LogoSponsor

Après la débâcle de la «taxe COVID», quoi faire pour soutenir les restaurateurs?

La petite séduction du monde de la restauration.

Par
Alexandre Perras
Publicité

«Taxe» et «COVID»: deux mots qui ne font vraiment pas l’unanimité dernièrement.

Après une publication incendiaire qui aura mis le feu aux poudres de l’indignation collective, des restaurateurs sont revenus sur leur décision d’imposer des frais supplémentaires pour couvrir les coûts associés aux règles de distanciation physique et d’encadrement du personnel.

Une suite d’événements tout à fait prévisible selon François Meunier, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ), mais qui détourne l’attention des fondements entourant cette situation: la survie des entrepreneurs en restauration.

«La rentabilité à long terme, peu importe de quel restaurant on parle, ça va être difficile.»

Publicité

«Il n’y a pas de surprise de voir la clientèle réagir de la sorte, mais il ne faut pas jouer à l’autruche non plus. Il y a des coûts rattachés à cette pandémie et aux exigences demandées aux établissements. La rentabilité à long terme, peu importe de quel restaurant on parle, ça va être difficile.»

Alors si ce n’est pas par la taxe COVID, comment pourrons-nous aider les restaurateurs à passer au travers des prochains mois? La réponse est plutôt simple.

Une question de perception

Le mot «COVID» fait déjà assez peur de même. Jumelé à «taxe», on obtient un scénario catastrophe.

«Quand tu utilises les mots taxes, frais ou surcharge, il y a de quoi irriter la clientèle et sachez qu’il y a de quoi irriter l’industrie. HRImag, un magazine spécialisé pour la restauration au Québec, a effectué un sondage sur les frais COVID auprès de ses lecteurs et plus de 70% des répondants étaient en désaccord avec l’imposition d’une surtaxe», me dit François Meunier, qui spécifie toutefois qu’il ne peut blâmer personne à propos de la décision d’aller de l’avant avec des frais supplémentaires.

Publicité

«Les gens cherchent une manière d’assurer leur survie jusqu’au mois d’août. Donc d’arriver avec des mesures comme la taxe COVID, c’est une option, mais peut-être pas celle qui aurait dû être privilégiée.»

Ces autres mesures

Pour l’ARQ, LA mesure à prioriser serait une aide gouvernementale qui allouerait aux restaurateurs de la province une compensation pour payer les équipements de protection individuels et la baisse de capacité dans les établissements.

Mais n’ayant toujours pas d’information en ce sens, les entrepreneurs ne peuvent rester là à se tourner les pouces.

Certes, il n’y aura pas de solution universelle applicable à tous les restaurateurs de la province, mais certaines options peuvent être envisagées et sont un peu plus sexy aux yeux des consommateurs.

«Dans le contexte actuel, c’est pas vrai qu’on a le luxe d’avoir trop de clients. On a encore besoin de les attirer.»

Publicité

«Chaque exploitant est en mesure d’identifier la meilleure stratégie, mais c’est sûr qu’une augmentation graduelle et raisonnable des prix, qui peut être modulée selon les contextes est une possibilité intéressante», m’explique François Meunier.

L’important est surtout de brasser les cartes dans les restaurants, selon l’ARQ.

Plutôt que d’opter pour une augmentation graduelle, peut-être que la réduction de la taille des menus est à considérer. Bye bye les plats moins rentables, bonjour ceux qui sont plus rentables ou plus populaires.

Ou le concept des deux tablées! Un service à 18h, l’autre à 20h.

«Dans le contexte actuel, c’est pas vrai qu’on a le luxe d’avoir trop de clients. On a encore besoin de les attirer», laisse tomber l’homme d’affaires.

Le mot d’ordre est clair: séduire les consommateurs.

Séduction et Solidarité

Si les restaurateurs avancent contre vents et marées pour séduire la clientèle, les consommateurs, eux, devront aussi faire la part des choses pour contribuer à la survie de l’industrie.

Publicité

«Il y a une manière de vendre les choses qui aurait pu aider à solidariser davantage la clientèle, mais il y a toujours plein de gens qui sont prêts à faire leur bout de chemin», nuance François Meunier.

Comme on peut le voir avec le Panier Bleu, l’#achatlocal est au goût du jour. Les entrepreneurs et restaurateurs pourraient certainement tirer profit de cet engouement bleu.

Oublions la taxe, ne laissons pas une badluck qui a touché une minorité de restaurants détourner l’attention du vrai problème: la survie de cette industrie. Le fait de soutenir les restaurateurs dans l’implantation de «ces autres mesures» pourrait avoir un impact considérable pour les entrepreneurs.

«Avec la disparition de toute la clientèle touristique étrangère, les bureaux qui sont vides et l’annulation des événements sportifs et culturels d’envergures, l’industrie en aura pour des mois à se rétablir, voire même presque une année complète encore», laisse tomber François Meunier.

Publicité

Oui, les menus seront plus petits, peut-être que les prix seront plus élevés et l’expérience client prendra peut-être une claque durant les prochains mois, mais dites-vous que dans l’ensemble, les restaurateurs ne souhaitent pas nous voler. Ils cherchent surtout à survivre.