.jpg)
C’est confirmé : la semaine de quatre jours, ça marche!
Au début de l’été 2022, on vous rapportait que plus de 70 entreprises britanniques allaient tenter la semaine de travail de quatre jours. L’initiative subventionnée avait été lancée par 4 Day Week Global, un projet néo-zélandais qui milite pour des semaines de travail plus courtes.
Eh bien, les résultats sont enfin arrivés et vous voudrez probablement que votre boss lise le rapport entier, car on y apprend une multitude de choses intéressantes. À commencer par le fait que le taux de satisfaction de cette expérience est de 97 % et qu’aucune des compagnies ayant participé ne songe à revenir à des semaines de cinq jours!
Ça change quoi, un jour de repos en plus?
L’un des plus forts arguments en faveur d’une semaine de quatre jours est celui des potentiels effets bénéfiques sur la santé mentale et physique des employé.e.s. Restait juste à voir si un jour de plus pouvait vraiment avoir une incidence.
Et il s’avère que oui, comme n’importe quel.le employé.e aurait pu vous le dire!
Après six mois de test, les compagnies qui ont participé à l’essai étaient invitées à répondre à un questionnaire pour le volet entreprise et un autre pour celui employé.e.s.
En moyenne, les travailleurs.euses ont œuvré six heures de moins par semaine, passant de 40.83h à 34.83h. Bien qu’on soit deux heures au-dessus du 32h espéré à l’origine, c’est quand même considérable! De plus, la période d’essai a aussi coïncidé avec un retour au bureau pour certain.e.s, ce qui aurait pu impacter davantage les données. Dans l’ensemble, la vaste majorité a pu profiter de ces semaines de quatre jours et 79 % rapportent avoir pris un jour de congé additionnel chaque semaine.
Les employé.e.s ont également dû évaluer leur compétence au sein de leur travail actuel sur une échelle de 0 à 10. Avant l’essai, la moyenne du taux d’habileté était à 7.17. Maintenant, elle est passée à 7.83. Les participant.e.s rapportaient avoir fait preuve d’une plus grande productivité en ne travaillant que quatre jours par semaine, ce qui leur a donné un plus grand contrôle sur leur horaire.
Qu’est-ce que ça ne change pas?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, passer de cinq à quatre jours de travail par semaine n’a pas conduit à une hausse de l’intensité ou du rythme de travail. Ce segment est en fait très nettement divisé en trois, entre les personnes qui ont noté une augmentation, celles qui n’en ont constaté aucune et celles qui ont connu une baisse d’intensité.
L’avantage pour les employé.e.s aura surtout été un meilleur équilibre entre le travail et leur vie personnelle.
Par ailleurs, la stabilité d’emploi n’a pas été affectée et, fait notable dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, très peu de départs ont été signalés. Au contraire, les entreprises ont plutôt réussi à recruter une nouvelle vague d’employé.e.s.
Lorsqu’on a demandé à ces derniers de noter leur expérience sur une échelle de 0 à 10, 0 étant très mauvais et 10 étant excellent, la moyenne de satisfaction rapportée s’élevait à 9.1 avec 96.9 % des employé.e.s souhaitant poursuivre le modèle de quatre jours. Pour mettre les choses en perspective, seulement deux personnes ont répondu être encore sceptiques et pas une seule d’entre elles n ’a dit vouloir retourner à une semaine de cinq jours.
Toujours une question d’argent
Lors de ce test, les participant.e.s devaient opérer selon le modèle 100-80-100 : 100 % du salaire pour 80 % du temps, mais 100 % de l’effort. En dépit de son succès, ce n’est évidemment pas de si tôt que l’on réussira à faire passer le monde entier de cinq jours de travail à seulement quatre.
Mais si quelqu’un souhaite faire retourner les employé.e.s ayant participé à cette étude à une semaine standard, il faudra alors mettre la main à la poche, car 13 % affirment qu’aucun montant ne pourrait les motiver à revenir à l’ancien modèle. Seul argument possible : une augmentation de 50 % et plus ou bien de 26 à 50 % pour 42 % des interrogé.e.s.
Moins de stress et plus de motivation
Le travail a beau rester une source de stress pour beaucoup, une baisse a tout de même été notée à ce niveau avec deux tiers des participant.e.s moins enclin.e.s au burnout. De plus, une hausse de la satisfaction générale a également été observée avec une baisse du niveau de fatigue à 11 % et des problèmes de sommeil à 8 %.
L’avantage pour les employé.e.s aura surtout été un meilleur équilibre entre le travail et la vie personnelle. Que ce soit passer plus de temps en famille, soigner son apparence ou adopter un mode de vie plus actif : tout le monde a bien su mettre son temps libre à profit.
Mais qu’en est-il de la vraie métrique importante de cette situation : le niveau de satisfaction des gens envers leur propre vie? Eh bien il est passé de 6.69 % à 7.53 %.
Et les entreprises, dans tout ça?
Chez les compagnies qui ont soumis à l’étude leurs bilans financiers, on a pu constater une augmentation des revenus d’environ 8.14 %, soit, pour certaines, une hausse de près de 40 % par rapport à la même période l’année précédente.
Un autre avantage pour les compagnies qui ont comme objectif de faire baisser leur empreinte carbone : les semaines de quatre jours font toute la différence, niveau environnemental.
les participant.e.s devaient opérer selon le modèle 100-80-100 : 100% du salaire pour 80% du temps, mais 100% de l’effort
Car, malgré le fait que la période d’essai et le retour en présentiel se soient déroulés en même temps, on note une baisse de l’utilisation de la voiture pour se rendre sur son lieu de travail, ce qui fait toujours une heure par semaine en moins coincé.e.s dans le trafic!
Les répondant.e.s rapportent également une meilleure d’assiduité en matière de recyclage et disent marcher ou prendre le vélo plus souvent, en plus d’opter pour des produits plus écoresponsables.
Au Québec, la semaine de quatre jours a encore peu d’adeptes, la boîte de jeux vidéo Eidos ayant été le dernier exemple notoire. Mais avec des résultats aussi concluants que ceux rapportés par 4 Day Week Global, il y a de bonnes chances que ça devienne le buzzword de 2023!