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C’est-tu si pire si… j’inscris pas mon enfant à la natation?

Si je déteste la piscine ou si je n’ai pas eu de place aux maudits cours de mon arrondissement, est-ce que c’est grave?

Par
Gabrielle Tremblay-Baillargeon
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J’ai toujours redouté les cours de natation. À ce jour, la piscine publique du coin de ma rue me rebute. L’odeur du chlore, les lèvres bleues, les cheveux mouillés l’hiver, le samedi matin passé dans l’eau plutôt que dans le confort de ma maison… Ouin. En même temps, je suis contente de savoir nager.

Disons que quand je suis devenue parent, je me suis questionnée sur la pertinence d’inscrire ma fille à des cours de natation. Je veux qu’elle puisse nager, mais à quel moment je devrais l’envoyer? Et si je déteste la piscine ou si je n’ai pas eu de place aux maudits cours de mon arrondissement, est-ce que c’est grave? Est-ce que passer quelques après-midis dans la piscine de mon amie en banlieue pourrait faire la job?

J’avais beaucoup de questions, alors j’ai appelé Francis Ménard, directeur général de la Fédération de natation du Québec, pour en discuter.

Se mettre à l’aise pour avoir du fun

Francis est clair : apprendre à nager, c’est important. « Au Québec, avec toutes les piscines et les lacs, la possibilité d’être près d’un plan d’eau est élevée, même si tu habites en ville », m’explique-t-il.

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C’est vrai que la noyade fait peur. Généralement, c’est un peu pour ça, comme parent, qu’on souhaite que notre enfant sache nager — mais aussi parce qu’on veut qu’il ou elle s’amuse dans l’eau!

Développer une aisance aquatique, c’est comme pour ben des affaires : ça se fait à coup de pratique.

« Dès les 6 mois ou même vers 1 an, on peut suivre des cours parent-enfant. Ça amène un niveau de confiance et de plaisir plus élevé », déclare Francis.

Ok, mais mettons qu’on n’a pas envie d’aller chanter Un éléphant qui se balançait dans la piscine avec notre tout-petit, on fait quoi? « Qu’on l’apprenne à 2 ans ou à 8 ans, nager, c’est important de faire ça avant l’adolescence », poursuit Francis.

Dans le cadre du programme Nager pour survivre, qui s’adresse aux enfants de 8 ans et plus, la Fédération de natation du Québec et la Société de sauvetage recommandent l’acquisition de trois compétences clés pour prévenir la noyade : s’orienter à la surface après une chute inattendue, nager sur place une minute et être capable de se déplacer dans l’eau sur 50 mètres. L’idée, c’est que si on tombe d’un canot pendant une balade sur un lac, par exemple, on puisse repérer puis rejoindre la rive de manière sécuritaire.

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Demander à une personne qualifiée

Ok, mais pourquoi je ne pourrais pas enseigner tout ça à ma fille par moi-même dans une piscine de banlieue? Francis pète ma balloune assez vite, merci.

« Un.e professionnel.le peut accompagner le ou la jeune et structurer son apprentissage pour développer son autonomie et son aise dans l’eau. Deux ou trois fois au parc Jarry, ça ne fait pas ça », résume-t-il.

Bon, d’accord. Maintenant, qu’est-ce qu’on fait si les cours de natation à la piscine publique de notre municipalité sont pleins, comme c’est souvent le cas? Francis suggère de regarder du côté des clubs de natation, dont l’offre de service bénéficie de moins de visibilité, mais où il y a souvent de la place.

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Une fois les cours entamés, Francis recommande sans surprise de les poursuivre. « Il y a environ 200 000 jeunes qui suivent des cours de natation dans les écoles spécialisées et les municipalités, puis après sept ans, quand les enfants savent nager, le chiffre passe à environ 25 000 », indique-t-il.

C’est vrai que le début du primaire correspond souvent à l’introduction à des sports d’équipe, comme le soccer ou le hockey. Pourtant, indique le directeur, la nage est une activité physique complète et abordable qui se pratique partout au Québec. « C’est un des sports qu’on peut pratiquer jusqu’à la fin de sa vie. Et nager dans un lac au coucher de soleil, c’est le meilleur feeling qui existe », conclut-il.