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Bonne nouvelle: les mauvaises habitudes de pandémie pourraient disparaître tout seul
Nous avions de grandes ambitions au début de la pandémie. Le temps s’allongeait, les heures perdues dans le trafic nous étaient finalement rendues. Et nous voulions les exploiter à fond. À la fin de cette pandémie, on pensait pouvoir courir un marathon, atteindre l’autonomie alimentaire, apprendre un nouvel instrument de musique…
Qui aurait cru que l’un des moments les plus angoissants de notre vie ne serait pas si bénéfique que ça pour notre style de vie? Quelle surprise!
Nos premières journées de télétravail commençaient sur les chapeaux de roues au petit matin, après un déjeuner complet et un changement de tenue. On a déchanté un peu. Après quelques semaines de frugalité et d’idéaux, la réalité a frappé. Nous non plus, on n’a pas pu résister à l’appel du combo legging-coton ouaté. Maintenant, le cadran sonne cinq minutes avant le début du shift et on consulte nos courriels en déjeunant. On enlève notre pyjama passé midi.
C’est pareil pour nos finances personnelles. Au début, nous nous réjouissions de voir que nos dépenses avaient grandement diminué. Ceux qui ont conservé les mêmes revenus espéraient voir leurs épargnes grimper. Les autres se consolaient en se disant qu’au moins, ils pouvaient retarder le moment de bascule.
Prenez une pincée d’angoisse, une tasse de solitude et un soupçon d’ennui et vous obtiendrez quelqu’un qui se laisse séduire par la promesse d’une livraison gratuite.
Mais ça, c’était sans considérer notre plus belle qualité humaine, celle de toujours trouver une solution pour s’acheter des cossins. Le CEFRIO rapportait que de 28 à 60% des répondants ont augmenté leurs achats en ligne pendant la pandémie. Le taux d’adoption du commerce en ligne atteint des sommets. Ceux qui se montraient réticents au changement l’ont finalement accueilli à bras ouverts.
Pour plusieurs, l’achat en ligne est cependant devenu compulsif. Prenez une pincée d’angoisse, une tasse de solitude et un soupçon d’ennui et vous obtiendrez quelqu’un qui se laisse séduire par la promesse d’une livraison gratuite.
Les dépenses gourmandes
Nos finances ont aussi été mises à mal par une autre mauvaise habitude. Oui, oui, je parle bien de celle qui justifie vos achats de vêtements en ligne, une taille au-dessus. Nous sommes nombreux à être retombés dans l’alimentation de notre enfance. Les ventes de Oreo ont grimpé de 30% pendant la pandémie, tout comme les Doritos et les soupes Campbell. Nous avions besoin d’être réconfortés, mais sans la bonne soupe de maman, Campbell est venu à la rescousse.
Sans grande surprise, les ventes d’alcool et de cannabis ont aussi augmenté de 10 à 20%. Devant la perspective de vivre la fin du monde à jeun, plusieurs ont fait des réserves.
Le point commun de tous ces éléments, ce n’est pas uniquement leur maigre valeur nutritive, mais aussi leur coût. Grignoter et boire un verre tous les jours, ça ne fait maigrir que le portefeuille. Ces achats sont aussi impulsifs. Peu de gens budgètent leur gourmandise.
Nous voici donc un petit peu plus gros, un petit peu plus paresseux et un petit peu moins riches.
NOUVEL environnement, NOUVELLES habitudes
Pendant la guerre du Viêtnam, plusieurs soldats américains ont pris une très mauvaise habitude: consommer de l’héroïne. La situation était telle qu’elle était qualifiée d’épidémie. À la fin de la guerre, l’inquiétude grandissait. Qu’allait-on faire avec tous ces toxicomanes qui revenaient du front?
En 1971, une étude menée auprès de 13 760 soldats indiquait que 43% d’entre eux avaient consommé de l’héroïne au Viêtnam. Un an plus tard, seulement 10% avaient consommé de l’héroïne dans l’année et seulement 1% se décrivaient comme dépendants.
Le grave problème de toxicomanie pressenti par le gouvernement américain s’est finalement réglé de lui-même, mais pourquoi?
Parce que la qualité de l’héroïne n’était pas la même, parce qu’il devenait très difficile de s’en procurer et que contrairement à ce qui était offert au Viêtnam, l’héroïne américaine devait être administrée par injection plutôt qu’inhalée.
Le contexte dans lequel ces soldats consommaient leur drogue avait grandement changé une fois de retour au pays. C’était suffisant pour sevrer la majorité d’entre eux.
Nous ne sommes pas des soldats au front qui ont vu des atrocités, mais les circonstances qui nous entourent depuis quelques semaines sont loin d’être habituelles. C’est la raison pour laquelle je vous invite à ne pas trop vous culpabiliser. Avec le déconfinement, parions que certaines mauvaises habitudes disparaîtront d’elles-mêmes. Le retour au travail et à la normale signifiera, pour beaucoup, le retour aux lunchs et aux vêtements propres.
Mais d’ici là, ce n’est peut-être pas une mauvaise idée de mettre sa carte de crédit au congélateur…