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Célébrer la santé mentale au travail en donnant… un congé de santé mentale?

Pas besoin d’avoir un virus pour avoir besoin de repos.

Par
Sonia Kwemi
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Si la pandémie a fait des ravages sur la santé financière et psychologique de plusieurs personnes, ça nous a au moins permis de remettre en perspective ce qui est important pour nous. Je suis certaine que vous avez vu des articles faisant état du manque de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs. «Be gentle, the whole world is short staffed» [soyez gentil, le monde entier est à court de personnel] est devenue une phrase couramment utilisée dans les industries de service pour demander aux clients d’être compréhensifs.

Dans la même veine, on constate que les gens, pour des raisons de santé mentale, font le choix de quitter leur emploi sans nécessairement avoir de plan et parfois même sur un coup de tête.

Pour prendre un congé maladie ou une pause professionnelle, pas besoin d’être forcément blessé physiquement.

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Quoique encore très peu documentée, cette «nouvelle façon de faire» que j’ai personnellement constatée avant la pandémie, fait ressortir un besoin essentiel: celui d’avoir de temps pour soi et pour réfléchir à ce que l’on veut réellement faire et, surtout, dans quel genre d’environnement. Ça pousse forcément des gens à se recentrer sur soi et surtout à quitter un environnement qui ne permet pas de trouver un équilibre mental.

À mon avis, la pandémie est uniquement un accélérateur d’un phénomène qui pointait déjà le bout de son nez.

Concrètement, qu’est-ce qu’on peut faire?

Il y a quelques semaines, le PDG de Nike, Matt Marrazzo annonçait une semaine de congé pour tous les employés du siège social. «Prenez du temps pour vous reposer, relaxer et passer du temps avec vos proches. Ne travaillez pas», a-t-il imploré. Le géant des chaussures de sport souhaite, avec cette mesure, envoyer un message clair à toutes ses équipes: la santé (mentale et physique) est l’un des piliers de l’organisation.

Le coût des problèmes de santé mentale ou comportementale s’élèvera à 30 milliards d’ici 2030.

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Ce qui est intéressant, c’est que ce geste met en lumière le fait que, pour prendre un congé maladie ou une pause professionnelle, pas besoin d’être forcément blessé physiquement.

La question qui brûle les lèvres de tout le monde: est-ce que c’est une solution réellement rentable pour les employeurs? Et surtout pour les PME.

Je crois que c’est une bonne piste, mais ce n’est pas tout.

Normaliser les congés de santé mentale

Selon le Conference Board du Canada, le coût des problèmes de santé mentale ou comportementale s’élèvera à 30 milliards d’ici 2030. 30 milliards de dollars, guys! Si c’est un problème de société, c’est aussi un problème pour les organisations et nous devons tous mettre la main à la pâte (et dans la poche) afin de proposer des pistes de solutions.

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Les préjugés concernant les troubles psychologiques existent encore et avec des congés de santé mentale, on démocratise le fait que nous avons tous besoin de temps pour prendre soin de nous. Pas besoin d’avoir le pied cassé ou de sortir d’un accident de voiture.

Les environnements de travail doivent impérativement devenir des «safe space» où les employés sauront qu’ils peuvent être vulnérables sans avoir peur des répercussions.

Mais est-ce que tout le monde veut nécessairement que son employeur sache pourquoi il prend un congé? Non! Moi la première. Je me sentirais embarrassée de devoir tout le temps donner des explications.

La solution? Donner une banque de journées de congés personnels flexibles qui inclurait: maladie, pause psychologique, règles douloureuses, ou même «je feel juste pas ce matin». Et spécifier à ses équipes que, pour cette banque-là, elles n’ont pas besoin de fournir de billet médical ou de donner d’explication.

Ça serait un réel pas en avant.

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Célébrer le «me time»

Une autre piste qui pourrait être intéressante serait de célébrer une journée, en la rendant chômée et payée, qui nous pousse à prendre davantage soin de nous. Plusieurs choix s’offrent à nous:

Journée nationale du sommeil: 19 mars
Journée internationale du bonheur: 20 mars
Journée internationale de la lenteur: 21 juin
Journée mondiale de la santé mentale: 10 octobre

Et bien d’autres.

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Et pour terminer, la sensibilisation à travers des activités de développement devrait être offerte à tous les employés de toutes les organisations, peu importe la taille et le domaine. Les environnements de travail doivent impérativement devenir des «safe space» où les employés sauront qu’ils peuvent être vulnérables sans avoir peur des répercussions.

Et même qu’ils se sentent à l’aise de parler de santé mentale avec leur patron.

N’oublions pas que nous avons toujours le choix de la personne pour qui on travaille et que s’engager dans un emploi avec un environnement sain pour nous, c’est sérieux.