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Après une semaine à méditer, je commence à comprendre pourquoi les gens aiment ça!
Je me souviendrais toujours de la fois où je me suis fait dire: «Tu devrais lire un livre qui s’appelle, Je pense trop» par mon professeur de gestion de carrière à l’École nationale de l’humour après que je lui ai parlé de toutes les idées qui me trottaient en tête.
Et quand je fais ça, c’est toujours une catastrophe. On me dit souvent que je parle très vite. Quand j’ai trop d’idées en même temps, tout se bouscule dans ma bouche, je m’enfarge et je fais rire de moi à la télé nationale.
C’est pour ça que, lorsque je me suis mis à la méditation la semaine passée, je pensais que ça allait magiquement calmer mes pensées et que j’allais devenir zen pour une fois dans ma vie.
Erreur!
La pression de bien faire
J’ai écouté tous les conseils que vous m’avez offerts. Certains étaient trop poussés pour un néophyte comme moi, d’autres extrêmement utiles. Merci!
Les suggestions les plus pratiques furent celles me donnant les outils les plus tangibles: les applications. La première que j’ai testée fut Petit Bambou. Je me suis dit que comme j’écris pour un média francophone, ça serait le fun de pouvoir parler d’une application que tous nos lecteurs pourraient comprendre.
J’ai arrêté après deux jours. C’est pas toi Petit Bambou, c’est moi. Tu peux juste pas me poser des questions dans ta séance méditative. Ça m’envoie dans un tourbillon d’anxiété à essayer de trouver la bonne réponse.
Je le sais que c’est niaiseux, mais pour moi, il y a un monde de différence entre «notez la sensation dans votre gros orteil gauche» et «quelle est la sensation dans votre orteil gauche?». Dans la formule interrogatoire, j’ai l’impression de tomber dans un quiz télé et ça fait passer mon stress de zéro à mille d’un seul coup: «Euh! Ben là, je sens rien. C’est tu ça la bonne réponse? C’est-tu normal? Est-ce que je fais bien ça? Pouvez-vous répéter la question? Est-ce que je peux appeler un ami? Est-ce que je peux utiliser mon ricochet?»
Disons que c’est tout sauf relaxant. Et après, je me trouve poche de mal méditer.
Ça me stresse de méditer!
Ensuite je suis tombé dans Headspace qui offre aussi de méditer en français. L’affaire, c’est que c’est difficile pour moi d’atteindre un état méditatif dans ma langue maternelle.
Du temps où j’étais actuaire, j’accomplissais des calculs mathématiques complexes tout en écoutant des podcasts en français. En essayant de méditer dans la langue de Molière, je tombe dans la lune. Mais pas la bonne lune, celle où je ne pense à rien et que je laisse mon esprit voguer. Non. Genre tomber dans la lune où je réfléchis à plein d’affaires en même temps, ce qui est exactement l’opposé de l’objectif.
J’ai donc changé ma langue de méditation à l’anglais. Sur une même note, je pense qu’on peut me diagnostiquer un problème de concentration, dis-je en ayant 25 onglets d’ouverts sur mon ordinateur et dans ma tête.
J’ai ensuite médité avec Headspace en anglais durant quelques jours et j’ai fini par aimer ça. Après une session de huit minutes, j’avais l’impression de me réveiller d’une courte sieste de 20 minutes. J’avais gagné 12 minutes! Yes!
J’ai aussi un problème de productivité, dis-je en travaillant sur six projets en même temps sur mon ordinateur et dans ma tête.
Le NOUVEAU FOMO
Une fois que j’ai découvert mon aisance avec Headspace, j’ai remarqué toutes les autres applications de méditation sur mon téléphone et j’ai été attaqué par le nouveau FOMO: Fear of meditating out.
C’est bien Headspace, mais s’il y avait mieux? Si Waking Up ou Calm étaient meilleurs pour moi? Alors j’ai passé deux jours avec Waking Up et c’est tout aussi approprié pour moi.
À travers tous ces essais, je commence enfin à comprendre l’intérêt de méditer!
Maintenant, passons aux questions existentielles que je me posais la semaine dernière:
1—Est-ce que c’est pour moi?
Initialement, j’aurais cru être le pire candidat pour la méditation comme mon cerveau est aussi actif qu’une fourmilière. Il faut simplement tester plusieurs techniques pour trouver celle qui nous convient.
C’est une bonne nouvelle: on peut trouver la bonne technique pour soi en faisant ses recherches. Et quand je parle de faire ses recherches, je ne parle pas de tomber sur des vidéos de conspirationnistes qui nous disent que les tours de 5G nous donnent la COVID.
Si vous vous êtes rendus là, vous êtes dans la mauvaise direction dans #FaitesVosRecherches.
2—Est-ce que ça augmente ma productivité?
Ça me fait du bien à court terme, mais presque toutes les études que je vous ai balancées demandaient une plus longue période qu’une semaine. Je ne suis pas en mesure de confirmer ou d’infirmer l’impact de la méditation sur ma productivité.
Par contre, je peux dire que ça me fait du bien de prendre une pause éveillée. D’habitude, quand je ne «fais rien» comme être dans ma douche, un tas d’idée poppent dans ma tête parce que ma créativité s’emballe. En méditant, c’est différent. C’est reposant.
Je pense que je vais continuer à méditer. J’ai vu que Waking Up venait de publier un nouveau programme gratuit de 28 jours. Je vais l’essayer et on s’en reparle dans un mois?
3—Est-ce que je vais garder cette habitude?
Un obstacle majeur à mes séances de méditation cette semaine fut mon horaire disparate. Ça m’est arrivé de passer des journées complètes à réaliser seulement une fois dans mon lit que je n’avais pas encore médité.
J’étais pogné pour me lever et méditer, mais comme la méditation me faisait l’effet d’une bonne sieste, j’avais de la difficulté à me rendormir ensuite. Ce qui est comme la pluie lors de votre journée de noces, comme un conseil gratuit pour lequel on a déjà payé, c’est ironique vous ne trouvez pas?
J’aurais dû inscrire ce rituel à ma liste des choses à faire. C’est ce que je vais faire. Je vais essayer de méditer tous les matins après avoir répondu à mes messages durant le prochain mois.
J’ai vraiment de la difficulté à insérer de nouvelles habitudes dans ma vie. D’ailleurs, je suis allé à la Grande bibliothèque pour emprunter Je pense trop. Ce livre repose sur ma table de salon et je ne l’ai pas ouvert parce que je n’ai pas créé de moment pour le faire.
Il faut absolument que je trouve une façon d’intégrer de nouvelles activités saines dans mon horaire. Je devrais méditer là-dessus!