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Bio? Équitable? B-Corp? On démêle les certifications pour vous
« ISO », « fair trade » et « bio » sont des termes qui avaient particulièrement la cote dans les épiceries et les émissions de cuisine il y a environ une quinzaine d’années. Depuis, des variantes jouent du coude pour vous convaincre qu’elles sont tout aussi bonnes, sinon meilleures que leurs voisines.
Résultat : pas facile de s’y retrouver parmi les étiquettes de certification de produits offerts dans les commerces. Entre les fraises équitables, le miel bio ou les graines de citrouilles emballées par une entreprise certifiée B Corp, on démystifie pour vous les principales appellations.
Fair trade ou produit équitable
Parmi les produits de certification équitable qu’on rencontre le plus souvent sur les étalages figure le café. Fut un temps, il me semble, où je ne pouvais pas me promener dans un café indépendant sans voir affiché quelque part à quel point l’établissement était fier de servir un produit équitable venant du Brésil ou du Kenya.
Le commerce équitable s’organise autour de quelques principes : aider les petits producteurs marginalisés à accéder au marché, forger des relations commerciales durables et équitables, sensibiliser les consommateurs et consommatrices et aider les producteurs à développer des compétences et des ressources pour améliorer leur condition de vie.
En résumé, le commerce équitable propose une plus grande équité dans la façon de brasser des affaires.
Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire concrètement? Forger des relations commerciales durables et équitables, par exemple, consiste à s’assurer que tout le monde est payé convenablement, que le prix du transport et autres coûts de production n’ont pas été gonflés de façon à pénaliser les marchands, que les ressources naturelles ne sont pas exploitées à outrance, entre autres.
En résumé, le commerce équitable propose une plus grande équité dans la façon de brasser des affaires : une plus grande équité entre commerçants de pays occidentaux et commerçants de pays en voie de développement, entre ouvriers des pays pauvres et acheteurs des pays riches, etc.
Ainsi un atelier d’artisanat au Mexique peut employer des femmes monoparentales qui fabriquent des sacs et de l’autre côté de la chaîne transactionnelle, la clientèle participe à la réinsertion de femmes à l’emploi. Servir une bonne cause tout en ayant un look fashion, bref, c’est gagnant-gagnant.
Aujourd’hui, l’Association mondiale du commerce équitable regroupe plus de 350 organisations et 54 % des postes séniors sont occupés par des femmes.
Les organismes de certification et les organisations du mouvement équitable garantissent que les critères du commerce équitable sont respectés.
Quant au logo apposé sur l’emballage du produit, il certifie que celui-ci répond aux critères établis sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.
Bio
Plus besoin de se pointer dans un Rachelle-Béry ou autre magasin spécialisé pour avoir accès à une variété de produits biologiques. De nos jours, on les retrouve plus facilement dans la plupart des épiceries traditionnelles.
Au Canada, les normes bios interdisent les OGM dans les semences, la nourriture destinée aux animaux et les ingrédients.
La production biologique est un système d’agriculture qui enrichit et maintient la fertilité du sol sans utiliser des pesticides ou des engrais synthétiques et toxiques. C’est une pratique qui encourage la biodiversité ainsi que les techniques qui réduisent les effets négatifs sur l’environnement (et les animaux).
Au Canada, les normes bios interdisent les OGM dans les semences, la nourriture destinée aux animaux et les ingrédients – les arômes, colorants et agents de conservations artificiels.
Que ce soit par souci de se nourrir plus sainement ou d’encourager des producteurs locaux, les aliments bios sont de plus en plus populaires au Québec, mais leur prix en rebute encore plus d’un.e, même si l’écart des prix entre les produits bios et traditionnels diminue depuis quelques années.
Cette différence s’explique pourtant par le mode de production du « bio », qui est plus coûteux étant donné les exigences des producteurs et consommateur.trice.s, de quoi faire réfléchir ceux et celles qui hésitent entre quelle grappe de bananes choisir au supermarché.
Et B-Corp là-dedans?
B-Corp est un mouvement international qui rassemble plus de 4000 entreprises de toutes tailles et tous secteurs dans 74 pays.
Le but des entreprises certifiées est de voir au-delà des profits pour regarder l’impact positif qu’elles peuvent avoir sur le monde. L’urgence climatique et le désir d’évoluer vers une économie plus inclusive sont au cœur de leurs préoccupations. Les questions de diversité et d’inclusion font également partie intégrante de leurs bonnes pratiques.
La certification B-Corp est aux affaires ce que la certification équitable (fair trade) est aux produits alimentaires.
Une compagnie B-Corp est une entreprise qui cherche, par le biais des services ou produits qu’elle offre, à avoir un impact positif dans la résolution de problèmes sociaux et environnementaux.
Pour vous expliquer simplement, la certification B-Corp est aux affaires ce que la certification équitable (fair trade) est aux produits alimentaires.
Une panoplie de compagnies québécoises et canadiennes détiennent cette certification, de Patagonia Vancouver à Prana, en passant par la plateforme de mode locale Goodee et Animikii, première entreprise autochtone certifiée B-Corp au Canada.
ISO
L’International Organization for Standardization définit la certification ISO comme une procédure par laquelle un organisme de certification donne une assurance écrite qu’un produit, un processus ou un service est conforme aux exigences et répond aux attentes des client.e.s. En d’autres mots, la certification ISO est un signe que l’entreprise favorise l’adoption de pratiques exemplaires, reconnues à l’échelle internationale.
Il existe quatre types de normes ISO, donc quatre types de certifications.
De manière plus générale, les normes ISO englobent les normes de la gestion d’une entreprise. Il y a toutes sortes de normes qui régissent les pratiques de gestion telles que la gestion de la qualité à la performance environnementale, comment est traitée la sécurité de l’information, la salubrité alimentaire et la santé et la sécurité des employé.e.s au travail.
Si on regarde du côté de la certification qui se concentre sur le système de gestion environnementale ou du système de gestion de l’énergie, l’entreprise s’engage à établir des objectifs pour réduire sa consommation d’énergie, mettre en place des politiques d’efficacité énergétique, etc.
Les normes ISO concernent aussi le système de gestion de la qualité, ce qui est en lien avec l’amélioration du service à la clientèle et le bien-être des employé.e.s. Enfin, les normes ISO se penchent aussi sur la gestion de la sécurité des denrées alimentaires, c’est-à-dire qu’elles assurent que la compagnie ne vend pas des trucs périmés ou de la bouffe empoisonnée. Vous voyez le concept.