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Avoir 25 ans et gérer trois jobs en même temps
J’ai 25 ans et j’ai trois emplois. Pour les curieux, je suis rédactrice, coordonnatrice pour un média numérique et éditrice de contenu web. Tout ça, en tant que travailleuse autonome.
Je gère un horaire où j’ai des quarts de travail de huit heures certains jours, des deadlines pour des articles à respecter, des entrevues à caser, de la révision de texte, de la gestion de communauté et beaucoup (beaucoup) de courriels à envoyer dans mes temps libres. Des fois, ça fait des journées de 13-14 heures, des nuits blanches et des rushs de plusieurs semaines de suite. Mais ça fait aussi des brunchs à 11h le mercredi et de longs week-ends à l’extérieur de la ville.
Avec le «gig economy», soit la prévalence des contrats à court terme ou du travail à la pige plutôt que des emplois permanents, ce n’est pas rare de croiser des jeunes qui vivent la même situation que moi. Plusieurs ont un emploi pour payer le loyer, et mènent un (ou plusieurs) projet(s) on the side par passion ou pour faire avancer leur carrière. C’est normal de travailler au St-Hubert pour pouvoir partir en tournée avec un band et vendre des illustrations sur Instagram.
Sauter d’une gig à l’autre, ça aide à toujours être stimulé intellectuellement et à garder la flamme. Mais ça signifie aussi vivre dans l’instabilité financière, attendre des chèques pendant des semaines, voire des mois, et écrire des courriels de rappel à des comptables ou des patrons pour arriver à la fin du mois. Au moins au début.
Si, comme moi, votre emploi du temps ne rime pas avec «poste permanent à temps plein», ça peut faire peur au début. Voici trois trucs qui m’auraient sauvé bien des soucis quand j’ai commencé, il y a quelques années.
1 – Organisez-vous
Ça peut sembler vraiment simple comme truc, mais être organisé, ça sauve ben du trouble et ben du stress dans la vie de tous les jours. L’important, ce n’est pas tant le système que d’avoir un système.
Un agenda qu’on aime utiliser, des listes qui nous permettent de voir le travail à accomplir et les deadlines à respecter, une façon de gérer ses courriels, tout ça aide énormément à être productif. Par exemple, j’ai arrêté de répondre tout de suite aux courriels qui n’étaient pas urgents. Je me booke des périodes dans la journée pour répondre en bloc à tout ce qui niaise dans mon inbox. Comme ça, je suis moins distraite pendant la journée.
2- Vous avez le droit de dire non
C’est sûrement le truc le plus important de cette liste, et celui avec lequel je struggle toujours encore aujourd’hui. Quand on me propose un quart de travail de plus, un nouveau contrat ou un truc de dernière minute, j’ai toujours tendance à dire oui, puis à m’arranger avec les dégâts après. Partiellement parce que, quand on est travailleuse autonome, la peur de manquer d’argent n’est jamais trop loin. Mais aussi, on ne veut pas déplaire aux employeurs pour qu’ils continuent de nous donner du travail.
Dire «non», c’est parfaitement acceptable. Quand le projet n’est pas intéressant, quand les deadlines sont trop serrés ou juste quand on a besoin de repos. C’est rough au début, mais plus on le fait, plus ça devient facile.
C’est aussi important de laisser savoir aux employeurs qu’on n’est pas disponible en tout temps et d’établir ses propres limites. Sinon, c’est très facile de se retrouver à travailler en malade pendant des semaines et de quand même se sentir mal parce qu’on n’a pas pu donner assez d’attention à l’un ou l’autre des projets sur lesquels on travaille.
3 – Demandez de l’aide
Demander de l’aide, poser des questions, ça va de soi pour les tâches à accomplir, mais c’est aussi important pour des trucs comme la comptabilité et la gestion d’entreprise. Au bout du compte, ton temps vaut de l’argent et ça coûte beaucoup moins cher d’engager quelqu’un qui s’y connaît que de se casser la tête avec Revenu Québec ou de faire une erreur qui peut revenir te hanter.
Demander de l’aide, ça peut aussi vouloir dire aller consulter ou prendre une pause si le travail commence à affecter notre santé mentale. Le burnout, l’anxiété et la dépression sont fréquents chez les travailleurs autonomes. Prendre soin de soi, ce n’est pas un luxe.
L’important, c’est d’établir ses priorités et la priorité #1 devrait toujours être notre bien-être. Être ambitieux c’est hot en maudit, mais c’est le fun de pouvoir profiter de la vie qu’on se crée aussi.