Cessons d’avoir peur de la routine

Qui aurait cru qu’un jour, le concept de « routine » deviendrait si polarisant? Je me demande si c’est un truc générationnel, ou bien si nos grands-parents, à l’époque, regardaient leurs aîné.e.s en se disant : « Moi, je pourrais jamais vivre une vie routinière comme ça! »

C’est drôle, c’est comme si la routine était une chose à laquelle il fallait qu’on échappe. Alors qu’ironiquement, c’est souvent quelque chose qui finit par s’installer dans nos vies lorsqu’on atteint un certain niveau de confort.

Dans une société où l’anxiété est le mal du siècle, c’est à se demander si cette guerre contre la routine n’est pas en train de constamment nous déséquilibrer inutilement.

Ben moi, m’a vous le dire : la routine, c’est ma bouée. C’est ce qui me permet de me sentir à l’aise quelque part, et c’est ce que j’ai hâte de me créer lorsque je commence une nouvelle expérience.

Voici donc quelques avantages à trouver la vôtre.

La vie est faite de choix, c’est une fatalité. Du réveil jusqu’au coucher, on passe notre temps à devoir décider de TOUT sans arrêt. Comment vais-je m’habiller aujourd’hui? Quel chemin vais-je emprunter pour me rendre au boulot? Et la sempiternelle : qu’est-ce que je vais manger pour souper?

À un moment donné, ça en fait BEAUCOUP, des affaires à penser.

C’est là que la routine peut vous donner un coup de pouce, parce que vous pouvez lui déléguer des décisions. À quoi bon avoir 1000 pièces de vêtements si c’est pour perdre 30 minutes chaque matin à vous demander quel pantalon s’agence avec votre chandail pis vos bas?

Avoir plus de possibilités veut dire des choix plus difficiles et plus longs à faire. C’est pourquoi j’aime mieux faire un choix UNE FOIS, et le reconfirmer tous les jours.

C’est pour cette raison que je prends toujours le même chemin pour me rendre au métro et que je mange le même déjeuner chaque matin. C’est pour ça que je choisis la veille quel sera mon lunch, et que je prépare mon linge avant de me coucher.

Grâce à la routine, j’ai plus d’espace mental à accorder aux choix qui importent VRAIMENT dans une journée.

La routine permet aussi une certaine prédictibilité qui facilite l’organisation de son horaire. Quand on sait que chaque jeudi à 15 h 30, on a un rendez-vous quelconque, ça permet d’organiser son horaire en conséquence.

Dans mon cas, je sais déjà que les lundis et mercredis soirs, j’ai un cours de karaté de 18 h 15 à 19 h 15 (je vous laisse dealer avec cette image mentale de moi qui fait du karaté, désolé). Ça veut dire que peu importe comment se passe ma semaine, je sais que je serai toujours à cet endroit-là, à cette heure-là. Je peux donc organiser certaines sorties (par exemple, aller visiter un ami qui habite dans le coin) en fonction de ces activités ancrées dans ma routine.

Quand on vous demande « Es-tu libre tel jour? », vous savez déjà si la réponse est oui ou non.

Quand on y pense, c’est la même chose pour les jours fériés : on prévoit certaines activités dans le temps de Noël, parce qu’on sait que ça va être Noël. Personne ne fait le saut quand le 25 décembre arrive et que quelqu’un propose de faire des biscuits.

La routine permet donc de ponctuer votre agenda de ces repères qui facilitent l’organisation en général.

Finalement, la routine facilite l’implantation de saines habitudes de vie. On le sait, c’est à force de répéter la même action qu’elle finit par s’inscrire dans notre quotidien. Si vous voulez incorporer une habitude dans votre vie, il faut donc l’intégrer à votre routine jusqu’à ce que ça devienne normal.

Ça peut être faire la vaisselle directement après avoir mangé, ou aller jogger le matin en vous levant, ou mettre de l’argent de côté à chaque paie. Bref, si vous planifiez ces moments dans votre semaine, ce sera plus facile de changer pour le mieux.

Si vous voulez arrêter de vous péter la face le vendredi soir, commencez à vous booker des activités le samedi matin.

En terminant, il faut se rappeler que comme pour chaque chose, ces conseils sont à appliquer avec modération. La routine devrait vous servir à faciliter certains choix ou l’organisation de votre temps, mais elle ne doit pas non plus devenir une prison pour autant.

Elle ne doit pas vous empêcher d’être spontané.e, ou de vivre certaines expériences parce que ça déroge du « plan initial ». La routine doit être un cadre, et non une cage.

Vous devez être capable de la faire évoluer en fonction de votre vie et de vos besoins. Avec le temps, vous verrez quels éléments de votre routine sont les plus importants pour vous, et lesquels peuvent être laissés derrière.

Après tout, une bonne routine mérite d’être brisée une fois de temps en temps, non?