kids des aliments qui les sécurisent, qu’ils connaissent et qu’ils aiment.

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On peut toujours ajouter quelques aliments qui représentent un petit défi, même si on sait qu’ils n’y toucheront pas, mais il ne faut surtout pas les chicaner si c’est le cas. Une fois à la maison, vous pouvez demander à votre enfant pourquoi il n’a pas aimé un aliment, ou pourquoi il a moins mangé ce jour-là. Vous trouverez peut-être un début de piste de solution pour mieux adapter les lunchs à ses besoins.

MON LUNCH EST PLUS INSTAGRAMMABLE QUE LE TIEN

Quand on se compare sur les réseaux sociaux, on ne se console pas! Les blogs de mamans parfaites ou de lunchs instagrammables préparés les deux doigts dans le nez, ce n’est pas la réalité, mais ça vient nous confronter. « Les réseaux sociaux ont amplifié le phénomène de comparaison. Les parents peuvent se sentir inadéquats en voyant de belles photos de lunch. S’il est vrai que les enfants apprécient ce qui est visuellement beau, le lunch demeure l’occasion de faire le plein d’énergie en mi-journée », explique l’autrice de Collations maison.

Il ne faut pas perdre de vue l’utilité du lunch, et notre enfant ne nous aimera pas plus si on lui fait des cocos en forme d’Olaf.

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Bon, peut-être un peu, mais il ne nous aimera pas moins! Si vous avez une imagination débordante, vous avez tout à fait le droit d’exprimer votre créativité. L’important, c’est de ne pas se sentir obligé de le faire. Vous n’êtes pas un moins bon parent si votre lunch n’est pas digne du Toqué!. Comme dans à peu près toutes les sphères, il faut éviter de se mettre trop de pression.

L’important, c’est de mettre suffisamment d’aliments afin de répondre aux besoins énergétiques de l’enfant. « Il est possible que le lunch ressemble plus à un assortiment de collations et c’est OK si c’est ce qui fonctionne bien avec notre enfant », selon Sandra Griffin. On peut, bien entendu, mettre le reste de nos soupers dans un thermos pour le lendemain (un classique sans effort comme je les aime!), congeler des biscuits maison, avoir un panier de fruits bien plein dans lequel on peut piger chaque matin, des yogourts, et si c’est ce qui est le plus simple pour nous, et le plus rassurant pour son enfant, un bon sandwich au jambon.

On peut faire de légères variations, comme changer le pain pour une tortilla, le jambon pour du thon. Pas besoin de se compliquer la vie!

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D’ailleurs, si on est à court d’idées ou d’aliments, le service de traiteur dans les écoles fait très bien la job! Alors, pourquoi ne pas en profiter de temps en temps et se donner un break? Perso, je me sens un peu plus soulagée et je pense que je peux laisser tomber le projet de stocker mon congélo de sandwichs au jambon.