Ces gestes contribuent à réduire l’écart salarial entre hommes et femmes

L’écart salarial entre les hommes et les femmes poursuit sa tendance à la baisse. En 2020, le salaire moyen des Québécoises était 8,1 % inférieur à celui des Québécois. Un chiffre moyen qui est bien imparfait, mais qui démontre tout de même une amélioration de l’équité entre les sexes, surtout quand on considère qu’au début des années 2000, ça tournait plutôt autour de 16 %.

Réparti sur un an de salaire, cet écart peut sembler relativement insignifiant, mais sur plusieurs années, l’écart se creuse davantage. Vous en doutez? Investissez 10 % de votre salaire sur 25 ans pour voir.

Bref, l’écart diminue, mais il est loin d’être disparu. Avant de désespérer, il existe quelques moyens que nous pouvons tous et toutes prendre pour réduire cet écart entre les travailleurs et les travailleuses. En voici quelques-uns :

Le tabou entourant le salaire ne devrait pas exister, car il est tout à l’avantage de l’employeur. Le meilleur moyen de voir si vous êtes payé.e à votre juste valeur, c’est tout d’abord de vous comparer à vos collègues.

Dès leur entrée en poste, les hommes ont davantage tendance à négocier leur salaire, et ainsi, à obtenir un salaire plus élevé. Il n’est souvent pas rare qu’une femme en poste depuis des années découvre que le petit nouveau a un meilleur salaire qu’elle. Le savoir, c’est pouvoir agir.

Bien sûr, quand un des deux partenaires accouche, il a besoin de s’en remettre, d’où le congé de maternité. Mais nous avons la chance au Québec de pouvoir partager entre 28 et 37 semaines de congé parental. Alors pourquoi avons-nous tendance à croire que le congé de maternité dure un an, et que celui du père se termine en quelques semaines?

Pourtant, il y a une foule d’avantages à partager le congé parental, surtout si on recherche l’égalité dans notre couple. Car plus le papa prend du temps avec son enfant, plus il développe un lien avec lui et plus il prend conscience des tâches qu’élever un enfant implique.

L’écart entre le partage des tâches ménagères se creuse souvent à l’arrivée d’un nouveau bébé. La raison, c’est que les pères se trouvent parfois démunis face à toutes ces responsabilités. S’ils profitent du congé parental pendant que maman retourne au travail, ils n’ont pas le choix d’apprendre sur le tas.

Le résultat : une meilleure répartition de la charge mentale en plus d’un papa plus impliqué. En prime, une meilleure répartition du congé parental permet aussi de réduire le fossé entre les deux salaires de la maisonnée.

L’écart salarial n’existe pas qu’au sein d’une même entreprise. Il se définit aussi beaucoup par le fait qu’à diplôme et à formation égale, certains métiers s’avèrent plus payants. Et il est bien malheureux de constater que les métiers dits « féminins » souffrent d’un manque de reconnaissance.

Au début de la pandémie, les infirmières et les travailleurs et travailleuses de la santé étaient nos « anges ». Mais lors des creux de vague, les investissements pour repartir l’économie se sont faits, une fois de plus, dans le béton.

Mais que peut-on faire pour valoriser les métiers féminins ? Eh bien, d’abord et avant tout, nous pouvons encourager ces travailleuses dans leurs revendications. Et nous pouvons aussi, dans notre quotidien, éviter d’exercer une pression supplémentaire sur celles-ci en exigeant une charge émotionnelle qu’on n’exigerait jamais d’un autre type de travailleur. Évitez d’engueuler l’infirmière (la base), n’arrivez pas en retard tous les jours à la garderie (la courtoisie) et participez activement à l’éducation de votre enfant plutôt que de blâmer l’enseignante (le savoir-vivre).

Entre vous et moi, resteriez-vous longtemps dans un milieu de travail toxique? Non, n’est-ce pas ? Un grand nombre de femmes disent la même chose. Mais cette mobilité a un prix. Et il est souvent cher payé.

Selon la loi, tout travailleur ou travailleuse a droit au respect, mais la réalité est tout autre. Une femme sur huit sera agressée sexuellement au travail pendant sa carrière et près de la moitié des femmes qui travaillent dans des milieux à prédominance masculine disent avoir été la cible de comportements inappropriés. C’est énorme, et l’impact psychologique est considérable. Une employée harcelée n’a pas envie de se dépasser, elle cherche plutôt à longer les murs. Et, vous le devinerez, cette stratégie de survie n’est pas très payante pour une carrière.

Les hommes jouent un rôle clé pour prévenir le harcèlement sexuel. Ils sont souvent mieux placés pour dénoncer les comportements de leurs collègues sans en subir les contrecoups. Si vous êtes témoin d’un comportement ou d’un commentaire inapproprié, c’est important de prendre parole.

L’égalité des sexes et l’équité salariale, c’est l’affaire de tou.te.s.