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Avoir une chouette comme Harry Potter, c’est pas si chouette
Pendant la grève de Postes Canada, je me suis ramassé avec une couple de lettres importantes que je devais expédier et j’allais quand même pas me déplacer pour aller les livrer en mains propres.
J’avais trois options: un courrier à vélo, FedEx ou bien un pigeon voyageur.
Je trouve ça pas pire un pigeon, mais ça fitte pas tellement avec mon style et c’est plus difficile à attraper que ce qu’on voit dans les films.
Je me suis dit que ça serait un meilleur fashion statement si j’avais un hibou comme Harry Potter.
C’est un harfang des neiges, change my mind
Spoiler alert, Hedwige c’est pas une chouette, c’est un harfang et les harfangs sont des hiboux. Swag.
Avant l’arrivée de l’univers de Harry Potter, pour beaucoup de monde au Québec, le Harfang des Neiges, c’était juste une boîte en carton avec une poche de quatre litres de vin cheap. Disponible en rouge et en blanc. Bref.
Avant l’arrivée de l’univers de Harry Potter, pour beaucoup de monde au Québec, le Harfang des Neiges, c’était juste une boîte en carton avec une poche de quatre litres de vin cheap.
Du haut de mon arrogance occidentale et de ma propension pour la culture geek, je me suis demandé si c’était possible d’avoir un tel oiseau chez nous et de l’entraîner à transporter des messages: genre, aller chercher un papier du médecin pour motiver mes absences.
Et surtout, combien ça coûte.
Premièrement, est-ce que c’est légal?
En fouillant dans les règlements municipaux de la ville de Montréal, j’ai réalisé que rien n’interdisait d’avoir un oiseau de proie chez soi. Par contre, il est interdit d’avoir en sa possession des créatures cutes telles qu’une caille, une pintade ou une autruche.
Sur le site du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec, j’ai appris que pour un harfang, ça prend une volière de 15 mètres cubes. Wait a minute, c’est tu aussi grand que ma chambre, ça? Harry garde Hedwige dans une cage tellement petite, je devrais envoyer la SPCA chez lui. C’est pas parce qu’il est magicien qu’il peut faire n’importe quoi.
Je suis allé faire un tour à l’animalerie, mais à ma surprise, pas d’oiseau de proie en vente. Ce qui est loin d’être le cas en Inde, où la popularité de Harry Potter a été pointée du doigt pour l’augmentation du trafic de hiboux.
J’ai décidé de fouiller un peu plus le sujet. Après avoir parlé avec Maude Cyr de l’Association québécoise des fauconniers et autoursiers, j’ai appris qu’avoir un Hedwige, c’est pas mal plus compliqué que je pensais.
Chouette ou bad trip?
Elle m’a expliqué qu’il existe un cadre légal assez restrictif autour de la possession de ces rapaces et que ça se passerait certainement pas comme dans Harry Potter.
Les enfermer dans un lieu clos, ça finirait probablement en beef comme dans le stationnement d’une boîte de nuit de Laval.
Elle m’a dit que, contrairement à ce qu’on voyait dans les films, ces oiseaux-là sont solitaires et qu’ils ne passeraient jamais du temps tous ensemble comme on le voit dans la grande salle de Poudlard ou dans la volière sur le toit de l’école. Apparemment, seuls les oiseaux en couples ont ce genre de proximité. #couplegoals
Les enfermer dans un lieu clos comme ça, ça finirait probablement en beef comme dans le stationnement d’une boîte de nuit de Laval.
C’est aussi avec cette spécialiste que j’ai appris que, bien que je pourrais avoir un harfang des neiges chez nous, il n’irait pas chercher mon courrier et il me défendrait jamais contre les Mangemorts. RIP Hedwige.
J’apprends surtout que, si je veux un tel ami à plumes, je vais me faire plumer (tou toum tiss).
Le prix des souris
On parle ici de 1000 à 10 000 dollars pour l’oiseau, même chose pour la volière, et entre 1500 et 3000 dollars pour l’équipement de base. Sans compter les 1200 dollars de bouffe par année et un autre 1000 dollars pour le permis, le vétérinaire et la formation pour s’en occuper.
Donc, entre 5 700 et 25 200 dollars comme projet. Ouin.
À bien y penser, si j’avais ce genre de budget, je serais probablement mieux de cotiser à mes REER.
Aussi, c’est un domaine dans lequel on doit constamment parfaire ses connaissances pour bien prendre soin de l’oiseau, assurer son bien-être et sa santé, et que l’espace qu’on lui offre est adéquat.
Sans compter que la créatrice de Harry Potter, J.K. Rowling, a imploré les amateurs de hiboux de les laisser voler en liberté.
En fin de compte, je pense pas être à la hauteur pour m’occuper d’un hibou. J’arrive même pas à prendre soin de mes plantes artificielles. Et de toute façon, la grève de Postes Canada est terminée depuis longtemps.