En se réveillant ce matin, la planète au complet espérait avoir réponse à l’une des questions les plus importantes du moment: qui sera président des États-Unis? Donald Trump gardera-t-il son poste, ou est-ce que le vice-président Joe Biden montera de grade? Malheureusement, il va falloir s’armer d’un peu de patience avant de le savoir avec certitude.
Malgré le fait qu’on attende encore la fin du décompte des votes, Donald Trump a prématurément déclaré qu’il était victorieux, et s’est vite empressé d’évoquer des procédures judiciaires pour arrêter le décompte. «Franchement, nous avons gagné», a-t-il affirmé à ses supporters, qui se réjouissent à l’idée d’un autre mandat du président, malgré ses innombrables scandales.
L’argent en jeu
Pour certains, par contre, l’enjeu est financier à un niveau très personnel. Bien que la pratique soit illégale aux États-Unis, plusieurs compagnies de paris virtuels offrent de miser sur le candidat qu’on croit l’emportera. Et si les sondages et les votes accordent jusqu’à maintenant la victoire à Joe Biden, c’est le président sortant qui reste le favori des parieurs.
Selon Matthew Shaddick, responsable des paris politiques de la société britannique de paris sportifs et de jeux d’argent GVC, plus d’un milliard de dollars sont en jeu. «C’est deux fois plus gros qu’en 2016, ce qui en fait assurément le plus grand événement politique de l’histoire», a-t-il rapporté à l’Agence France-Presse, ajoutant que la cagnotte pourrait dépasser celle des paris sur le soccer à l’international.
Le besoin de gambler
Cela pourrait s’expliquer par le fait que la pandémie mondiale du COVID-19 a forcé l’annulation de plusieurs événements sportifs majeurs. Notamment, les parieurs habituels n’ont pas pu cette année parier sur les Jeux olympiques d’été, les Grands Prix de Formule 1, ou encore Wimbledon. La plateforme BetOnline.ag a même révélé la semaine dernière que les paris politiques avaient déjà dépassé les montants pariés lors du Super Bowl, cette année.
Les Américains sont des parieurs notoires et plusieurs se tournent vers des sites web hébergés à l’extérieur des États-Unis pour parier sur l’enjeu politique de la présidence. C’était même possible de le faire au Québec en 2016. En effet, la plateforme Mise-O-Jeu offrait alors la possibilité de parier sur l’élection présidentielle. Et l’année suivante on pouvait parier sur si le président Trump, déjà fortement impopulaire à l’époque, allait être sorti de la Maison-Blanche avant le 1er mai 2018.
Une initiative qui n’avait pas du tout plu au gouvernement du Québec de l’époque, qui avait ordonné à Loto-Québec de retirer cette proposition.
Est-ce que l’argent a raison?
Qu’est-ce que les tendances de gambling peuvent nous dire sur le dénouement possible de la joute Biden vs Trump? Pas grand-chose, cette fois-ci. Comme l’explique Shaddick, le gambling est un marché Trumpiste, qui se base beaucoup plus sur les tendances des réseaux sociaux que sur les sondages pour placer ses paris. Après tout, les sondages de 2016 plaçaient Hillary Clinton loin devant Donald Trump, dont la victoire a surpris plusieurs. «D’un autre côté, la gauche libérale est encore traumatisée de sa victoire et ne veut pas risquer son argent», estime l’expert, ajoutant que les mentalités sont différentes dans le monde des paris.