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Atteindre des sommets : l’évolution de l’équipement de ski dans le temps

Discussion d’un duo père-fille témoin du perfectionnement du matériel de ski, des années 60 à aujourd’hui.

Par
Hugo Bastien
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Jadis réservé à une certaine élite sportive, le ski alpin s’est grandement démocratisé ces dernières décennies, notamment grâce à l’évolution de l’équipement. L’athlète dispose maintenant d’un arsenal qui se perfectionne d’année en année : plus sécuritaire et léger, il améliore autant la performance de l’expert que celle du néophyte.

Afin de comprendre en quoi l’évolution de l’équipement a facilité la pratique du sport, nous nous sommes entretenus avec Hans et Giverny Welsch, un duo père-fille qui cumule plus de 80 ans d’expérience sur des skis, et 50 ans en enseignement du sport. Ils survolent pour nous l’évolution du matériel employé par les skieurs d’une génération à l’autre tout en nous rappelant que le secret pour être performant est à la jonction du progrès et de la technique!

Crédit: Sophie Corriveau
Crédit: Sophie Corriveau
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Premières neiges

Dans la famille Welsch, le ski est quelque chose à quoi on est initié très jeune. Le premier souvenir de glisse de Hans, fils de parents allemands ayant immigré au Québec après la Seconde Guerre mondiale, remonte à ses trois ans. Comme il est maintenant âgé de 63 ans, il peut se targuer d’avoir plus de 60 ans d’expérience dans la discipline!

« Mes premières expériences se sont passées au Québec, au mont Habitant. Dans ce temps-là, on remontait la pente en s’agrippant à une corde qui nous tirait en haut. Ensuite, comme on n’avait pas beaucoup d’argent dans notre jeunesse, on skiait sur des bancs de neige en se faisant tirer par une voiture. Ça ne passerait plus aujourd’hui », dit-il en riant.

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Hans se prend rapidement d’une passion pour ce sport et, issu d’une famille modeste, tente par tous les moyens de dévaler des montagnes pour pas cher durant sa jeunesse. « Au secondaire, j’ai fait partie de l’équipe de ski de mon école. J’ai fait des courses, du slalom, du ski acrobatique. À 14 ans, je me suis joint à la Coca-Cola Patrol, à La Réserve, et on assistait des patrouilleurs. Puis, finalement, trois ou quatre ans plus tard, je suis devenu moi-même patrouilleur. Et la station m’a éventuellement demandé de devenir moniteur. »

Crédit: Sophie Corriveau
Crédit: Sophie Corriveau
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Cette fibre pédagogique qu’il exploite en enseignant la discipline dès 1978 se transmettra ensuite à ses enfants, dont Giverny Welsch, aujourd’hui étudiante en danse contemporaine et âgée de 29 ans. Son premier souvenir de glisse remonte à ses quatre ans : « Mes parents ont vu que j’avais une affinité avec les sports, alors ils m’ont encouragée là-dedans. C’est mon père qui m’a fait découvrir le ski, dans les Alpes, en Autriche », nous confie Giverny.

« Elle n’avait pas le choix! », blague Hans. « J’avais attaché des cordes de bungee à une ceinture de patrouilleur que je lui avais mise. Comme ça, je pouvais faire mon slalom en arrière et elle pouvait se laisser aller en ligne droite en avant. »

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Après cette initiation « forcée », Giverny a eu la piqûre, comme son père, et n’a jamais arrêté depuis. « C’est devenu une affaire de famille parce que mes sœurs ont embarqué dans le ski elles aussi. On est ensuite toutes devenues monitrices à La Réserve, où mon père avait déjà été moniteur dans le passé. »

Crédit: Sophie Corriveau
Crédit: Sophie Corriveau

C’était au temps des skis droits…

Mais bien qu’ils aient en commun une exposition précoce à ce sport, Giverny et Hans ont vécu des expériences de descente bien différentes en grandissant, notamment à cause de l’évolution du matériel.

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À l’époque où Hans commence son parcours de skieur, l’arsenal auquel il a accès est plutôt modeste. Tuque, gants, skis droits, bâtons… : « c’était pas les gros chars », comme on dit. Surtout que ses skis sont fondamentalement différents de ceux avec lesquels sa fille a débuté : ils sont longs et droits, et ont une pointe recourbée. « À l’époque, pour arriver à tourner, on devait s’exercer à effectuer la séquence “flexion-extension-pivot”. Ça rendait l’enseignement du sport assez technique. »

Crédit: Sophie Corriveau
Crédit: Sophie Corriveau
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Dans les années 90, la mise en marché des skis paraboliques a changé la pratique du sport, le rendant plus accessible aux néophytes : « C’est incroyable à quel point ces skis-là sont performants. Ils sont plus courts, plus stables, et ça ne prend presque rien pour mordre dans la neige. Les gens ont dû s’adapter parce que les virages qu’ils faisaient étaient rendus trop efficaces. Et tu pouvais maintenant enseigner à quelqu’un à skier en trois jours, puis le laisser s’amuser ensuite », se remémore Hans.

