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Ces jeunes qui se présentent au municipal

L’amour n’a pas d’âge, et la politique municipale non plus.

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La politique municipale n’est pas un sujet sexy. Jamais on n’a tenté de me séduire en m’amenant en date au conseil de ville.

Alors qu’ils seraient en âge de s’inscrire à Occupation Double, certains jeunes ont préféré s’impliquer dans la politique municipale. J’ai eu la chance de m’entretenir avec trois d’entre eux, qui m’ont parlé de leur première participation à ce jeu de séduction plus grand que nature.

Charles, 18 ans, Saint-Lambert-de-Lauzon

Il existe deux types de personnes qui se présentent comme maire à leurs 18 ans : ceux qui savent exactement dans quoi ils s’embarquent, et ceux qui ne le savent pas. Grâce à sa grande curiosité, sa grande confiance en ses propres moyens et son expérience acquise lors des nombreux conseils d’administration de son cégep sur lesquels il a siégé et de son implication à la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec, Charles se retrouve plutôt dans la première catégorie. S’il remporte ses élections, il deviendra ni plus ni moins le plus jeune maire de l’histoire du Canada.

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Cette année, le simple fait qu’il y ait une course à la mairie est une victoire en soi pour le jeune Lambertin, le maire sortant ayant été élu par acclamation lors de ses deux précédents mandats : « Quand il y a plusieurs candidats, il faut faire des promesses aux gens, alors que quand on est élu par acclamation, c’est un peu comme une carte blanche. Pendant 4 ans, on peut s’éloigner de la vision des gens », nuance-t-il. « [Ma candidature] vient briser la monotonie de la politique municipale, pis ça intéresse les gens. Juste ça, c’est bénéfique pour tout le monde. »

Charles souhaitait faire campagne pour être maire, levant le nez sur un poste de conseiller où il serait minoritaire face aux autres membres du conseil. Il est persuadé qu’ainsi, il pourra diriger l’attention de la population sur les thèmes qui lui importent.

« Je me présente pour aider les gens, leur donner une option », se répète-t-il lorsque le syndrome de l’imposteur vient le hanter.

Peu importe le résultat du 2 novembre prochain, Charles sait qu’il a au moins atteint son objectif, soit mener une campagne dont il peut être fier.

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Émilie, 26 ans, Baie-Comeau

Pour Émilie, la politique, c’est avant tout être une citoyenne. La Française d’origine se souvient de ses premières actions à titre de citoyenne : « La première manifestation à laquelle j’ai participé, c’était contre les OGM. Je n’avais même pas 10 ans. Avec ma famille, on s’était déguisés en abeille », raconte-t-elle en rigolant.

Huit ans plus tard, Émilie s’installe sur la Côte-Nord pour étudier au Cégep de Baie-Comeau en techniques d’aménagement cynégétique. C’est en se rendant au conseil de ville pour poser des questions sur l’environnement qu’elle a été initiée à la politique municipale. Émilie croit que pour être élu, il faut de la curiosité, du respect, de l’écoute et surtout, une vision. « Ça fait longtemps que j’ai une vision pour Baie-Comeau », dit-elle.

Pour la jeunesse, Émilie a des idées de grandeurs. Elle souhaite mettre sur pied une commission jeunesse pour permettre aux jeunes de s’exprimer, même s’ils n’ont pas encore l’âge de voter. Elle insiste sur l’importance de créer un milieu où les citoyens se sentent motivés de participer, ce qui favoriserait la rétention des jeunes en région. « La Côte-Nord est l’une des seules régions qui ne possèdent pas d’université. Quand t’es un jeune adulte et que tu pars, ça se peut que tu ne reviennes jamais», explique Émilie. « Un jeune qui sent que sa voix est écoutée dans sa communauté, ça se peut qu’il s’enracine un peu plus. »

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Par chance, Émilie n’est pas seule dans ses démarches : elle a le soutien de ses proches, dont sa famille, son amoureux, « et ma psy que je vois depuis deux ans ! », précise-t-elle. Elle a aussi accès à des ressources, dont une mentore qui possède de l’expérience en lien avec la politique municipale. « Il ne faut pas avoir peur de s’entourer », conseille-t-elle à ceux et celles qui pensent se lancer.

Costa Deeb, 18 ans, Chomedey

Costa a décidé de se lancer en politique municipale parce que, aussi atypique que cela puisse paraître pour un jeune homme de son âge, ça s’inscrivait dans ses champs d’intérêt. En effet, c’est à 14 ans que ce dernier s’est découvert une passion en s’impliquant en politique scolaire alors qu’il venait tout juste d’emménager à Laval. Cette implication a pris de l’ampleur avec le temps, et sa passion aussi

« Ce ne sont pas tous les jeunes qui trouvent ça le fun de s’asseoir avec les plus vieux pour parler de politique », reconnaît-il. Si le côté administratif de la politique peut être rébarbatif aux yeux de certains, Costa y voit plutôt une chance de définir un futur au sein duquel il s’implique. « Chaque décision qu’on prend aujourd’hui se reflète sur demain », explique-t-il. Si Costa admet observer « un manque d’intérêt chez les jeunes », il est sûr que c’est en prêchant par l’exemple et en montrant que des jeunes peuvent participer à la politique municipale qu’ils finiront par s’y intéresser.

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« J’adore ça », me dit-il à propos de sa campagne, des étoiles dans les yeux. Il me parle avec enthousiasme de l’ouverture des citoyens avec qui il a discuté en faisant du porte-à-porte. « Ce que j’aime, au municipal, c’est la connexion avec les citoyens. » Son expérience sur le terrain s’aligne parfaitement avec sa vision d’un bon conseiller municipal, soit d’être à l’écoute de la population : « T’es là pour le peuple, élu par le peuple. »

Pour être à l’écoute de la population, Costa est catégorique : la population doit elle-même s’exprimer. Aux dernières élections municipales, seuls 38,7 % des Québécois s’étaient rendus aux urnes.

Pour le Lavallois, c’est impensable de ne pas aller voter : « Aller voter, c’est précieux. Il faut montrer l’amour qu’on a pour cet immense privilège que nous avons. »

Je vous invite donc, le 2 novembre prochain, à suivre ce précieux conseil en allant voter.

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