Vous souvenez-vous du tout début de la pandémie. Au milieu de la peur et des doutes, nous avons aussi vécu un grand moment de solidarité. Les arcs-en-ciel, les « ça va bien aller »… Pour certaines personnes la pandémie a eu un effet positif (oui oui!). On disait même qu’elle nous a rendus meilleurs avec notre argent.
Nous aimions penser que de cette épreuve difficile, nous allions en sortir grandis, plus solidaires et unis.
Mais la réalité aura fait mentir les optimistes. Trois ans après le début de la pandémie, on remarque un manque de civisme. Même notre conduite automobile est affectée.
Nos espoirs d’un monde plus uni, plus poli semblent avoir fondu comme neige en avril. On pensait que les infirmières et les profs allaient enfin avoir la reconnaissance qu’ils et elles méritent, que les employeurs allaient donner plus de flexibilité à leurs employés, qu’on allait tous dire bye à Amazon pour acheter local sur le Panier Bleu et encourager les commerçants et les producteurs locaux… Le réveil a été brutal.
La revalorisation des « anges »
La pandémie nous a fait réaliser l’importance des métiers de soins, comme les infirmier.ère.s, les éducateur.rice.s en garderie, les enseignant.e.s et préposé.e.s aux bénéficiaires. Le manque de personnel et les conditions de travail parfois exécrables ont aussi été soulignés au feutre rouge. Pendant que la pression augmentait sur les épaules des « anges », il semblait évident qu’après la pandémie, des investissements massifs en santé, en éducation et en services sociaux auraient été nécessaires.
Cependant, lors des périodes d’accalmie du virus, les annonces de relance économique ont plutôt touché un autre domaine plus masculin : la construction, notamment au niveau des infrastructures routières. L’annonce du projet du troisième lien de 10 milliards de dollars en mai 2021 montrait les priorités du gouvernement en matière d’investissement alors que les hausses de salaire proposées aux infirmières en 2022 étaient reçues comme « une claque » au visage.
Est-ce que la réforme de Christian Dubé saura panser la blessure ? C’est à voir.
La population aussi a cessé d’applaudir les travailleurs essentiels. Les employées des secteurs de la santé et des services sociaux rapportent de plus en plus d’incidents de violence verbale et même physique à leur endroit.
Le télétravail
Le télétravail était presqu’une anomalie avant la COVID, mais en raison des circonstances, il s’est répandu comme une trainée de poudre. Tous ceux qui pouvaient travailler à la maison devaient enfiler leurs pyjamas et pantoufles pour rester tranquillement chez eux. Si plusieurs ont trouvé la situation isolante, pour d’autres, ce fut une illumination. Il était désormais possible de travailler à des centaines de kilomètres de notre lieu de travail. Certains ont même cumulé les emplois…
En 2023, le télétravail est encore présent, donc il serait faux de dire que cette révolution est complètement manquée. Il suffit de voir les offres d’emploi pour remarquer une hausse des offres qui incluent le télétravail ou une formule hybride.
Mais les employeurs se sont impatientés et aujourd’hui, plusieurs employés ont été forcés à retourner au bureau. La consigne de retourner au travail peut être explicite comme implicite, avec la pression des collègues et des gestionnaires.
Le « consommer local »
Le « Panier Bleu », initiative gouvernementale pour consommer local et encourager les entreprises d’ici, n’est pas un franc succès. Au contraire, ce sont plutôt les Amazon de ce monde qui ont profité de la pandémie.
Le port du masque et les congés de maladie
Si plusieurs ont pris l’habitude de porter un masque lorsqu’ils sont malades, trop de gens ont cessé de protéger les autres et de prendre leurs congés de maladie pour rester à la maison. Nous sommes loin des Japonais pour qui le port du masque est maintenant bien intégré.