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Ce qui se cache derrière les assos de… l’UQAM

L'histoire des objets emblématiques racontée par ses membres.

Par
Cloé Giroux
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L’université, c’est l’endroit où tu arrives enfin à tisser des liens avec des gens qui partagent les mêmes intérêts, nichés ou pas, que toi. Personnellement, je fais partie de la fameuse secte des communications : ça m’a donc fait un grand bien de me balader dans l’UQAM et de provoquer des rencontres avec des étudiant.e.s de domaines différents de celui dans lequel je baigne un peu trop. Cinq associations étudiantes modulaires m’ont accueillie dans leur local pour me jaser d’un objet qui, à leurs yeux, représente bien leur asso et son rapport avec la communauté étudiante.

ABICEP

Il faut se frayer un chemin dans les corridors sinueux du pavillon Hubert-Aquin pour aboutir dans le local de l’Association des baccalauréats interdisciplinaires des champs d’études politiques (ABICEP). J’ai eu droit à une petite leçon d’histoire donnée par Marie-Michelle, étudiante au baccalauréat en communication, politique & société, et Sabine, étudiante au baccalauréat en relations internationals et droit international – aussi mes nouvelles amies – pour comprendre d’où venait le frigo, la pièce de résistance du local.

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En 2015, le baccalauréat en histoire, culture et société – qu’a d’ailleurs complété Gabriel Nadeau-Dubois, figure du printemps érable – a été privé d’une cohorte à cause d’une décision qui aurait découlé d’un conflit avec les professeur.e.s. Le local du programme a donc fermé, ce qui a permis aux autres associations de la faculté de venir y prendre des objets. « Tout avait été laissé tel quel, m’explique Marie-Michelle. On a hérité d’un frigo old school tapissé d’autocollants. Il est iconic, il a traversé l’histoire. »

« Historiquement, on est une asso très politisée, très impliquée dans la vie militante, affirme Sabine. L’ABICEP a été au cœur de plusieurs mouvements dans le passé. Dans les deux dernières années, la COVID a mis un frein au militantisme en général… L’asso n’a pas été épargnée. Depuis la rentrée en présentiel, on se concentre sur l’organisation d’activités socioculturelles, parce qu’on sait que les étudiants et étudiantes en ont besoin et que ça leur fait du bien. »

« C’est super cliché, mais l’asso, c’est une famille, poursuit Sabine. On y trouve des gens qui partagent les mêmes valeurs que nous, qui aiment s’impliquer et être des citoyennes et citoyens engagés. »

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AEMA

Située dans le pavillon des Sciences de la gestion, l’Association étudiante des modules d’administration (AEMA) est basée dans le local d’asso le plus aesthetic que j’ai eu la chance de visiter. Les murs sont peints d’un beau vert avocat, les sofas sont remarquablement propres et le logo de l’asso en néon illumine fièrement le local. Ce n’est que lorsque qu’on s’assoit au fond du local et qu’on se met à observer attentivement l’endroit qu’on remarque le phallus en caoutchouc surnommé Dorice qui règne dans le portique – le local devient alors soudainement moins Pinterest.

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Tyanna et Brian, de bon.ne.s vivant.e.s responsables de l’AEMA, m’ont présentée à la mascotte de l’asso, Klam le dinosaure. L’origine de son nom? Disons que les étudiant.e.s en administration sont assez fêtard.e.s et que les membres tiennent à rappeler l’importance de se protéger des ITSS. D’ailleurs, une boîte de condoms reste disponible dans le local en cas de besoin.

AEDE

Depuis le temps que je rêvais de m’aventurer dans le célèbre pavillon de Design, j’ai enfin osé franchir les portes sur Sanguinet qui mènent vers ce que je considère maintenant comme le plus beau pavillon de l’UQAM. J’ai eu droit à une visite guidée des lieux par Jean-Michel et Marie-Luce, deux étudiant.e.s bien sympathiques en design de l’environnement. La visite s’est terminée au local d’asso de l’Association des étudiant.e.s en design de l’environnement (AEDE), où on a eu la chance de jaser autour du bien apprécié Party Rocker Express, le haut-parleur que s’échangent les cohortes en design d’ateliers en ateliers.

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Étant le seul pavillon de l’UQAM accessible 24 h/24, le pavillon de Design permet aux étudiant.e.s de fréquenter les ateliers à toute heure de la nuit. Le Party Rocker Express, la mascotte de l’AEDE, agit comme soutien moral pour les artistes qui passent de longues heures à travailler sur leurs projets.

AÉÉF

Dans le pavillon Sainte-Catherine, en face de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF), on retrouve le local de l’Association étudiante en études féministes (AÉÉF). Barbara m’a accueillie dans cet espace qui lui sert de safe space. « L’asso me permet de me sentir encore plus impliquée que je le suis déjà dans le mouvement féministe », souligne-t-elle.

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Barbara avait avec elle une pile de livres, et lorsque je l’ai questionnée sur la signification de ces reliques, l’étudiante m’a répondu fièrement que la meilleure façon de léguer des savoirs aux prochaines générations féministes était de le faire par la littérature.

« Les essais féministes ont beaucoup d’importance pour le monde féministe en général, puisque la voix de la femme a longtemps été retirée du monde littéraire à travers les années », explique-t-elle.

AGEC

Je n’avais d’autre choix que de terminer mon circuit de visites en retournant à la maison – à l’Association générale des étudiant.e.s en communication (AGEC). Basé dans le mythique pavillon Judith-Jasmin, le local est une véritable fourmilière d’étudiant.e.s en comm.

« En si peu de temps, je me suis créé tellement de souvenirs dans ce local-là, mentionne Chloé. On danse, on chante, on dort, on travaille, on joue, on jase et on boit (n’en parlez pas aux agents Garda)… L’asso organise des événements pour permettre aux étudiants et étudiantes de s’évader de leurs travaux et de leurs responsabilités d’adultes le temps d’une soirée. Ça permet aussi aux personnes de différents programmes de créer des liens en dehors du contexte scolaire! »

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Le local de l’AGEC regorge d’objets des plus absurdes, alors ça n’a pas été de tout repos pour Chloé d’en choisir un seul pour représenter l’asso.


À l’automne dernier, une des chaises de l’asso a succombé à la pression de plusieurs années d’utilisation. Les membres de l’exécutif ont choisi de garder la patte de chaise brisée afin de l’utiliser comme « bâton de la parole » lors de leurs réunions hebdomadaires. « Ça facilite la communication, ça favorise l’écoute; on étudie en comm après tout! », mentionne Chloé.

Plus que jamais, je me suis rendu compte que plusieurs étudiant.e.s travaillent dans l’ombre pour faire de notre parcours universitaire un moment clé de nos vies.

C’était donc essentiel de redonner à ceux et celles qui bûchent pour qu’on se sente en sécurité dans notre milieu scolaire, qui militent afin que nos droits soient respectés, et qui s’assurent que l’on festoie comme il se doit après la tornade des mi-sessions. Cheers à vous!