.jpg)
Les grands-parents le répètent à chaque célébration familiale : « Je te dis que le gâteau l’a rendu excité, lui! » Les parents renchérissent : « Donnes-lui pas trop de bonbons, il sera pas du monde. »
Et avec l’Halloween qui débarque, disons que le sucre qui entrera chez vous sous forme de petits bonbons emballés individuellement est plus difficile à contrôler. Vous vous demandez si c’est mauvais de donner du sucre à votre jeune? On va passer au travers de la question.
Diabète, maladies chroniques et autres plaisirs gourmands
Apparemment, 75% des enfants de 4 à 7 ans consomment trop de sucre. Yikes. Disons que ça fait beaucoup. Cette consommation peut cependant prendre des formes insidieuses : oui, il y a les bonbons et les fruits, mais aussi le jus, les barres tendres, le yogourt à boire et les biscuits illimités chez Papi-Mamie.
Selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, le sucre libre ou ajouté ne devrait former que 5 à 10% de la diète quotidienne des enfants, soit de 15 à 40g. Excéder ces recommandations augmente le risque de développer des caries, le diabète de type 2 et des maladies du cœur – un peu comme les adultes, quoi. Ceci dit, on peut bien sûr excéder la recommandation lors d’occasions spéciales.
Certain.es nutritionnistes recommandent même d’offrir le sucre de manière décomplexée durant les repas, en proposant du dessert en même temps que le souper, par exemple en servant du gâteau un mercredi soir, comme ça, sans raison (crazy!).
Pourquoi? Pour apaiser l’effet de rareté du sucre et encourager les enfants à gérer eux-mêmes leurs envies de sucré plutôt que de les rationner, ce qui, selon leur avis de pro, encourage une relation plus saine avec les gâteries. Pensez-y : si, comme les candidat.es d’OD avec le Bulles de Nuit, on ne vous offre du sucre que lors de rares occasions, vous risquez de vous gaver outre mesure dans le gâteau lorsqu’il se présente à vous.
On s’entend que cette approche-là doit être encadrée, mais à long terme, semblerait-il qu’elle soit payante.
Sucre et hyperactivité
Maintenant qu’on a réglé ça, passons au prochain appel. Le sucre, ça rends-tu vraiment les enfants hyperactif.ve.s? Je vais vous le dire d’emblée : non. Pourtant, le mythe persiste.
C’est en 1973 que les fondations du mythe sur le sucre et l’hyperactivité ont été posées pour la première fois. Le docteur Benjamin Feingold publie alors son « régime Feingold », un régime pour enfants qui suggère d’éliminer plusieurs additifs alimentaires, dont les colorants et le sucre, pour traiter l’hyperactivité. Le mal était fait.
Pourtant, une méta-étude publiée en 1994 — la plus citée depuis — concluait que le sucre n’affecte pas le comportement ou les fonctions cognitives des enfants, peu importe la quantité ingérée.
Depuis, d’autres études ont corroboré ces dires. Disons que ça fait longtemps que le problème est réglé!
Sauf que, récemment, d’autres études portant spécifiquement sur le lien entre l’alimentation et le TDAH ont démontré qu’une diète riche en sucre raffiné peut augmenter le risque de diagnostic d’un TDAH. Au contraire, une diète où les fruits et légumes prédominent pourrait être un facteur protecteur du diagnostic.
Ceci dit, d’autres études (coudonc) indiquent que les personnes atteintes d’un TDAH auraient davantage tendance à consommer du sucre que les gens qui n’en sont pas atteints, et que ceci expliquerait donc cela.
Disons que le consensus d’une cause à effet n’est pas encore tout à fait confirmé.
I’m the problem, it’s me
Le problème, en fait, ce sont les attentes des parents et le contexte dans lequel le sucre est consommé. Si les parents sont convaincus que le sucre rend leurs enfants énervé.e.s, fort est à parier qu’ils auront l’impression que c’est le cas après une (ou deux) part(s) de gâteau.
Habituellement, on mange du sucre pendant une fête (l’Halloween, mettons), un anniversaire ou une sortie spéciale. Selon les chercheurs et chercheuses, c’est surtout ça, qui rend les enfants hyper : sortir de la routine et courir dans la cuisine chez grand-maman avec ses cousin.e.s. C’est rare. C’est excitant.Un autre truc important à savoir, c’est que le cerveau des enfants est encore trop jeune pour s’autoréguler dans des moments d’excitation, d’où leur comportement un peu hyperactif à la fête de leur best friend de garderie.
Éventuellement, votre coco va vieillir, et son attitude crinquée durant les partys devrait s’estomper. D’ici là, donnez-lui donc du gâteau (de manière modérée, on s’entend) : ça fait partie du fun.