Giverny, qui a utilisé presque toute sa vie des skis paraboliques, se souvient de la révolution, à l’époque : « On VOULAIT avoir des skis paraboliques, mais surtout pour suivre la mode. On voulait la dernière bébelle. »

Crédit: Sophie Corriveau
Crédit: Sophie Corriveau
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Pendant un moment, Hans se désole un peu de l’aspect « couteau à double tranchant » des skis paraboliques, qui, bien qu’ils permettent aux gens de skier plus facilement, font parfois oublier l’importance de la technique. « Quand vient le temps de faire des bosses, de la poudreuse ou du ski de printemps, il faut pouvoir skier à l’ancienne. La séquence flexion-extension-pivotement est donc importante à maîtriser pour pouvoir être performant avec des skis paraboliques dans des conditions plus difficiles. »

Avec pas d’casque

Autre élément ayant récemment émergé dans l’histoire du sport : le casque. Cette apparition est tellement récente que même Giverny s’en souvient : « Je me souviens que le casque est devenu obligatoire dans les snowparks en premier. C’est récent, quand même. »

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Dans son jeune temps, Hans et ses compatriotes se protégeaient avec une tuque… ou rien du tout! « À l’époque, PERSONNE n’avait de casque, même pas pour faire du ski acrobatique. C’est venu un peu à la même époque qu’on s’est mis à porter des casques en vélo. D’ailleurs, encore aujourd’hui, le casque n’est pas obligatoire pour skier au Québec. Mais il y a plein d’avantages à porter un casque, outre la sécurité. Entre autres : c’est plus chaud! »

Avec le temps, l’équipement évolue donc pour devenir plus léger et plus sécuritaire. Certains bâtons se détachent plus facilement de la main de l’athlète pour éviter les blessures lorsqu’ils restent pris dans la neige. Les lunettes sont maintenant doublées, pour réduire la condensation. Mais le plus gros changement en matière de sécurité accrue touche les bottes, comme nous l’explique Hans : « Le problème avec les bottes, c’est qu’elles étaient vraiment hautes à l’époque. Alors c’était plus facile de se débarquer le genou en perdant l’équilibre. Maintenant, les bottes sont plus courtes, plus légères. On a aussi beaucoup amélioré les fixations pour réduire le nombre de blessures. »

Crédit: Sophie Corriveau
Crédit: Sophie Corriveau
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Trouver botte à son pied

Comme on peut le constater, la liste du matériel nécessaire pour pratiquer ce sport est un peu intimidante : ski, bottes, casque, lunettes, bâtons… Celui qui veut s’acheter son propre équipement pour se lancer officiellement dans le sport, ou juste l’essayer, s’y perd facilement.

Crédit: Sophie Corriveau
Crédit: Sophie Corriveau

Alors, par où commencer? Une fois qu’on a nos skis, quelle pièce d’équipement mérite de se greffer à notre arsenal? Selon Hans et Giverny, la réponse est évidente : les bottes. « Avec le temps, elles se moulent à tes pieds. Si t’es bien dans tes bottes, tu vas être bien partout. »

Crédit: Sophie Corriveau
Crédit: Sophie Corriveau

«Faire du sport l’hiver, ça rend la saison beaucoup plus cool que si tu la passes à attendre le retour de l’été.»

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Giverny y va d’un dernier conseil : « C’est important aussi de bien choisir ses vêtements. Avoir une bonne cagoule, de bons gants… idéalement, même des mitaines, et surtout, une bonne paire de bas chauds, des combines… » Bref, le genre d’articles qui peuvent servir dans tous les sports d’hiver, et qui permettent de profiter de la saison peu importe l’activité, comme nous explique Hans : « Faire du sport l’hiver, ça rend la saison beaucoup plus cool que si tu la passes à attendre le retour de l’été. »

Surtout que la discipline du ski a grandement évolué ces dernières années et s’est beaucoup diversifiée : freeride, freestyle, hors-piste, ski de bosses, etc. Dans le cas de Giverny, la passion pour la glisse l’a amenée à s’intéresser au ski touring, ou ski de randonnée, une sorte de discipline hybride entre le ski alpin et le ski de fond.

Crédit: Sophie Corriveau
Crédit: Sophie Corriveau
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« J’ai découvert le touring au mont Washington. Là-bas, j’ai vu des gens grimper la montagne… mais en ski. C’était la première fois qu’on voyait quelque chose du genre, et le côté cardiovasculaire m’a tout de suite intéressée. »

Curieuse, elle s’est mise à faire des recherches sur cette branche du sport. « Je me suis rendu compte que l’équipement était super polyvalent. Alors même s’il est plus cher à l’achat, au final il revient moins cher parce qu’il se rentabilise rapidement, étant donné sa polyvalence. »

«Au bout du compte, le but, c’est d’avoir du plaisir.»

Pour les passionné.e.s, acheter son propre matériel devient donc le choix logique à faire puisque c’est un investissement. C’est encore plus vrai pour les experts, qui recherchent un équipement de qualité qui durera longtemps.

Et si vous faites partie de ceux et celles qui seraient tentés d’essayer les sports de glisse, sachez que l’essentiel est d’y aller à son rythme, comme nous le rappelle Hans : « Descendre à son rythme, c’est important, car sinon tu pourrais te blesser ou avoir une mauvaise expérience. Au bout du compte, le but, c’est d’avoir du plaisir. »

Sur ce, bonne exploration, et on se rejoint au remonte-pente.

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